Finalisation de l’étude prospective sur l’empreinte environnementale du numérique en France
L’Ademe et l’Arcep (Autorité de Régulation des Communications Electroniques, des Postes et de la distribution de la Presse) ont remis, le 7 mars 2023, à Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la Transition énergétique, et Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, les résultats de leur étude prospective sur l’empreinte environnementale du numérique en France à l’horizon 2030 et 2050.
Cette étude avait été commandée en août 2022 afin de mesurer l’empreinte environnementale du numérique en France et d’identifier des leviers d’actions et des bonnes pratiques pour la réduire. Les deux premiers volets de l’étude avaient été publiés le 19 janvier 2022 (lire notre brève). Le 7 mars 2023, ce sont les résultats du troisième et dernier volet de l’étude qui ont été rendus publics.
Le rapport conclut qu’à horizon 2030, sans action de réduction de l’empreinte environnementale du numérique et sans baisse de croissance des usages, l’empreinte carbone du numérique en France augmenterait d’environ +45% (pour atteindre 25 Mt CO2e). A horizon 2050, si rien n’est fait, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler par rapport à 2020. L’étude met aussi en évidence l’importance de l’enjeu de la disponibilité des métaux stratégiques et autres ressources utilisées pour la fabrication des terminaux.
Pour réduire l’impact environnemental du numérique dès 2030, des leviers d’action sont identifiés dans l’étude :
- promouvoir la « sobriété numérique » avec la réduction ou stabilisation du nombre d’équipements ;
- l’allongement de la durée de vie des terminaux, en développant davantage le reconditionnement et la réparation des équipements ;
- la systématisation de l’écoconception : pour les terminaux, mais aussi pour l’ensemble des équipements (infrastructures de réseaux et centres de données).
Selon l’étude, la mise en œuvre de l’ensemble de ces leviers permettrait, à horizon 2030, de réduire l’empreinte carbone du numérique jusqu’à -16% par rapport à 2020.
Pour l’horizon 2050, l’étude reprend le précédent travail de scénarisation de l’Ademe intitulé Transition(s) 2050 (lire notre article). Ainsi, appliqué au secteur du numérique, le scénario « Pari réparateur », qui est celui qui contraint le moins la demande, conduirait à un quintuplement de l’empreinte carbone du numérique par rapport à 2020. A l’inverse, le scénario « Génération frugale » conduirait pour sa part à diviser par deux l’empreinte carbone du numérique par rapport à 2020.
En savoir plus
Communiqué du Ministère de la Transition Ecologique
Communiqué de l’Arcep
Communiqué de l’Ademe