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Journal de la COP-27 | Jour 4 : Programme et retour sur la quatrième journée (9 nov.)

  • Réf. : 2022_11_a05
  • Publié le: 10 novembre 2022
  • Date de mise à jour: 30 novembre 2022
  • International

Pour le déroulement global et les enjeux de la Conférence de Charm el-Cheikh sur le Climat, lire notre article.

 

Programme de la quatrième journée

 

La Présidence de la COP-27 a consacré la journée du 9 novembre à la question du financement climat (voir programme de la Présidence égyptienne). Le financement des actions climat des pays en développement par les pays industrialisés est un enjeu majeur des négociations de la CCNUCC et ce, depuis de nombreuses années. Il constitue le « nerf de la guerre » de ces négociations et est indispensable pour rétablir la confiance entre les pays du Nord et les pays du Sud. Il joue également un rôle crucial dans le renforcement de l’ambition des pays en développement. 

 

Retour sur la quatrième journée

 

 

Poursuite des négociations

Les cinq organes de la CCNUCC (COP, CMA, CMP, SBSTA et SBI) ont poursuivi les négociations formelles sur la base de leurs programmes de travail respectifs adoptés le 6 novembre 2022 (lire notre article).

 

Négociations au sein de la CMA

 

Recommandations à l’intention du Fonds vert pour le Climat (GCF)

Les deux co-facilitateurs du groupe de contact, Richard Muyungi (Tanzanie) and Toru Sugio (Japon), ont invité les Parties à faire part de leurs points de vue sur les attentes sur les recommandations. Plusieurs pays en développement ont appelé les pays développés qui ont pris des engagements à les respecter, déplorant le fait que cela a conduit à un manque de confiance majeur. Selon eux, le GCF dévie de son caractère original, pour devenir une « entité de renforcement des capacités ou des connaissances », plutôt qu’une entité qui débourse des fonds pour aider les pays en développement à réduire leurs émissions et à s’adapter au changement climatique.

De nombreux pays développés et en développement ont insisté sur la nécessité de simplifier et d’accélérer les processus d’accréditation et de ré-accréditation du Fonds.

 

En savoir plus sur le Fonds vert pour le Climat

 

Le Fonds vert pour le Climat (Green Climate Fund ou GCF)

Le GCF a été créé par l’Accord de Copenhague (paragraphe 10), adopté dans le cadre de la Convention Climat (CCNUCC) au terme de la COP-15 (2009), et formalisé par les Accords de Cancun (décision 1/CP.16 paragraphe 102), adoptés au terme de la COP-16 (2010). Son objectif est de soutenir les projets, programmes, politiques et autres activités mises en œuvre par les PED en matière de réduction des émissions de GES, d’adaptation au changement climatique, de renforcement des capacités, de développement et de transfert de technologies.

A Copenhague en 2009, les pays industrialisés se sont engagés à mobiliser collectivement 100 Md$ par an d’ici 2020 (cf. Accord de Copenhague, paragraphe 8), de sources tant publiques que privées, bilatérales et multilatérales et ce, pour financer des actions d’adaptation et d’atténuation dans les pays en développement dans le cadre d’une mise en oeuvre transparente. Cet objectif a été confirmé à Cancún. Une part importante de ce financement à l’horizon 2020 doit passer par le GCF.

La première Conférence d’engagements a eu lieu du 17 au 20 novembre 2014 où la capitalisation du GCF a été débloquée : sous l’impulsion des Etats-Unis, de l’Allemagne et du Japon, 21 pays ont annoncé des contributions totalisant 10,3 Md$, soit plus que l’objectif initial de capitalisation minimale de 10 Md$ (source : CCNUCC, 20 novembre 2014). Sur ce montant, 8,3 Md$ ont été confirmés par des accords de contribution inconditionnelle et, après prise en compte des variations des taux de change, 7,2 Md$ ont pu être engagés pendant la période de mobilisation initiale de ressources (Initial Resource Mobilisation [IRM] Period) (2014-2019). Au total, 45 pays (dont la France), 3 régions et une ville (Paris) ont fourni des contributions au GCF pendant cette période. Parmi ces 45 pays figuraient neuf pays en développement (Chili, Colombie, Corée du Sud, Indonésie, Mexique, Mongolie, Panama, Pérou et Vietnam). A noter que les Etats-Unis n’ont réellement fourni un tiers du montant qu’ils ont promis (soit 1 Md$ sur 3 Md$ (source : GCF, état des engagements et contributions pour la mobilisation initiale de ressources au 31 octobre 2022), d’où l’écart de 2 Md$.

