Journal de la COP-29 | Jour 2 : 12 novembre
Pour le déroulement global et les enjeux de la Conférence de Dubaï sur le Climat, lire notre article.
Pour une vue d’ensemble détaillée des six sujets clés des négociations (financement climat ; article 6 ; pertes et préjudices ; adaptation ; atténuation ; bilan mondial), consultez notre guide des enjeux de la COP-29 : l’essentiel pour comprendre le contexte des négociations
Programme de la 2e journée
Séquence de haut niveau (High Level Segment ou HLS) : Chefs d’Etat et de Gouvernement ; Ministres)
12 – 13 nov. 2024 : 1ère partie de la séquence de haut niveau.
Au cours de cette séquence, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de 77 Parties à la CCNUCC (sur les 197) doivent prononcer leur allocution nationale. Au total, selon la liste finale du 11 novembre 2024, 48 dirigeants passent à la tribune le 12 novembre et 29 le 13 novembre (contre respectivement 51 et 46 selon la liste provisoire précédente en date du 3 novembre 2024).
Même si la COP-29 est une COP charnière, surtout concernant l’enjeu prioritaire de fixer un nouvel objectif collectif chiffré pour le financement climat à partir de 2025, les dirigeants mondiaux semblent lui accorder un profil politique plus faible que celui de la COP-27 et de la COP-28, à en juger par le nombre plus faible de Chefs d’Etat et de Gouvernement qui ont répondu présent à la séquence de haut niveau à Bakou (95 donc, contre 137 présents lors de la COP-28 à Dubaï en déc. 2023 et 100 lors de la COP-27 à Charm el-Cheikh en nov. 2022).
A noter l’absence des dirigeants des deux premiers pays émetteurs au monde : le Président Xi Jinping de la Chine et le Président Joe Biden des Etats-Unis, ainsi que l’absence du Président de la République (une première depuis sa non-venue à la COP-25, à Madrid en 2019, en raison des tensions diplomatiques entre la France et l’Azerbaïdjan (conflit avec l’Arménie sur le Haut-Karabakh et droits humains notamment), du Premier Ministre du Canada (Justin Trudeau), de celui de l’Australie (Anthony Albanese), de celui du Japon (Shigeru Ishiba), de celui de l’Inde (Narendra Modi), du Président sud-africain (Cyril Ramaphosa), du Président de l’Indonésie, 6e pays émetteur de GES, source : ClimateWatch/WRI (Prabowo Subianto), de la Présidente de la Commission européenne (Ursula von der Leyen), du chancelier allemand, Olaf Scholz (bien que celui-ci ait prévu de participer à la séquence de haut niveau, la situation politique intérieure lui a fait revenir sur sa décision), du Premier Ministre néerlandais, Dick Schoof (de même, bien qu’ayant initialement confirmé sa présence, suite aux violences à Amsterdam autour du match de football Ajax-Israël, le 7 novembre 2024, il a décidé d’annuler sa venue à Bakou). Enfin, le Président du Brésil, Inacio Lula da Silva a annulé sa venue à Bakou pour des raisons de santé. Il sera remplacé par le vice-Président du Brésil, Geraldo Alckmin.
Sur les 20 membres du groupe de pays G20 (19 pays + l’UE dans son ensemble), seuls les dirigeants de quatre pays (Brésil, Italie, Royaume-Uni et Turquie) et l’UE, soit un quart, participent à la séquence de haut niveau, alors que l’ensemble des pays du G20 représentent 77% des émissions de GES en 2023 (source : PNUE, Emissions Gap Report 2024, 26 oct. 2024, p.V).
Participation des dirigeants des pays G20 lors des 3 dernières COP et participation prévue à la COP-29 (au 18 oct. 2024)
A noter que depuis la publication de cet article, le chancelier allemand a annoncé qu’il annulait sa participation à la COP-29 (voir plus haut). Idem pour le Président du Brésil. Le Premier Ministre du Japon ne figure pas sur la liste provisoire des dirigeants qui participeront.
