L’AIE prévoit un pic de la demande en combustibles fossiles avant 2030, et non plus un plateau après 2035
Dans une tribune publiée le 12 septembre 2023 dans le Financial Times, le Directeur général de l’Agence internationale de l’Energie (AIE), Fatih Birol, s’est exprimé sur les perspectives énergétiques mondiales en amont de la publication de l’édition 2023 du World Energy Outlook (Perspectives énergétiques mondiales).
Dans la précédente édition de ses projections (WEO 2022), l’AIE prévoyait que la demande mondiale en combustibles fossiles atteindrait un plateau à partir de 2035. Dans cette nouvelle tribune, anticipant les conclusions du prochain WEO, le directeur de l’AIE indique que la demande en combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon) devrait atteindre son pic d’ici 2030. « C’est la première fois qu’un pic est envisagé pour chacun de ces combustibles au cours de cette décennie ».
Cette baisse projetée de la demande est liée à la très forte croissance du solaire photovoltaïque et des véhicules électriques, ainsi qu’à des évolutions structurelles de l’économie chinoise. Pour ce qui est du charbon en particulier, la baisse de la demande est notamment liée aux évolutions de la production d’électricité en Chine, qui développe son parc nucléaire et renouvelable. A noter qu’en décembre 2022, l’AIE prévoyait, pour la consommation mondiale de charbon, l’atteinte d’un plateau d’environ 8 Mdt de charbon par an de 2022 à 2025 (lire notre article).
La baisse projetée de la demande en pétrole est quant à elle liée au développement des ventes de véhicules électriques dans le monde, notamment en Chine. De même, les ventes de bus électriques et de deux- et trois roues électriques connaissent une forte croissance dans les pays émergents.
Enfin, le gaz, qui a pu jouer un rôle « d’énergie de transition », et a connu ce que l’AIE a appelé en 2011 un « âge d’or », devrait aussi voir sa consommation diminuer, en lien avec la hausse des énergies renouvelables, du développement des pompes à chaleur, et avec l’accélération de la sortie du gaz depuis l’invasion russe de l’Ukraine (lire notre article).