La conférence du Fonds vert pour le climat (GCF) pour acter formellement les engagements des Etats (Pledging Conference) en matière de leurs contributions pour la première période de reconstitution (ou réabondement) de ressources (First Replenishment Period ou GCF-1) 2020-2023 s’est tenue à Paris les 24-25 octobre 2019 (lire notre article). Le processus de la première reconstitution du GCF a été lancé en octobre 2018. Au total, 32 pays (dont la France) ont fourni des contributions au GCF pendant cette période, dont deux pays en développement (Corée du Sud et Indonésie) (source : GCF, état des engagements et contributions pour la première période de reconstitution de ressources au 31 octobre 2022).

La 2e période de reconstitution (GCF-2) s’étalera sur 2024-2027. La 2e Conférence d’engagements aura lieu en 2023.

A ce jour, le GCF a attribué 11,3 Md$ pour la mise en œuvre de 209 projets climat (atténuation, adaptation ou les deux) dans 120 pays (42,4 Md$ avec co-financement), projets qui devraient conduire à éviter un total de 2,4 Gt CO2e (source : tableau de bord du GCF).

Le GCF est un outil indispensable pour aider les pays en développement à mettre en œuvre leurs obligations au titre de l’Accord de Paris.

Voir le site du GCF.

Voir le tableau de bord du GCF.

 

Fonds d’adaptation

Un groupe de contact, co-animé par Diann Black-Layne (Antigua et Barbude) et Eva Schreuder (Pays-Bas), s’est penché sur le sujet du rapport du Conseil du Fonds d’adaptation.

 

En savoir plus sur le Fonds d’adaptation

Le Fonds d’adaptation

Le Fonds d’adaptation a été créé en 2001 pour financer des projets d’adaptation dans les pays vulnérables. Il est financé par 2% des recettes de la vente des crédits d’émission (URCE) issues de la mise en œuvre de projets MDP (art. 12 du Protocole de Kyoto) et par 2% de la vente des crédits d’émission (AAU) issus du marché carbone international (art. 17 du Protocole de Kyoto). Au titre des décisions 13/CMA.1 et 1/CMP.14 (adoptees à Katowice en 2018), la COP et la CMA ont décidé que le Fonds d’adaptation devait server l’Accord de Paris à partir de 2019.  L’article 6.6 de l’Accord de Paris prévoit que “la CMA veille à ce qu’une part des fonds provenant de projets menés au titre du [MDD (donc art. 6.4)] soit utilisée pour aider les pays vulnérables à financer le coût de l’adaptation ».

 

Négociations au sein du SBI (organe subsidiaire pour la mise en œuvre)

 

Les discussions se sont poursuivies sur deux principaux sujets :

  • le 4e réexamen du Fonds d’adaptation: dans le cadre de consultations informelles, le Secrétariat du Fonds d’adaptation a présenté un aperçu de la nouvelle stratégie de mobilisation de ressources. Les Parties se mont montées satisfaites du projet de texte rédigé par les deux co-facilitateurs des consultations, Diann Black-Layne (Antigua et Barbude) et Eva Schreuder (Pays-Bas) ;
  • les plans nationaux d’adaptation: des consultations informelles ont été menées par Pepetua Latasi (Tuvalu) and Jens Fugl (Danemark).

 

En savoir plus sur les plans nationaux d’adaptation

Les plans nationaux d’adaptation

Le processus pour élaborer les NAP a été établi en vertu du cadre de Cancún pour l’adaptation (Cancún Adaptation Framework ou CAF) qui fait partie des Accords de Cancún adoptés lors de la COP-16 (2010). Il permet aux Parties de formuler et de mettre en œuvre des NAP comme moyen d’identifier les besoins d’adaptation à moyen et long terme et de développer et mettre en œuvre des stratégies et des programmes pour répondre à ces besoins. Il s’agit d’un processus continu, progressif et itératif qui suit une approche axée sur les pays, sensible au genre, participative et totalement transparente. Afin d’améliorer la disponibilité du soutien à l’adaptation, la COP de 2015 a demandé au Fonds vert pour le climat d’accélérer le soutien à la formulation et à la mise en œuvre des plans nationaux d’adaptation.

 

Négociations au sein du SBSTA (organe subsidiaire pour le conseil scientifique et technologique)

 

Les négociations ont été axées sur les modalités de mise en œuvre de l’article 6 de l’Accord de Paris qui établit les mécanismes fondés et non fondés sur le marché.