Source : Climate Home News, 21 oct. 2024, d’après CCNUCC
Ces allocutions sont en général l’occasion pour les dirigeants mondiaux de présenter les politiques climat nationales, de témoigner directement des impacts du dérèglement climatique subis, de s’engager à fournir un soutien financier et de critiquer, voire montrer du doigt des pays n’ayant pas respecté leurs engagements précédents.
L’objet de cette séquence de haut niveau, avec la présence de ces dirigeants mondiaux, est surtout de donner une forte impulsion politique avant le lancement des négociations sur les différents sujets à l’ordre du jour de la COP-29, de la CMA-6, de la CMP-19, du SBI-61 et du SBSTA-61.
A noter enfin que le Ministre des Affaires étrangères de Papouasie-Nouvelle-Guinée Justin Tkatchenko, a annoncé le 31 octobre 2024 que son pays ne participera pas à la COP-29, au motif que la conférence de l’ONU sur le climat ne serait qu’une « perte de temps totale…Il ne sert à rien d’y aller si nous nous endormons à cause du décalage horaire, parce que nous ne ferons rien ». Justin Tkatchenko a indiqué qu’il parle également « au nom des petits États insulaires dont la situation est pire que celle de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Ils n’ont bénéficié d’aucune attention ni d’aucune reconnaissance » (sources : Reporterre, 31 oct. 2024 et Le Monde, 31 oct. 2024).
Voir programme de la séquence de haut niveau les 12 et 13 novembre 2024
Voir allocutions des Chefs d’Etat et de Gouvernement prononcées mardi 12 nov. 2024.
12-13 novembre 2024 : Sommet des dirigeants mondiaux pour l’action climat (World Leaders’ Climate Action Summit ou WCAS), organisé à l’initiative de la Présidence azerbaïdjanaise et qui se déroulera également sur les deux jours parallèlement à la séquence de haut niveau).
Voir programme du Sommet des dirigeants mondiaux pour l’action climat, les 12 et 13 novembre 2024
Voir les modalités de déroulement de ce Sommet
Dans le cadre du Sommet, trois tables rondes sont programmées :
- table ronde de haut niveau sur l’énergie : faire avancer l’action sur l’atténuation (mardi 12 nov.),
- table ronde sur la mobilisation du financement pour le climat (mardi 12 nov.),
- table ronde sur la traduction de l’ambition en action : accroître le financement de l’adaptation pour atteindre l’objectif mondial sur l’adaptation (mercredi 13 nov.).
Voir les notes de cadrage pour chacune des trois tables rondes.
Par ailleurs, toujours dans le cadre de la séquence de haut niveau, une série de grands évènements de haut niveau (High-Level Special Events) aura lieu, parmi lesquels :
- lancement de haut niveau du dialogue de haut niveau sur la coordination et complémentarité pour les modalités de financement des pertes et préjudices,
- « des engagements à l’action : opérationnalisation intégrale du fonds pertes et préjudices »,
- Sommet de la COP-29 sur le méthane,
- Sommet des dirigeants des petits Etats insulaires en développement.
A noter que la 2e partie de la séquence de haut niveau se tiendra les 19-20 nov. 2024, avec la présence de Ministres chargés des négociations internationales sur le climat (selon les Etats : Ministres de l’Environnement, du Climat et de l’Energie, des Affaires étrangères, etc.) de 58 Parties, selon la liste provisoire en date du 18 octobre 2024.
Retour sur la 2e journée
12 – 13 nov. 2024 : 1ère partie de la séquence de haut niveau
Sommet des dirigeants mondiaux pour l’action climat
Au cours de la première journée de cette séquence, le 12 novembre 2024, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de 48 Parties à la CCNUCC (sur les 197) sont passés à la tribune en présentiel pour prononcer leur allocution nationale (selon la liste provisoire mise à jour le 10 novembre 2024). Des messages en vidéo ont également été prononcés par des dirigeants et décideurs de quatre autres Etats : Xuexiang Ding (vice-Premier Ministre de la Chine), Hashim Sumitro Djojohadikusum (envoyé spécial du Président de l’Indonésie), Cho Hong Sik (envoyé spécial du Président de la Corée du Sud) et John Podesta (envoyé spécial du Président des Etats-Unis pour la politique climat internationale).
