Journal de la COP-29 | Jour 8 : 19 novembre
Pour le déroulement global et les enjeux de la Conférence de Dubaï sur le Climat, lire notre article.
Pour une vue d’ensemble détaillée des six sujets clés des négociations (financement climat ; article 6 ; pertes et préjudices ; adaptation ; atténuation ; bilan mondial), consultez notre guide des enjeux de la COP-29 : l’essentiel pour comprendre le contexte des négociations
Tour d’horizon des nouveaux textes produits depuis hier matin (lundi 18 nov.), par volet de négociation :
Financement
NEW : projet de texte sur le financement à long terme (version 18/11/2024 @12h00), 3 pages)NEW : projet de texte sur le dialogue de Charm el-Cheikh sur l’article 2.1(c) (version 18/11/2024 @ 09h00, 1 page)
Adaptation
NEW : projet de texte sur les questions relatives au fonds d’adaptation (version 18/11/2024 @15h30, 3 pages)
Pertes et préjudices
NEW : projet de texte sur le rapport du fonds pertes et préjudices et recommandations de la CMA-6 au fonds (version 16/11/2024 à 12h00, 3 pages) + projet de texte sur le rapport du fonds pertes et préjudices et recommandations de la COP-29 au fonds (version 16/11/2024 à 12h00, 3 pages). Il s’agit du même texte de décision mais le premier est pour adoption par la CMA-6 et le deuxième par la COP-29.
Programme de la 8e journée
Journées thématiques de la Présidence
En dehors des négociations officielles dans le cadre de la COP, de la CMA, de la CMP, du SBI et du SBSTA, la Présidence azerbaïdjanaise a organisé sept journées thématiques au cours de la Conférence de Bakou, du 14 au 21 novembre 2024 :
- 19 novembre 2024: la 5e journée thématique est consacrée à l’alimentation, à l’agriculture et à l’eau.
Voir le programme de cette 5e journée thématique de la Présidence azerbaïdjanaise
Poursuite des négociations
Les trois organes de prise de décision de la CCNUCC (COP, CMA et CMP) vont poursuivre les négociations formelles sur les sujets non consensuels où il faut aplanir et rapprocher les divergences d’opinion.
Consultations
Des consultations vont être menées par les binômes ministériels sur les nombreux volets de négociation non consensuels (voir plus haut). Le Citepa reviendra là-dessus dans la mise à jour de cet article « Retour sur la 8e journée » dans l’après-midi de mardi 19 nov. 2024.
Plénière pour faire le point
La Présidence de la COP-29 convoquera une plénière à 20h (heure locale, 17h heure de Paris) pour faire le point sur l’avancement des négociations sur les sujets non consensuels (au premier rang desquels le nouvel objectif collectif chiffré sur le financement climat pour 2025, NCQG). Suivre en direct.
Séquence de haut niveau (High Level Segment ou HLS) : Ministres
19 – 20 nov. 2024 : 2e partie de la séquence de haut niveau.
La 2e partie de la séquence de haut niveau se tiendra les 19-20 nov. 2024, avec la participation de 101 Parties (61 mardi 19 nov. et 40 mercredi 20 nov.) dont le Chef d’Etat ou de Gouvernement n’ont pas prononcé pas d’allocution nationale pendant la première partie de la séquence de haut niveau (lire notre Journal de la COP | Jour 2 et Jour 3). Voir liste finale des Parties qui vont participer, version du 19 nov. 2024.
Il s’agit de vice-Présidents, de Premiers Ministres adjoints, ou de Ministres chargés des négociations internationales sur le climat (selon les Etats : Ministres des Affaires étrangères, Ministres de du Climat et de l’Energie et/ou l’Environnement) ou des hauts fonctionnaires de ces 58 Parties à la CCNUCC qui prononceront une allocution nationale au nom de leur Chef d’Etat ou de Gouvernement. Plusieurs pays du G20 sont représentés (Chine, Allemagne, UE [le Commissaire européen à l’action climat], Corée du Sud, Afrique du Sud, Australie, Inde, Arabie saoudite, Japon, Mexique, Canada et France). Suite à la décision de la Ministre de la Transition écologique de ne pas se rendre à Bakou après le discours provocateur et accusateur du Président de l’Azerbaïdjan mercredi 13 novembre 2024 (lire notre article), La France est représentée par Kevin Magron, conseiller spécial climat auprès du Président de la République.