 

En savoir plus sur l'article 6

Article 6 : les mécanismes fondés et non fondés sur le marché

En vertu de l’article 6 de l’Accord de Paris, les Parties peuvent décider de coopérer sur une base volontaire dans la mise en œuvre de leurs NDC pour relever le niveau d’ambition de leurs mesures d’atténuation et d’adaptation via des approches dites « coopératives ». Ainsi, l’article 6.4 prévoit la mise en place d’un nouveau mécanisme de marché pour contribuer à la réduction des émissions de GES et qui prend le relais du mécanisme pour un développement propre ou MDP (établi par l’article 12 du Protocole de Kyoto) : le mécanisme de développement durable ou MDD (ou Sustainable Development Mechanism [SDM]). Ce volet très important de l’Accord de Paris est donc le seul qui fait participer le secteur privé à l’action climat.

L’article 6 comporte trois sous-volets :

  • 6.2 : approches coopératives (transferts de réduction entre pays ou ITMO, crédits carbone),
  • 6.4 : mécanisme de développement durable ou MDD,
  • 6.8 : approches non fondées sur le marché (pour renforcer les liens et créer des synergies entre atténuation, adaptation, financement, transfert de technologies et renforcement des capacités).

En particulier, l’article 6 établit donc la base juridique d’un nouveau mécanisme de flexibilité pour que les pays qui le souhaitent puissent atteindre une partie de leurs objectifs de réduction en fournissant un soutien financier dans le cadre de projets de réduction d’émissions dans d’autres pays (sur une base volontaire donc) et ce, à l’instar des mécanismes établis par le Protocole de Kyoto (mécanisme pour un développement propre [MDP] et mise en œuvre conjointe [MOC]). Les principes du nouveau « mécanisme pour contribuer à l’atténuation des émissions de GES et promouvoir le développement durable » (mécanisme de développement durable ou MDD) sont ainsi posés.

Ce volet (article 6) des règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris dans le cadre du manuel des règles d’application (Rulebook), adopté à Katowice en 2018 lors de la CMA-1, y est resté en suspens (faute de consensus sur les modalités techniques complexes et en raison de l’opposition du Brésil), puis une nouvelle fois à la COP-25 de Madrid (en raison des profondes divergences politiques entre les Parties et surtout du blocage du Brésil de nouveau, mais aussi de l’Australie et de l’Arabie saoudite) et ce, alors que le régime de Paris a formellement démarré le 1er janvier 2021. Après d’intenses et longues négociations à Glasgow ((Ecosse, novembre 2021), les Parties de la CMA-3 ont enfin pu parvenir à un accord sur la finalisation de ces règles sur les modalités pour recourir aux marchés carbone via trois décisions :

  • décision 2/CMA.3 relative aux approches coopératives visées à l’article 6.2 de l’Accord de Paris. Les lignes directrices sur les approches coopératives adoptées sont établies à l’annexe de la décision,
  • décision 3/CMA.3 relative aux règles, modalités et procédures applicables au mécanisme établi en vertu de l’article 6.4 de l’Accord de Paris,
  • décision 4/CMA.3 relative au programme de travail dans le cadre des approches non fondées sur le marché visées à l’article 6.8 de l’Accord de Paris.

Les règles adoptées évitent notamment l’écueil du double comptage des crédits d’émission. Les crédits d’émission issus des projets menés au titre du Protocole de Kyoto enregistrés après le 1er janvier 2013 peuvent être transférés dans le MDD. Ces crédits doivent être identifiés comme étant des « réductions d’émission pré-2021 ». Ils peuvent être utilisés pour contribuer à atteindre les objectifs uniquement de la première NDC.

Au titre de l’article 6.4, une part obligatoire de 5% des recettes issues des échanges sera prélevée pour alimenter le Fonds d’adaptation pour aider les pays en développement à couvrir les coûts d’adaptation, tandis qu’au minimum 2% des crédits d’émission devront être annulés afin d’assurer une « atténuation globale des émissions mondiales » (overall mitigation of global emissions ou OMGE). Un «  organe de supervision » (Supervisory body) de l’article 6.4 commencera à travailler en 2022 par deux réunions, au cours desquelles il commencera à élaborer des méthodologies et des exigences administratives pour le marché.

Même si avec ces trois décisions, qui ont constitué une avancée majeure à Glasgow, les règles d’application de l’article 6 sont arrêtées dans leur ensemble, il reste néanmoins à peaufiner certains détails et à étoffer certains éléments lors les prochaines sessions du SBSTA (SBSTA-57 et suivantes) pour que l’article 6 soit intégralement opérationnel, d’où la poursuite des travaux sur l’article 6 lors de la session SBSTA-56 à Bonn (juin 2022). Ainsi, des consultations informelles ont été menées à Bonn sur les sujets confiés au SBSTA pour lesquels la CMA avait demandé (via la décision 3/CMA.3) d’élaborer des recommandations, parmlis lesquels les règles, modalités et procédures applicables au MDD.