Discours du Président de l’Azerbaïdjan
En ouvrant le bal, dans son discours, le Président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, a tenu à préciser que l’Azerbaïdjan n’est pas un « pétro-Etat », comme la presse l’a baptisé puisque le pays représente moins de 1% de la production mondiale de pétrole et de gaz (source : Climate Home News, 12 nov. 2024). Ce qu’il n’a pas précisé, c’est que
- le pétrole et le gaz sont à l’origine de plus de 98% de son approvisionnement en énergie (source : AIE),
- en 2021, le secteur pétro-gazier représentait deux tiers (64%) de son PIB, soit plus que les Emirats arabes unis (52%) (source : Climate Home News, 10 déc. 2023 d’après Carbon Tracker, 11 février 2021),
- en 2021, 90% des recettes d’exportations provenaient du secteur pétro-gazier (source : AIE, juin 2021).
Selon Carbon Tracker (données reprises par Climate Home News, 12 nov. 2024), l’Azerbaïdjan est le 9e pays le plus dépendant des énergies fossiles :
Part des énergies fossiles dans le PIB des 10 premiers pays les plus dépendants du pétrole et du gaz
Source : Climate Home News, 12 nov. 2024 (d’après Carbon Tracker).
En outre, le Président azerbaïdjanais a réaffirmé ce qu’il avait déjà déclaré lors de la 15e réunion du Dialogue de Petersberg sur le climat, à Berlin les 25-26 avril 2024 : que les gisements de pétrole et de gaz dans son pays sont « un cadeau de Dieu » (« a gift from God ») et qu’il faut être réaliste…
Selon le site Politico, les discours d’ouverture des COP contiennent rarement des attaques politiques aussi franches et directes, ni des défenses aussi ouvertes des combustibles fossiles – surtout pas de la part du pays hôte.
Discours du Secrétaire général de l’ONU
Ensuite, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a pris la parole. Dans son discours, il a rappelé que pour limiter le réchauffement à +1,5°C, « nous devons réduire les émissions mondiales [de GES] de 9% par an » et que « d’ici 2030, elles doivent être réduites de 43% par rapport aux niveaux de 2019 » (données du 6e rapport d’évaluation du Giec).
Guterres a exhorté les Etats à se focaliser sur trois priorités :
- Réduction des émissions
Guterres a poursuivi : « D’ici la prochaine COP, vous devez soumettre des NDC couvrant les émissions de tous les secteurs économiques. Vous vous êtes mis d’accord que vos NDC nouvelles s’aligneront sur l’objectif de +1,5°C. Elles doivent mettre en œuvre les objectifs de tripler la capacité de production des énergies renouvelables, de doubler l’efficacité énergétique et de mettre fin à la déforestation d’ici 2030. Elles doivent réduire la production et la consommation de combustibles fossiles de 30% d’ici 2030. Tout ça doit être réalisé conformément au principe de responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives. Chaque pays doit faire sa juste part. Mais les pays du G20 doivent être les moteurs de ces actions. Ce sont les plus grands émetteurs ayant les capacités et les responsabilités les plus importantes ».
- Adaptation
Ensuite Guterres a évoqué l’adaptation et l’écart entre les besoins et le financement fourni en matière d’adaptation qui pourrait s’élever à 359 milliards par an d’ici 2030, en ajoutant que les NDC nouvelles doivent recenser les besoins en matière de financement de l’adaptation.
- Financement
« Un accord à Bakou [sur le nouvel objectif collectif chiffré] est un impératif ». Guterres a évoqué les cinq éléments indispensables pour y parvenir :
- premièrement, une augmentation significative des financements publics concessionnels,
- deuxièmement, une indication claire de la manière dont ces fonds publics mobiliseront les milliers de milliards de dollars dont les pays en développement ont besoin,
- troisièmement, la mobilisation de sources innovantes, en particulier des taxes sur le transport maritime, l’aviation et l’extraction de combustibles fossiles, fondées sur le principe du pollueur-payeur,
- quatrièmement, un cadre pour une plus grande accessibilité, transparence et responsabilité – donnant aux pays en développement l’assurance que l’argent se matérialisera,
- cinquièmement, le renforcement des capacités de prêt des banques multilatérales de développement, ce qui nécessite une recapitalisation majeure. Et des réformes de leurs modèles d’entreprise afin qu’elles puissent mobiliser beaucoup plus de financements privés.