Les allocutions des Ministres qui passent à la tribune mardi 19 novembre 2024 seront postées ici.
Les allocutions des Ministres qui passent à la tribune mercredi 20 novembre 2024 seront postées ici.
À l’issue des allocutions nationales, les organisations intergouvernementales et les organisations non gouvernementales accréditées vont prononcer une allocution.
Evènement mandaté
19 nov. 2024 : Dialogue de haut niveau sur le financement de l’adaptation.
Les co-facilitateurs de cette table ronde ont formulé quatre questions en amont de l’évènement comme point de départ des discussions :
- quelles actions sont nécessaires pour combler l’écart croissant entre les besoins réels en matière de financement de l’adaptation et le financement de l’adaptation fourni par les pays industrialisés et que peut-on faire pour assurer la prévisibilité et la clarté nécessaires dans la mise à disposition de financement de l’adaptation ?
- que faut-il faire pour que les plans nationaux d’adaptation (NAP) puissent être financés et comment le financement peut-il être accru pour accélérer l’action en matière d’adaptation, y compris via la mise en œuvre des NAP ?
- comment simplifier et accélérer l’accès au financement de l’adaptation ?
- comment faire en sorte que le financement de l’adaptation profite aux pays en développement, notamment à ceux qui sont particulièrement vulnérables ?
Voir programme et message aux Parties de la part du Secrétaire exécutif de la CCNUCC (du 7 nov. 2024).
L’objectif de doublement du financement pour l’adaptation et les efforts consentis vers sa réalisation
L’objectif de doublement du financement pour l’adaptation
Le Pacte de Glasgow pour le Climat, adopté le 13 novembre 2021 par la 3e réunion des Parties à l’Accord de Paris (CMA-3) dans la ville écossaise a exhorté les pays développés à au moins doubler, d’ici 2025, leur soutien financier collectif aux pays en développement pour leurs actions d’adaptation (par rapport aux niveaux de 2019), en s’efforçant de parvenir à un équilibre entre l’atténuation et l’adaptation (cf. paragraphe 18 de la décision 1/CMA.3). Cela correspond, en se basant sur le financement consacré à l’adaptation fourni par les pays industrialisés en 2019 (20,3 Md$ – source : OCDE, 16 nov. 2023, p.10) à environ 40,6 Md $ en 2025 (lire notre article). Pour rappel, l’article 9 de l’Accord de Paris demande aux Parties de parvenir à un équilibre entre atténuation et adaptation dans le financement climat.
Les résultats de la phase politique du premier Bilan mondial (Global Stocktake) de l’Accord de Paris débouchant sur la décision phare de la CMA-5, adoptée le 13 décembre 2023, ont réitéré l’appel au doublement (décision 1/CMA.1, paragraphe 86) et ont exhorté les pays développés à préparer un rapport en 2024 pour évaluer les progrès réalisés (décision 1/CMA.1, paragraphe 100).
Progrès réalisés vers la réalisation de l’objectif : bilan 2024 de l’OCDE
Le 29 mai 2024, l’OCDE a publié sa septième évaluation des progrès accomplis par les pays industrialisés en vue de la réalisation de l’objectif des 100 milliards de $ (Md$) par an avant 2020 pour aider les pays en développement à mettre en œuvre l’action climat (mesures d’atténuation et d’adaptation) (lire notre article).
Ce 7e bilan souligne Le financement total de l’adaptation fourni et mobilisé par les pays développés a augmenté depuis 2016, malgré une légère baisse en 2021, atteignant 32,4 Md$ en 2022 contre 10,1 Md$ en 2016. Ce montant total en 2022 comprend 28,9 Md$ provenant de sources publiques bilatérales et multilatérales. Le financement climat pour l’adaptation mobilisé auprès du secteur privé a également augmenté, passant de 0,4 Md$ en 2016 à 3,5 Md$ en 2022.
L’OCDE souligne que le montant du financement de l’adaptation mesuré par l’OCDE en 2019 sur la base des données déclarées par les fournisseurs bilatéraux et multilatéraux s’élevait à 18,8 Md$ (sur le total de 20,3 Md$ pour l’adaptation en 2019). Si l’on prend les chiffres du financement public publiés par l’OCDE comme référence, en 2022, à mi-chemin entre 2019 et 2025, les pays développés avaient à peu près réalisé la moitié de l’objectif de doubler le financement de l’adaptation. En outre, entre 2019 et 2022, le financement de l’adaptation mobilisé auprès du secteur privé a plus que doublé, passant de 1,5 Md$ à 3,5 Md$.