Voir conclusions du SBSTA sur ses trava ux à Bonn concernant l’article 6.4.

Voir note informelle sur les travaux du SBSTA à Bonn élaborée par les co-facilitateurs (version 2 du 14 juin 2022 @10h30).

 

Recommandations sur les approches coopératives au titre de l’article 6.2 : approches coopératives (transferts de réduction entre pays ou ITMO)

Dans des consultations informelles, co-animées par Kuki Soejachmoen (Indonesie) and Peer Stiansen (Norvège), les Parties ont été invitées à partager leurs avis sur le sujet de l’infrastructure, y compris le registre international, la base de données article 6, ainsi que la plateforme centralisée de comptabilisation et de rapportage (Centralised Accounting and Reporting Platform ou CARP). En particulier, les Parties ont abordé la question d’interopérabilité des registres.

 

Règles, modalités et procédures pour le mécanisme de développement durable (MDD) (article 6.4)

Après une première session le 8 novembre, des consultations informelles, menées par Sonam Tashi (Bhutan) et Kate Hancock (Australie), se sont poursuivies sur le document informel rédigé par le Président du SBSTA (réf. SBSTA57/A6.4/InfDoc) sur des propositions d’éléments de texte pour examen par le SBSTA-57 en vue de soumettre, pour examen et adoption par la CMA-4 (à Charm el-Cheikh donc), un projet de décision établissant des recommandations sur le MDD.

Les principales questions qui ont fait l’objet de discussions sont :

  • les dispositions institutionnelles et opérationnelles nationales,
  • le fait d’éviter des émissions (et non de les réduire),
  • les activités visant à renforcer la conservation (de la nature).

 

Les Parties sont parvenues à achever leur premier tour d’examen de l’ensemble des huit sections et du projet de décision, les Parties ont donné mandat aux co-faciltateurs pour élaborer un projet de texte basé sur le document informel précité du Président du SBSTA et sur les commentaires des Parties.

 

 

Programme de travail au titre du cadre des approches non fondées sur le marché (article 6.8)

Dans le cadre du Comité de Glasgow sur les approches non fondées sur le marché (voir ci-après), les co-Présidentes de ce Comité, Maria Al-Jishi (Arabie saoudite) et Jacqueline Ruesga (Nouvelle-Zélande) ont invité les Parties à donner leur avis sur le projet de décision qu’elles leur avaient soumis mardi 8 novembre, et tout particulièrement sur les éléments du texte concernant le réseau de coordination et les groupes de travail, les contributions au réexamen des activités du programme qui aura lieu en 2026, ainsi que sur les questions transversales.

 

En savoir plus sur les approches non fondées sur le marché

Les approches non fondées sur le marché et le Comité de Glasgow sur les approches non fondées sur le marché

L’article 6.8 de l’Accord de Paris prévoit la mise en place des approches non fondées sur le marché pour renforcer les liens et créer des synergies entre atténuation, adaptation, financement, transfert de technologies et renforcement des capacités.

Le Comité de Glasgow sur les approches non fondées sur le marché (Glasgow Committee on Non-Market Approaches [NMAs]) a été créé par la décision 4/CMA.3 (cf. chapitre III de l’annexe, paragraphes 4 et 5) pour mettre en œuvre le cadre des approches non fondées sur le marché et le programme de travail associé, en offrant aux Parties des possibilités de coopération non fondée sur le marché pour la mise en œuvre des mesures d’atténuation et d’adaptation prévues dans leurs NDC.

Le Comité de Glasgow sera convoqué par le Président du SBSTA et fonctionnera conformément aux procédures applicables aux groupes de contact et sous la direction du Président. Il se réunira au moment de la tenue des première et deuxième sessions de l’année du SBSTA, la première réunion devant avoir lieu en même temps que la 56e session du SBSTA (juin 2022).

Lors de la 56e session du SBSTA (juin 2022 à Bonn), les Parties ont d‘abord convenu que le sujet du programme de travail sur les approches non fondées sur le marché (art. 6.8 de l’Accord de Paris) soit discuté, pendant cette session SBSTA-56, dans le cadre de la première réunion du Comité de Glasgow précité. Les Parties ont ainsi commencé leurs travaux en vue d’élaborer et de recommander un calendrier pour la mise en œuvre du programme de travail dans le cadre des NMA, pour examen et adoption par la CMA 4 (à Charm el-Cheikh donc).