Annonces clés des dirigeants
Parmi les annonces clés des dirigeants, le nouveau Premier Ministre britannique, Keir Starmer, a annoncé un nouvel objectif national de réduction des émissions de GES pour son pays, 21e émetteur mondial (source : ClimateWatch/WRI) : une réduction de 81% d’ici 2035 par rapport aux niveaux de 1990, contre l’objectif d‘au moins -68% (base 1990) actuellement en vigueur et inscrit dans la NDC-2 du Royaume-Uni, soumise le 22 septembre 2022. Cet objectif, recommandé le 26 octobre 2024 par la Commission sur le changement climatique (Climate Change Committee ou CCC), sera inscrit dans la NDC 3.0 que soumettra le Royaume-Uni en 2025. Keir Starmer a exhorté les autres dirigeants d’emboîter le pas, en soumettant des objectifs de réduction nationaux plus ambitieux avant l’échéance officielle du 10 février 2025 et ce, pour créer une dynamique forte en amont de la COP-30 (Belém, Brésil, nov. 2025).
Voir liste finale des dirigeants en date du 11 novembre 2024.
Les allocutions des dirigeants ne sont pas encore en ligne sur la page du site de la COP-29 consacrée à la séquence de haut niveau.
Tables rondes
Le 12 novembre 2024, ont eu lieu deux des trois tables rondes prévues dans le cadre de la séquence de haut niveau :
- table ronde de haut niveau sur l’énergie : faire avancer l’action sur l’atténuation (voir note de cadrage),
- table ronde sur la mobilisation du financement pour le climat (voir note de cadrage).
Poursuite des négociations
Les cinq organes de la CCNUCC (COP, CMA, CMP, SBSTA et SBI) ont poursuivi les négociations de fond formelles sur la base de leurs programmes de travail respectifs adoptés le 11 novembre 2024 (lire notre article).
Nouvel objectif collectif chiffré pour le financement à partir de 2025 (New collective quantified goal on finance ou NCQG)
Le co-Président du programme de travail ad hoc sur le NCQG, Zaheer Fakir (Emirats arabes unis) a démarré les travaux du groupe de contact établi sur ce sujet par la Présidence de la COP-29 2024 (lire notre article), déclarant que l’objectif était de produire, au cours de la première semaine, un texte qui résolve les problèmes techniques et synthétise les options pour examen et adoption par les Ministres. Le Groupe des 77+Chine (134 pays) a rejeté le cadre concret d’un projet de texte de négociation (que les co-Présidents du Programme de travail ad hoc sur le NCQG avaient élaboré et publié le 15 octobre 2024, FCCC/PA/CMA/2024/9/Add.1 – voir encadré ci-dessous), en soulignant qu’ils ne pouvaient pas l’accepter comme base de négociation.
Force est de constater que les négociations de la 2e journée sur ce sujet qui constitue l’enjeu prioritaire de Bakou ont été caractérisées par les prises de position des groupes de Parties déjà bien établies, connues et répétées à plusieurs reprises en amont de la CMA-6 :
- les pays industrialisés ne sont pas prêts à mettre des propositions de montant sur la table de négociation,
- les pays en développement (les grands pays émergents en tête) ne sont pas prêts à faire évoluer leur position en ce qui concerne la nature et le périmètre des pays contributeurs tant que les pays industrialisés n’auront pas proposé de montant.
Alors que jusque-là, plusieurs pays en développement et groupes de négociations ont soumis différentes propositions, selon Climate Home News, l’ensemble des pays en développement parle désormais d’une seule et unique voix.
En ce qui concerne le montant (quantum en anglais) du NCQG, le G77+Chine propose 1 300 Md$/an, avec des sous-objectifs pour l’atténuation, l’adaptation et les pertes et préjudices.
Les pays développés veulent ainsi un seul objectif visant, d’une part, le financement climat à fournir par les pays industrialisés et, d’autre part les capitaux du secteur privé que peuvent mobiliser ceux-ci. Ils rejettent l’idée d’un 2e objectif pour des investissements climat plus larges, ce que préfèrent les pays industrialisés pour alléger la pression qu’ils subissent.