Pris dans son ensemble (c’est-à-dire toutes composantes confondues), le financement climat de l’adaptation en 2022 s’élevait à 32,4 Md$, soit un niveau à mi-chemin environ entre celui de 2019 et l’objectif pour 2025. Il reste donc trois ans pour atteindre cet objectif. A noter que les chiffres définitifs pour 2025 ne seront disponibles qu’en 2027 du fait du dispositif de rapportage du financement climat en place.
Financement de l’adaptation fourni et mobilisé en 2016-2022 par composante (en Md$)
Source : OCDE, 29 mai 2024 (pp.5-6).
Voir aussi le rapport publié le 4 nov. 2024 par le Gouvernement britannique (UK Foreign, Commonwealth and Development Office) pour le compte de la CCNUCC : « Doubling adaptation finance : efforts to respond to the call of the Glasgow Climate Pact ».
Les besoins réels en matière de financement de l’adaptation pour les pays en développement
Deux rapports de référence publiés ces derniers jours quantifient des estimations concernant les besoins en termes de financement climat des pays en développement, et notamment pour l’adaptation.
Rapport sous la direction de Nicolas Stern
Le 14 novembre 2024, le Groupe d’experts indépendants de haut niveau sur le financement climat, (Independent High-Level Expert Group on Climate Finance ou IHLEG) a publié son 3e rapport sur le financement climat, qui s’intitule : « Accroître l’ambition et accélérer la mise à disposition du financement climat » (en anglais : « Raising ambition and accelerating delivery of climate finance »).
Ce groupe a été lancé en juillet 2022 par les Présidences de la COP-26 (Royaume-Uni) et de la COP-27 (Egypte) et il est co-présidé par l’économiste britannique Nicolas Stern.
Ce nouveau rapport met à jour les estimations précédentes en matière de besoins en investissements pour l’action climat et présente une feuille de route pour mobiliser et fournir le financement nécessaire dans les pays émergents et en développement (hors Chine).
Selon les projections de l’IHLEG dans son 3e rapport, les besoins d’investissement à l’échelle mondiale pour l’action climat seraient compris entre 6 300 Md$ et 6 700 Md$ par an d’ici 2030, dont 2 700-2 800 Md$ dans les économies avancées(1), 1 300-1 400 Md$ en Chine, et 2 300-2 500 Md$ (moyenne de 2 400 Md$/an donc) dans les pays émergents et en développement hors Chine.
Le financement externe provenant de toutes les sources, publiques et privées internationales et autres devra couvrir 1 000 Md$/an du besoin d’investissement total d’ici 2030 et environ 1 300 Md$/an d’ici 2035.
(1) terme utilisé par l’AIE qui englobe l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Chili, la Corée du Sud, Israël, le Japon, la Turquie. Il s’agit plus précisément des pays membres de l’OCDE (Australie, Autriche, Belgique, Canada, Chili, République tchèque, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Islande, Irlande, Israël, Italie, Japon, Corée du Sud, Lettonie, Lituanie, Luxembourg, Mexique, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Norvège, Pologne, Portugal, Slovaquie, Slovénie, Espagne, Suède, Suisse, Turquie, Royaume-Uni, Etats-Unis), ainsi que la Bulgarie, la Croatie, Chypre, Malte et la Roumanie.
Pour plus de détails, lire notre article. Consulter le communiqué | la synthèse | le rapport.