Le Comité a mené une discussion sur les caractéristiques et les utilisations de la plateforme web de la CCNUCC, ainsi que du calendrier des activités menées en vertu de ce cadre. Plusieurs pays développés ont indiqué que la plateforme devrait uniquement servir à enregistrer et à échanger des informations sur les NMA (voir encadré précédent). Les Parties ont également discuté du calendrier de mise en œuvre, proposant par exemple de commencer le rapportage en 2024 et d’adopter un calendrier de mise en œuvre jusqu’en 2026. Les discussions et les points de vue des Parties ont été synthétisées dans une note informelle préparée par les co-Présidents.

Voir conclusions du SBSTA sur ses travaux à Bonn concernant l’article 6.8

Voir note informelle sur les travaux du SBSTA à Bonn concernant l’article 6.8 élaborée par les co-facilitateurs (version 2 du 15 juin 2022 @ 01h30).

 

 

Négociations au sein du SBSTA/SBI (session conjointe)

 

Adaptation : programme de travail Glasgow-Charm el-Cheikh sur l’objectif mondial

Des consultations informelles, co-animées par Mattias Frumerie (Suède) and Kishan Kumarsingh (Trinité et Tobago), ont été menées sur le programme de travail Glasgow-Charm-el-Cheikh sur l’objectif mondial en matière d’adaptation (Global Goal on Adaptation ou GGA – voir ci-après).

 

En savoir plus sur l’objectif mondial en matière d’adaptation

L’objectif mondial en matière d’adaptation (GGA)

Depuis l’Accord de Paris, le sujet de l’adaptation est désormais au même rang d’importance que l’adaptation. L’Accord de Paris lui consacre un article entier : l’article 7. L’article 7.1 prévoit la fixation d’un objectif mondial en matière d’adaptation consistant à renforcer les capacités d’adaptation, à accroître la résilience aux changements climatiques et à réduire la vulnérabilité à ces changements. Si le principe d’un objectif mondial est énoncé dans l’Accord de Paris, il incombe aux Parties de le définir concrètement. Or, depuis la COP-21, la concrétisation de cet objectif n’avait pas figuré parmi les sujets prioritaires des CMA et n’avait donc pas fait l’objet de discussions plus poussées et ce, malgré les demandes des pays en développement. Le tout premier atelier informel sur cet objectif mondial sur l’adaptation, organisé à l’initiative des Présidences de la COP-25 et de la COP-26, s’est tenu en ligne le 19 mai 2021.

S’il existe des méthodologies bien établies pour suivre et évaluer les émissions et les efforts menés pour les réduire, il est plus difficile de définir des paramètres communs pour mesurer l’adaptation. En amont de la Conférence de Glasgow sur le Climat, les seules références à l’adaptation dans l’ordre du jour provisoire de la CMA concernaient le Fonds d’adaptation et le Comité d’adaptation. Le sujet de l’objectif global a été ajouté à l’ordre du jour de la CMA-3 le premier jour de la Conférence, sous la pression des pays africains notamment. Depuis plusieurs années, les pays africains (qui consacrent déjà une part importante de leur PIB à l’adaptation, entre 2 et 9% selon les pays, source : PNUD, 2017) font pression lors des négociations de la CCNUCC pour qu’un objectif quantitatif et qualitatif concret sur l’adaptation soit adopté.

En reconnaissant le besoin de renforcer l’action sur l’adaptation, les Parties de la CMA-3 ont reconnu l’importance de l’objectif mondial en matière d’adaptation pour la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris, et se sont mises d’accord pour lancer un programme de travail de deux ans dit « Glasgow-Charm el-Cheikh » (Glasgow-Charm el-Cheikh Work Programme on the Global Goal on Adaptation ou GlaSS) (cf. paragraphes 11 et 12 de la décision 1/CMA.3).

Conformément à la décision 7/CMA.3, adoptée à Glasgow, le SBI et le SBSTA ont été conjointement chargés de déterminer les finalités et les modalités d’un objectif mondial en matière d’adaptation.

La mise en œuvre de ce programme de travail a commencé après la CMA-3 (s’étalant sur 2022-2023). Le programme de travail vise notamment à améliorer la compréhension de l’objectif mondial en matière d’adaptation (définition et choix de métriques, de méthodologies, d’indicateurs et de données,..) et, sur ces bases, à mieux quantifier les progrès accomplis par les Parties pour atteindre l’objectif global.