Par ailleurs, le G77 s’oppose fermement à l’élargissement de la base des contributeurs à des pays émergents (Arabie saoudite, Chine,…). Les pays en développement sont formels : ils ne négocieront même pas sur un texte prévoyant l’élargissement de cette base comme option.
Les pays développés, quant à eux, indiquent qu’ils ne veulent pas s’engager à fournir plus de 100 Md$/an si la base des contributeurs n’est pas élargie, et qu’ils veulent inclure un objectif d’investissement plus large.
Les co-Présidents du programme de travail ont indiqué qu’ils comptaient rédiger un nouveau projet de texte pour examen mercredi 13 novembre 2024.
(Source : Climate Home News, 12 nov. 2024).
Les autres sujets ayant fait l’objet de négociations au sein de groupes de contact au cours de la 2e journée
- programme de travail au titre du cadre pour les approches non fondées sur le marché (article 6.8)
Consultations informelles
Des consultations informelles ont été menées sur plusieurs sujets :
- dialogue sur la mise en œuvre des résultats du bilan mondial (Global Stocktake ou GST),
- éléments de procédure et de logistique du processus du bilan mondial dans son ensemble,
- programme de travail sur l’ambition et la mise en œuvre en matière d’atténuation (Mitigation Ambition and Implementation Work Programme ou MWP),
- recommandations sur les approches coopératives au titre de l’article 6.2,
- règles, modalités et procédures s’appliquant au mécanisme au titre de l’article 6.4 : autorisation des unités de réduction A6.4ER, registre du mécanisme et son articulation avec des registres internationaux, etc.,
- questions relatives à l’objectif mondial en matière d’adaptation,
- questions relatives au Comité chargé de faciliter la mise en œuvre et de promouvoir le respect de l’Accord de Paris (Paris Agreement Implementation and Compliance Committee ou PAICC). Lors des consultations informelles de la CMA, les Parties ont soutenu la recommandation du PAICC de reporter l’examen de ses modalités et procédures à 2027, en raison de l’expérience limitée du Comité, à ce jour, dans leur mise en œuvre.
Autres points forts de la 2e journée
Fonds pertes et préjudices : annonces de contributions
Le 12 novembre 2024, lors de la séquence de haut niveau, la Suède s’est engagée à fournir 200 M SEK (18,4 M$) au fonds pour les pertes et préjudices. Alors qu’en 2023, des contributions totalisant 674,5 M$ ont été annoncées, elles ne s’élèvent pour l’instant qu’à 46,6 Md$ en 2024 (10 M€ [10,8 M$] d’Autriche, annoncés le 22 février 2024), 1 M€ [1,1 M$] de la Belgique, 8 M€ [8,9 M$] du Luxembourg, 7 M$ de la Corée du Sud, annoncés le 12 novembre 2024 (source : NRDC, outil de suivi, état au 11 nov. 2024).
Financement climat par les banques multilatérales de développement : déclaration à Bakou
Le 12 novembre 2024, les banques multilatérales de développement (BMD ou MDB en anglais) ont publié une déclaration commune précisant le financement climat qu’ils projettent de fournir d’ici 2030 en guise de soutien aux pays en développement pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
Dans leur communiqué conjoint, les BMD estiment que d’ici 2030, leur financement collectif annuel pour les pays à revenu faible et intermédiaire atteindra 120 Md$/an, dont 42 Md$/an pour l’adaptation, et que les BMD visent à mobiliser 65 Md$/an auprès du secteur privé.
Pour les pays à revenu élevé, ce financement collectif annuel devrait atteindre 50 Md$/an, dont 7 Md$/an pour l’adaptation.
Selon ce communiqué, les BMD ont dépassé leurs projections de financement climat pour 2025 établies en 2019, avec une augmentation de 25% du financement climat direct et une mobilisation pour les efforts climatiques qui a doublé au cours de l’année écoulée.
Voir communiqué conjoint des MDB, rapport des MDB et communiqué de la Banque mondiale.
