Emissions de CO2 des poids lourds en Europe : la hausse de l’efficacité énergétique ne compense pas la hausse de la demande en transport de marchandises
L’Agence européenne de l’environnement (AEE, EEA en anglais) a publié le 1er juin 2022 un rapport sur les émissions de gaz à effet de serre du transport routier intitulé « Decarbonising road transport — the role of vehicles, fuels and transport demand” (décarboner le transport routier – le rôle des véhicules, des combustibles et de la demande). A partir de ce rapport, l’AEE a publié le 7 septembre 2022 une note d’analyse ciblée spécifiquement sur les émissions des poids lourds.
Dans cette note, l’AEE rapporte d’abord que les émissions de CO2 des poids lourds, qui représentent près d’un quart des émissions de CO2 du transport routier dans l’UE, ont augmenté depuis 2014 – la baisse observée en 2020 n’étant qu’un effet temporaire de la crise du Covid-19.
L’AEE a décomposé les facteurs d’évolution de ces émissions (voir graphique ci-dessous) : la cause principale de cette hausse est la croissance de la demande en transport de marchandises (en violet). Cet effet n’est que partiellement compensé par une amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules (en jaune).
Décomposition des facteurs déterminants
des émissions de CO2 des poids lourds dans l’UE-27
(variation par rapport à l’année 2000, en %)
L’AEE conclut donc que les enjeux de réduction des émissions du secteur ne se limitent pas aux seules mesures visant l’efficacité énergétique des véhicules, mais doivent aussi concerner la gestion de la demande.
Pour faire en sorte que la tendance des émissions du transport routier s’inverse, l’AEE met en avant la triple stratégie dite « ASI » pour « avoid, shift and improve » (éviter, transférer et améliorer) : éviter les émissions en réduisant le nombre de voyages et leur durée ; transférer ou réorienter ces besoins vers des modes de transport plus efficaces ; et améliorer les technologies des véhicules et des carburants pour les rendre moins émettrices.
En savoir plus
Note d’analyse de l’EEA