Lors des sessions intermédiaires des deux organes subsidiaires (SB-56) à Bonn en juin 2022, le sujet du programme de travail Charm el-Cheikh sur un objectif mondial en matière d’adaptation, non prévu dans l’ordre du jour initial, a été ajouté à la demande des pays en développement. Ainsi, l’ouverture des ces sessions intermédiaires a tout d’abord été marquée par un vif débat sur la proposition – préalablement formulée par la Bolivie, au nom du groupe des pays en développement « homodoxes«  (LMDC)[1] – d’inscrire deux sujets supplémentaires – dont le programme de travail Charm el-Cheikh sur un objectif mondial en matière d’adaptation – au projet d’ordre du jour initial (du 28 mars 2022) soumis aux Parties le 26 avril 2022 (voir projet d’ordre de jour modifié [items n°21 et 22] pour prendre en compte cette demande). A Bonn, ce débat a fait ressortir de fortes divergences entre pays du Nord et pays du Sud mais les Parties se sont mises d’accord pour ajouter ce sujet lié à l’adaptation dans l’ordre du jour formel.

A Bonn, des consultations informelles ont été menées sur ce sujet. Les Parties ont souligné que le programme devait :

  • prendre en compte les différents niveaux de développement des Parties,
  • aboutir à un résultat concret lors de la COP-27,
  • définir le GGA,
  • donner une impulsion à l’action, tout en prenant en compte le besoin de fournir un soutien aux pays vulnérables.

Voir les conclusions conjointes du SBI/SBSTA sur ce sujet.

Par ailleurs, conformément à la décision 7/CMA.3 (paragraphe 12), les 8-9 juin 2022 à Bonn, a eu lieu le premier atelier dans le cadre du programme de travail Glasgow-Charm el-Cheikh sur l’objectif mondial en matière d’adaptation. L’objet de l’atelier était de mieux comprendre le GGA et de faire le point sur les progrès réalisés jusque-là vers sa définition (voir note de cadrage et synthèse des résultats).

Au total, quatre ateliers ont été programmés en 2022 :

 

Les deux co-facilitateurs ont indiqué que l’objet des discussions était de faire le point sur les progrès réalisés sur la mise en œuvre du programme Glasgow-Charm el-Cheikh en 2022 et de formuler des recommandations et définir les prochaines étapes concrètes pour l’année 2023.

Le Secrétariat de la CCNUCC a publié, le 7 novembre 2022, un rapport sur les travaux des quatre ateliers qui se sont tenus en 2022 dans le cadre du programme de travail Glasgow-Charm el-Cheikh.

 

 

Financement : première réunion du Dialogue ministériel biennal sur le financement climat (dans le cadre de la CMA)

En savoir plus sur le nouvel objectif collectif chiffré post-2025 et le Dialogue ministériel biennal

Financement climat : le nouvel objectif collectif chiffré post-2025 et le Dialogue ministériel biennal

Conformément à la décision 1/CP.21 (paragraphe 53), la CMA doit fixer, avant 2025, un nouvel objectif collectif chiffré sur le financement climat post-2025 (New collective quantified goal [NCQG] on climate finance) en matière de financement des actions climat à partir d’un niveau plancher de 100 milliards de $ par an. Ce niveau correspond à l’objectif initial fixé en 2009, sachant que celui-ci n’a pas été atteint en son année cible (2020). Ainsi, selon le bilan définitif publié le 29 juillet 2022 par l’OCDE dans le cadre de sa cinquième évaluation des progrès accomplis, les financements climat fournis et mobilisés par les pays développés pour les pays en développement ont totalisé 83,3 milliards de $ US en 2020. L’OCDE pointe donc un écart de 16,7 milliards de $ par rapport à cet objectif (lire notre article).

Conformément à la décision 14/CMA-1, adoptée par la CMA à Katowice, en Pologne en décembre 2018 dans le cadre des règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris, les « discussions » (à noter, le choix du mot « discussions » [« deliberations » en anglais], moins fort que « négociations ») sur le nouvel objectif post-2025 ont été lancées lors de la CMA-3 (qui s’est tenue en parallèle à la COP-26, à Glasgow, en novembre 2021). Par la décision 9/CMA.3, adoptée lors de la CMA-3, les Parties se sont mises d’accord sur l’organisation et la structure des discussions sur le nouvel objectif post-2025. Elles s’articulent autour :

  • d’un programme de travail ad hoc sur la période 2022-2024 sous l’égide de la CMA, pour encadrer les discussions techniques,
  • de contributions à soumettre par les Parties et les parties prenantes non-étatiques (régions, villes, secteur privé,…),
  • des dialogues ministériels de haut niveau, et
  • des bilans et des lignes directrices élaborées par la CMA.