Rapport du PNUE : Estimation de l’écart entre les besoins réels et le financement fourni pour l’adaptation – entre 187 et 359 Md$/an
Le 7 novembre 2024, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a publié son rapport annuel sur l’adaptation Adaptation Gap Report (à l’instar de son rapport annuel sur les émissions de GES, Emissions Gap Report). Ce rapport évalue l’écart entre les efforts consentis par les Etats pour s’adapter au dérèglement climatique (dont les flux de financement fournis par les pays industrialisés aux pays en développement) et les besoins réels nécessaires des pays en développement pour y faire face. Parmi ses conclusions :
- les flux publics multilatéraux et bilatéraux de financement de l’adaptation vers les pays en développement ont augmenté de 27% pour atteindre environ 28 Md$ en 2022 (contre 22Md$ en 2021). Il s’agit de la plus forte hausse interannuelle en termes absolus et relatifs depuis 2015, l’année d’adoption de l’Accord de Paris ;
- cette évolution positive reflète la réalisation de progrès vers l’atteinte de l’objectif de doublement du financement climat en 2025 (base 2019) fixé par le Pacte de Glasgow pour le climat en 2021 ;
- cependant, même si cet objectif est atteint, cela ne réduirait l’écart en matière de financement de l’adaptation d’environ 5%. Le PNUE estime cet écart dans une fourchette comprise entre 187 et 359 Md$/an sur la période 2021-2030 (voir note en bas de page n°13, p.49 du rapport intégral) ;
- dans son Adaptation Gap Report précédent, publié le 2 nov. 2023 (lire notre article), le PNUE a estimé les coûts de l’adaptation pour les pays en développement dans une fourchette entre 215 et 387 Md$ par an au cours de la décennie 2021-2030. Une comparaison entre les besoins de financement de l’adaptation et les flux de financement public international de 2022 montre qu’il existe encore un très important écart (ou déficit) en matière de financement de l’adaptation. Toutefois, l’évaluation de ce déficit est limitée par l’insuffisance des données sur les flux financiers provenant de sources nationales publiques et privées, qui sont toutes deux d’importantes sources de financement de l’adaptation.
Voir rapport intégral | synthèse | messages clés | communiqué (en français)
Evènement spécial de la Présidence
- 11h00 – 12h30 heure locale (8h-9h30 heure de Paris) : évènement de haut niveau sur la réduction des émissions de méthane provenant des déchets organiques.
Organisé par la Présidence de la COP-29 et le Ministère de l’Ecologie et des Ressources naturelles en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), cet évènement de haut niveau sera l’occasion pour lancer la déclaration sur la réduction de méthane provenant des déchets organiques (Declaration on Reducing Methane from Organic Waste ou ROW).
Le 17 septembre 2024, la Présidence de la COP-29 avait annoncé une série de 14 initiatives sectorielles et thématiques qu’elle comptait lancer officiellement à Bakou lors de la Conférence pour accélérer l’action climat, tant par les Parties que par les acteurs non-étatiques. Ces initiatives s’inscrivent dans le cadre de l’agenda de l’action (Action Agenda) qui s’adresse aux acteurs non-étatiques (Etats fédérés, provinces, régions, villes, secteur privé [entreprises, investisseurs, assureurs], ONG et société civile) et ce, en complément des négociations formelles menées dans le cadre de la CCNUCC. Ces initiatives avaient ainsi été présentées en détail dans une lettre transmise aux Parties le même jour.
Parmi ces 14 initiatives figuraient justement la déclaration de la COP-29 pour la réduction des émissions de CH4 issues des déchets organiques (COP-29 Declaration on Reducing Methane from Organic Waste) : cette déclaration vise à obtenir, dans le cadre des NDC, des engagements visant le secteur de la gestion des déchets qui soient alignés sur l’objectif de +1,5°C, y compris des objectifs chiffrés de réduction du CH4 dans ce secteur. A noter enfin que l’annexe12 de la lettre présente cette initiative en détail.
Retour sur la 8e journée
Consultations
Des consultations ont été menées dans le cadre des trois axes décidés par la Présidence de la COP-29 : consultations ministérielles, consultations de la Présidence et consultations techniques (lire notre article) sur les nombreux volets de négociation non consensuels.
Nouvel objectif chiffré sur le financement climat pour 2025 (NCQG)
Les chefs de délégation se sont réunis dans le cadre d’un groupe de rédaction.
Bilan mondial : dialogue sur la mise en œuvre des résultats du bilan mondial
Lors des consultations informelles de la CMA, les co-facilitateurs Ricardo Marshall (Barbade) et Patrick Spicer (Canada) ont invité les Parties à faire part de leurs observations sur le projet de texte (version du 19/11/2024 @11h00, 6 pages) et ont souligné que c’était le dernier jour pour les travaux techniques sur ce sujet. Ils ont indiqué que d’autres propositions de texte devraient être soumises à la Présidence pour éclairer les consultations politiques.