La Conférence de Bakou : en passe de devenir la 2e COP avec le plus grand nombre de participants
Le 12 novembre 2024, le site d’information britannique spécialisé sur le climat, Carbon Brief, a publié une analyse de la taille des différentes délégations à la COP-29 qui se base sur la liste provisoire des participants établie par la CCNUCC et publiée le 11 novembre 2024 (document PDF présentant le total + fichier excel présentant le détail en présentiel et celui présentant le détail en virtuel).
Dans un souci de transparence, pour la 2e fois dans l’histoire des COP (après l’année dernière), chaque participant est désormais nommément cité. Les années précédentes, les listes comportaient une ligne « overflow » par laquelle les Parties et observateurs pouvaient désigner des participants en nombre sans citer nommément ces personnes sur leurs listes officielles.
Pour rappel, selon la liste provisoire des participants de la CCNUCC, au total 66 778 participants se sont inscrits à la COP-29, dont 33 158 délégués nationaux, 13 386 représentants d’organisations ayant le statut d’observateurs (y compris 9 881 représentants d’ONG, 294 « invités du pays hôte » [Azerbaïdjan]), ainsi que 3 575 journalistes. Par ailleurs, un total de 3 975 personnes se sont inscrites pour participer à distance (via visio-conférence), dont 157 délégués nationaux et 3 818 représentants d’organisations ayant le statut d’observateurs.
Sur la base de ce total provisoire de 66 778 participants à Bakou, la COP-29 serait la 2e COP ayant accueilli le plus grand nombre de participants après le record de la COP-28 à Dubaï (83 884 en présentiel et 2 089 en virtuel, source : CCNUCC, 22 déc. 2023). Viennent ensuite en 3e place la COP-27 (Charm el-Cheikh, nov. 2022, 49 703 participants), puis en 4e place la COP-26 à Glasgow (38 457 participants), en 5e place la COP-21 avec 30 372 participants (Paris, 2015) et en 6e place la COP-15 avec 27 301 participants (Copenhague, 2009) (sources : CCNUCC ; Carbon Brief, 1er déc. 2023). A titre de comparaison, la toute première COP, la COP-1 (Berlin, 1995) a réuni 3 969 participants.
La délégation la plus importante à la COP-29 est sans surprise celle de l’Azerbaïdjan (2 229 délégués), suivie du Brésil (pays hôte de la COP-30 en novembre 2025, 1 914), de la Turquie (qui a informellement exprimé son souhait d’être le pays hôte de la COP-31 en 2026, 1 862), des Émirats arabes unis (1 011) et de la Chine (969).
Nombre de participants par COP (de la COP-1 à la COP-29)
Remarques : nombre total par COP (délégations officielles, observateurs et médias), tel que publié par la CCNUCC. Données COP-1-COP-28 : chiffres définitifs, données pour la COP-29 (barre rouge) : chiffres provisoires.
Source : Carbon Brief, 12 novembre 2024.
En savoir plus
CCNUCC/UNFCCC
Page d’accueil du site de la CCNUCC
Page du site de la CCNUCC consacrée à la COP-29
Les cinq sessions de négociation
Note informelle conjointe, rédigée par le co-Président du SBSTA et le co-Président du SBI en amont des sessions SB-61, et publiée le 25 octobre 2024. Cette note propose la démarche et la méthode à suivre lors de ces sessions du 11 au 16 novembre 2024 (organisation et programme)
Programme global de la Conférence (overview schedule, version du 2 nov. 2024)
Programme jour par jour en détail (le programme de la journée indiquée est mis en ligne la veille au soir)
Programme détaillé pour la 2e journée (12 novembre 2024)
Liste des évènements parallèles (side events) à Bakou
Message du Secrétaire exécutif, Simon Stiell, aux Parties et aux observateurs : les enjeux de la COP-29 (daté du 6 nov . 2024)
Page du site de la COP-29 consacrée aux consultations présidentielles
Registre des stratégies bas-carbone 2050 (Long term strategies ou LTS)
Emissions de GES des Parties annexe I (pays industrialisés)
Emissions de GES des Parties hors annexe I (pays en développement) (NB. données d’émission non récentes)
Présidence azerbaïdjanaise
Site web de la Présidence azerbaïdjanaise