Dans le cadre du programme de travail ad hoc, la CMA a décidé d’organiser quatre dialogues techniques entre experts (Technical Expert Dialogues) par an (cf. décision 9/CMA.3), soit 12 en tout au cours des trois ans 2022-2024. L’un de ces dialogues doit se tenir en même temps que la première session des organes subsidiaires de l’année et un autre à l’occasion de la session de la CMA, et les deux dialogues restants seront organisés dans des régions distinctes en vue de faciliter une une participation géographique inclusive et équilibrée.

La première réunion de ce Dialogue technique entre experts a eu lieu les 24-25 mars 2022 au Cap (Afrique du Sud). La 2e réunion a eu lieu à Bonn les 13-14 juin 2022. La 3e réunion s’est tenue à Mandaluyong, Metro Manila (Philippines) du 6 au 9 septembre 2022 (voir note de synthèse). La 4e réunion s’est tenue à Charm el-Cheikh le 5 novembre 2022. La réunion a été axée sur l’accès au financement climat.

A noter enfin que la décision 12/CMA-1, adoptée en 2018 à Katowice dans le cadre des règles de mise en oeuvre de l’Accord de Paris, a établi un Dialogue ministériel biennal de haut niveau sur le financement climat qui devait être convoqué à partir de 2021 (à l’instar de celui mis en place sur la période 2014-2020 dans le cadre de la CCNUCC – lire notre article). La première réunion de ce nouveau dialogue s’est tenue le 8 novembre 2021 à Glasgow dans le cadre de la CMA-3 (lire notre article), lançant ainsi le processus pour définir, d’ici fin 2024, le nouvel objectif collectif chiffré sur le financement climat pour la période post-2025.

Le Secrétariat de la CCNUCC a publié, le 28 octobre 2022, un document technique présentant les points de vue des Parties sur les objectifs et éléments identifiés dans la décision 9/CMA.3 sur le nouvel objectif collectif chiffré (New Collective Quantified Goal ou NCQG) sur le financement climat.

Les deux co-Présidents du programme de travail ad hoc sur ce nouvel objectif pour l’année 2022 (Federica Fricano, Italie, et Kishan Kumarsingh (Trinité et Tobago) ont publié, le 27 octobre 2022, leur rapport annuel pour les travaux réalisés en 2022, y compris les travaux des dialogues techniques entre experts.

La première réunion du Dialogue ministériel de haut niveau sur le financement climat a eu lieu le 9 novembre dans le cadre de la CMA-4. Lors de l’ouverture de la réunion, le Secrétaire exécutif de la CCNUCC, Simon Stiell, a mis en garde les Parties, en soulignant qu’il ne fallait pas répéter les erreurs liées à l’objectif des 100 Md$ (et notamment le fait de ne l’avoir pas atteint en 2020, son année cible – lire notre article). Il a insisté sur l’importance de garantir la transparence et la redevabilité (accountability), tant pour instaurer la confiance que pour éclairer les décisions d’investissement.

La Présidence égyptienne compte élaborer une note synthétisant les discussions en guise de recommandations pour le travail technique à réaliser en 2023. Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire international, a souligné la nécessité de clarifier l’ampleur des besoins d’investissement et la définition du financement climat. Elle a constaté que la confiance [des pays du Sud vis-à-vis les pays du Nord] a été sapée à la fois par des promesses de financement non tenues et par un manque de clarté sur la manière dont les fonds sont utilisés et sur leurs impacts.

Les deux co-Présidents du programme de travail ad hoc sur ce nouvel objectif pour l’année 2022 (Federica Fricano, Italie, et Kishan Kumarsingh (Trinité et Tobago) ont ensuite fait le point sur les travaux réalisés en 2022 (cf. leur rapport annuel réf. FCCC/PA/CMA/2022/5) et mis en exergue les aspects pour lesquels de nouvelles recommandations sont nécessaires, dont la question de savoir si l’objectif devrait inclure un ou plusieurs éléments quantitatifs et quels éléments pourraient être quantifiés.

Les discussions ont surtout fait ressortir une grande frustration de la part des pays vulnérables concernant la non-atteinte de l’objectif des 100 Md$ et le non-respect des engagements financiers pris (les 2 Md$ des Etats-Unis en tête). Cette situation cristallise l’important écart qui demeure entre la position des pays du Nord et celle des pays du Sud. Au lieu d’être comblé ces dernières années, il n’a fait que s’agrandir.

 

Voir la page du site de la CCNUCC consacrée à la réunion du Dialogue ministériel de haut niveau.

Voir la page du site de la CCNUCC consacrée au nouvel objectif collectif chiffré post-2025 sur le financement

 

 

Travaux dans le cadre du Bilan global (Global Stocktake, GST)

Première réunion de la table ronde thématique n°1

La première réunion de la table ronde thématique n°1 (dite RT [Round Table] 1) dans le cadre du GST (voir ci-après) a eu lieu le mercredi 9 novembre 2022 à Charm el-Cheikh sous l’égide conjointe du SBSTA et du SBI. Elle a été consacrée à l’atténuation (réduction des émissions de GES).