Bilan mondial : éléments de procédure et de logistique du processus de déroulement du bilan mondial dans son ensemble
Lors des consultations informelles co-facilitées par Thureya Al Ali (EAU) et Patrick Spicer (Canada), les délégués ont continué d’exprimer leurs points de vue sur le projet de texte de décision de la CMA transmis par les SB (version du 19/11/2024 @ 13h30, 3 pages), principalement sur les sources de contribution, le calendrier du processus et les domaines thématiques de l’évaluation technique. La question cruciale est de savoir s’il faut formellement demander au Giec d’aligner le calendrier de publication de son 7e rapport d’évaluation avec le 2e bilan mondial (prévu en 2028 par l’article 14 de l’Accord de Paris). Lire notre article sur la 61e session du Giec, dans lequel le Citepa revient sur les fortes divergences d’opinion sur cette question).
Les co-facilitateurs ont indiqué qu’ils allaient élaborer une note informelle.
Atténuation : programme de travail pour renforcer l’ambition et la mise en œuvre en matière d’atténuation (MWP)
Au cours des consultations informelles de la CMA, les co-facilitatrices Ursula Fuentes (Allemagne) et Maesela Kekana (Afrique du Sud) ont invité les Parties à faire part de leur avis sur la structure de la décision de la CMA, en se concentrant sur les rubriques et les principaux éléments. Voir la dernière version de la note informelle (2e version, 15/11/2024 @17h00, 10 pages).
Adaptation : objectif mondial en matière d’adaptation (GGA)
Lors des consultations informelles de la CMA, la co-facilitatrice Tina Kobilšek (Slovénie) a rappelé que les consultations ministérielles porteront sur :
- les priorités de la COP 29,
- le processus d’élaboration des indicateurs,
- les moyens de mise en oeuvre,
- l’adaptation transformationnelle.
Elle a souligné que l’objectif des discussions au niveau technique est de nettoyer le texte du projet de décision (version du 16/11/2024 @10h10, 9 pages) autant que possible afin de fournir aux Ministres des options claires pour examen.
Les discussions se poursuivront lors de réunions « informelles-informelles ».
Adaptation : Plans nationaux d’adaptation
Lors des consultations non informelles de la COP, la co-facilitatrice Meredith Ryder-Rude (États-Unis) a invité les Parties à rendre compte des consultations informelles. Il a été reconnu qu’il existait encore des divergences de points de vue sur plusieurs questions. Compte tenu du temps limité restant, les co-facilitateurs ont proposé de faire état des avancées accomplies dans les conclusions formelles et de poursuivre les débats de fond lors des 62èmes sessions des SB (juin 2025) sur la base du projet de décision élaboré à Bakou. En clair, le travail sur le fond est donc renvoyé à la prochaine session des SB.
Les Parties ont accepté cette proposition. Les co-facilitateurs ont indiqué qu’ils allaient finaliser les conclusions formelles.
Autres points forts de la 8e journée
Fonds d’adaptation : l’Allemagne annonce une nouvelle contribution
Le 19 novembre 2024, le Ministère de l’Environnement (BMU) et le Ministère des Affaires étrangères de l’Allemagne ont conjointement annoncé qu’ils vont fournir chacune une contribution de 30 M€ au fonds d’adaptation, soit un total de 60 M€. Cette contribution s’ajoute aux autres contributions annoncées par neuf Parties lors de la 4e journée de la COP-29, le 14 novembre 2024, dans le cadre du dialogue des contributeurs de haut niveau (High-Level Contributor Dialogue) (lire notre article).
Voir communiqué du BME du 19 nov. 2024.
Sommet du G20 : absence d’impulsion politique des dirigeants du G20 sur l’objectif financement climat et sur la transition vers la sortie des énergies fossiles
Etant donné le peu de progrès concrets réalisés depuis le début de la Conférence de Bakou dans les négociations sur le nouvel objectif collectif chiffré sur le financement climat pour 2025 (NCQG), il y avait de fortes attentes de la part des ONG, d’autres observateurs et de la société civile quant au sommet du G20 qui a lieu parallèlement à la COP-29, mais à Rio de Janeiro, sous Présidence brésilienne, les 18-19 novembre 2024. Ils espéraient que les dirigeants des 19 pays les plus puissants du monde (et de l’UE), qui représentent 77% des émissions mondiales de GES (source : PNUE, Emissions Gap Report 2024), allaient donner sinon des directives politiques, du moins une impulsion politique et diplomatique forte, d’une part, pour faire avancer les négociations sur le NCQG à Bakou et, d’autre part sur le sujet de la transition vers la sortie des énergies fossiles. Ironie du sort, alors que les négociateurs à Bakou doivent parvenir à un consensus sur le NCQG et surtout sur un montant, ce sont les dirigeants des pays du G20, réunis à Rio de Janeiro à quelque 11 900 km de Bakou, qui tiennent les cordons de la bourse.
Dans un discours à Rio de Janeiro, le 17 novembre 2024, à l’attention des dirigeants du G20 à la veille de l’ouverture du sommet, le Secrétaire-général de l’ONU, Antonio Guterres, a exprimé sa préoccupation par l’état des négociations à la COP-29 sur le nouvel objectif collectif chiffré sur le financement climat. Il l’a qualifié d’élément essentiel pour rétablir la confiance entre les pays développés et les pays en développement et pour inciter les pays en développement à élaborer leur NDC-3 à ambition renforcée en 2025. « J’en appellerai au sens des responsabilités de tous les pays du G20. Le moment est venu pour les plus grandes économies et les plus grands émetteurs de montrer l’exemple. L’échec n’est pas une option », a-t-il déclaré. Antonio Guterres a insisté sur le fait qu’un résultat positif est toujours à portée de main, mais qu’il nécessitera un leadership et un compromis de la part des pays du G20 [pour débloquer les négociations].
Or, les ONG et plusieurs autres observateurs s’accordent à reconnaître que les résultats obtenus à Rio de Janeiro sont loin d’être à la hauteur de ces attentes. Ainsi, les dirigeants du G20 n’ont pas envoyé de signal politique fort en direction de Bakou pour permettre de débloquer les négociations. Ils se sont limités, dans leur déclaration finale publiée au terme du sommet, à saluer et à souscrire au résultat du bilan mondial (c’est-à-dire la décision 1/CMA.5) sans pour autant reprendre ou faire référence explicitement à l’objectif du paragraphe 28(d) de cette décision (« assurer une transition pour sortir des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques d’une manière juste, ordonnée et équitable ») et ce, alors qu’ils reprennent d’autres objectifs de ce même paragraphe 28 (tripler les capacités mondiales en matière de production des énergies renouvelables, doubler le taux d’amélioration de l’efficacité énergétique,…). Ils s’engagent à « accélérer les transitions énergétiques propres, durables, justes, abordables et inclusives, conformément à l’Accord de Paris et aux résultats du premier bilan mondial (GST-1), adoptés [lors de la CMA-5] à Dubaï ». Selon Climate Home News (qui s’appuie sur un article paru le 18 novembre 2024 dans le New York Times), c’était surtout l’Arabie saoudite qui s’est fortement opposée à toute référence à « une transition vers la sortie des énergies fossiles » dans la déclaration finale du sommet G20 (source : Climate Home News, 19 nov. 2024).
Voir paragraphes 39, 48 et 49 de la déclaration finale.
En ce qui concerne le nouvel objectif de financement climat (NCQG), les dirigeants du G20 se sont limités à énoncer deux phrases courtes, en déclarant : « Nous espérons que les négociations sur le nouvel objectif collectif chiffré (NCQG) aboutiront à un résultat réussi à Bakou. Nous apportons notre soutien à la Présidence de la COP-29… ». Tout en reconnaissant « le besoin de mobiliser et d’accroître les investissements provenant de toutes les sources de financement pour combler l’écart [entre le financement climat fourni et les besoins réels des pays en développement] pour opérer les transitions énergétiques à l’échelle de la planète », ils ne précisent ni le montant, ni les contributeurs, ni les parts respectives de financement climat public et privé.
Ils soulignent néanmoins « la nécessité d’une collaboration et d’un soutien internationaux renforcés, notamment en vue d’accroître le financement et les investissements publics et privés en faveur du climat dans les pays en développement, d’accélérer l’innovation technologique largement accessible, de renforcer la résilience et les trajectoires bas-carbone, et de soutenir une planification et des stratégies industrielles vertes ambitieuses. Nous réaffirmons […] la nécessité d’augmenter rapidement et substantiellement le financement climat, en le faisant passer de plusieurs milliards à plusieurs milliers de milliards, toutes sources confondues ». Là encore, ils ne proposent ni le montant, ni les contributeurs, ni les parts respectives de financement climat public et privé.
Voir paragraphes 43, 47 et 49 de la déclaration finale.
Selon le cofondateur de l’ONG Global Citizen, Mick Sheldrick, « Les dirigeants [du G20 réunis à Rio de Janeiro] renvoient la balle à Bakou, mais le problème c’est que les personnes qui prennent les décisions sont en fait à Rio » (propos rapportés par RFI, 19 nov. 2024).
Dans les coulisses
COP-31 : l’AOSIS soutient la région du Pacifique pour l’accueillir
[Mise à jour de notre article paru dans le Journal de la COP-29 | Jour 5]Selon la rotation des cinq groupes régionaux de l’ONU (Afrique ; Amérique latine et Caraïbes ; Asie et région du Pacifique ; Europe de l’Ouest et autres [Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, USA, Israël,…] ; Europe centrale et orientale), la COP-31 (2026) se tiendra en Europe de l’Ouest et autres.
Le choix du pays hôte candidat de la COP-31 doit se faire par consensus au sein du groupe régional Europe de l’Ouest et autres, avant d’être soumis pour approbation formelle par l’ensemble des Parties à la COP, soit cette année à la COP-29 (le moment plus probable), soit au plus tard à la COP-30 (Belém, Brésil). A ce jour, deux pays ont informellement exprimé leur intérêt pour accueillir la COP-31 : Australie et Turquie. Le 14 octobre 2024, l’Etat d’Australie du Sud a ainsi proposé d’accueillir la COP-31.
La 5e journée de la COP-29, le 15 novembre 2024, a néanmoins vu l’émergence d’une impasse politique entre ces deux pays potentiellement candidats. Lors d’une réunion à Ankara entre les Ministres australien et turc chargés du Climat et de l’Energie sur le sujet de leurs éventuelles candidatures respectives, aucun des deux pays n’a semblé vouloir céder la place à l’autre. Dans un tweet posté sur X, le Ministre de l’Environnement turc, Murat Kurum, a déclaré : « Nous avons souligné la détermination de notre pays à accueillir la COP-31, que nous sommes prêts sur le plan logistique et que nous pouvons créer un pont entre les pays développés et les pays en développement ».
Selon Climate Home News, il est peu probable finalement qu’une décision sur le pays hôte de la COP-31 soit prise à Bakou, ce qui signifie qu’elle devra impérativement être prise lors de la COP-30 à Belém, Brésil en novembre 2025.
Source : tweet de Murat Kurum sur X, 15 nov. 2024 et Climate Home News, 16 nov. 2024.
Mardi 19 novembre 2024, l’Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS) a exhorté le groupe régional Europe de l’Ouest et autres à donner la possibilité à la région du Pacifique (c’est-à-dire l’Australie) d’accueillir la COP-29. Cependant, la Turquie persiste et signe, indiquant sa détermination à proposer sa candidature (source : ECIU COP-29 Daily update – Day 9, 20 nov. 2024).
En savoir plus
CCNUCC/UNFCCC
Page d’accueil du site de la CCNUCC
Page du site de la CCNUCC consacrée à la COP-29
Les cinq sessions de négociation
Note informelle conjointe, rédigée par le co-Président du SBSTA et le co-Président du SBI en amont des sessions SB-61, et publiée le 25 octobre 2024. Cette note propose la démarche et la méthode à suivre lors de ces sessions du 11 au 16 novembre 2024 (organisation et programme)
Programme global de la Conférence (overview schedule, version du 2 nov. 2024)
Programme jour par jour en détail (le programme de la journée indiquée est mis en ligne la veille au soir)
Programme détaillé pour la 8e journée (19 novembre 2024) (à venir)
Voir tous les documents de la CCNUCC produits dans le cadre des négociations
Consultations menées par la Présidence
Outil de suivi interactif de Carbon Brief, site britannique spécialisé en matière de climat. Il présente, au fur et à mesure des jours, des avancées ou absence d’avancées des différents volets de négociation à la COP-29. Il montre le sujet, la nature du texte, la date et l’heure de sa publication, le nombre de pages, le nombre d’options et de crochets (ceux-ci indiquant des éléments de texte non encore tranchés et que donc il n’y a pas encore consensus sur le choix des options ou la formulation de texte), s’il y a consensus ou accord intégral (en vert) ou absence de consensus (en rouge)
Liste des évènements parallèles (side events) à Bakou
Registre des stratégies bas-carbone 2050 (Long term strategies ou LTS)
Emissions de GES des Parties annexe I (pays industrialisés)
Emissions de GES des Parties hors annexe I (pays en développement) (NB. données d’émission non récentes)
Présidence azerbaïdjanaise
Site web de la Présidence azerbaïdjanaise