Voir page du site de la CCNUCC consacrée à la table ronde n°1.

 

Première réunion de la table ronde thématique n°2

La première réunion de la table ronde thématique n°2 (dite RT [Round Table] 2) dans le cadre du GST a eu lieu le mercredi 9 novembre 2022 à Charm el-Cheikh sous l’égide conjointe du SBSTA et du SBI. Elle a été consacrée à l’adaptation.

Voir page du site de la CCNUCC consacrée à la table ronde n°2.

 

Echanges ciblés (dans le cadre du dialogue technique)

Par ailleurs, dans le cadre du dialogue technique du Bilan mondial, des échanges ciblés (Focused exchanges ou FE) se sont tenues les 9 et 10 novembre. Le premier de ces échanges (FE1), le 9 novembre, portait sur les trajectoires vers un développement à faibles émissions de GES et résilient au changement climatique. 

Voir page du site de la CCNUCC consacrée aux échanges ciblés à Charm el-Cheikh.

 

En savoir plus sur le Bilan mondial (Global Stocktake)

 

Le bilan global (Global Stocktake ou GST)

 

Introduction

L’article 14 de l’Accord de Paris prévoit la réalisation tous les cinq ans, à commencer par 2023, d’un GST. La décision 19/CMA.1 (adoptée lors de la Conférence de Katowice du 2 au 16 décembre 2018) est venue préciser les modalités de réalisation de ce bilan (lire pp. 30-34 de notre dossier de fond sur les résultats de Katowice). Il s’agit d’un bilan de la mise en œuvre de l’Accord de Paris afin d’évaluer les progrès collectifs, et non ceux des pays individuels, vers la réalisation de ses objectifs à long terme [articles 2 et 4].

 

Les attendus du GST

Le bilan mondial ne contiendra pas de préconisations politiques mais ses résultats devraient entre autres :

▪ identifier les possibilités pour renforcer l’action et le soutien,

▪ résumer les messages politiques clés, y compris des recommandations pour renforcer l’action et le soutien,

▪ faire l’objet d’une référence dans une décision pour examen et adoption par la CMA ou dans une déclaration.

 

Organisation et déroulement du GST

Conformément à la décision 19/CMA.1, le bilan mondial est composé de trois éléments :

collecte et traitement d’informations ;

évaluation technique dont l’objectif sera de dresser un bilan de la mise en œuvre de l’Accord de Paris pour évaluer, d’une part, les progrès collectifs vers la réalisation des objectifs à long terme de l’Accord et, d’autre part, les possibilités de renforcer l’action et le soutien ;

examen des résultats de l’évaluation technique et de ses conséquences en vue, d’une part, d’éclairer les Parties dans leur mise à jour et leur renforcement des actions et du soutien déterminés au niveau national et, d’autre part, de renforcer la coopération internationale en faveur de l’action climat.

Par ailleurs, la décision 19/CMA.1 précise que le bilan mondial sera réalisé avec l’aide du SBSTA et du SBI, qui mettront en place un groupe de contact conjoint à cette fin et que celui-ci sera soutenu par un dialogue technique (technical dialogue ou TD). Ce dernier est chargé de réaliser son travail par des échanges de points de vue, d’informations et d’idées dans le cadre de tables rondes et d’ateliers qui se tiendront lors des sessions de négociation de la CMA.

Ce dialogue axera son travail sur trois domaines thématiques :

atténuation ;

adaptation et pertes et préjudices ;

moyens de mise en œuvre (soutien financier, transfert de technologies, renforcement des capacités).

 

Calendrier du GST

La décision 19/CMA.1 définit le calendrier pour le premier bilan mondial (établi avant la survenue de la pandémie de Covid-19) :

nov. 2021 ou juin 2022 : collecte et traitement d’informations,

nov. 2022/juin 2023 : évaluation technique,

nov. 2023 : examen des résultats.

 

Le 2e volet de la décision 19/CMA.1 porte sur les données d’entrée/sources d’information.

 

Le dialogue technique du GST

Trois réunions du dialogue technique sont prévues :

▪ la première (TD1.1) lors des sessions SB-56 (Bonn, 6-16 juin 2022),

▪ la deuxième (TD1.2) lors des sessions SB-57 (Charm el-Cheikh, 6-12 novembre 2022), et

▪ la troisième (TD1.3) lors des sessions SB-58 (juin 2023).

 

La première réunion (TD1.1), très attendue, s’est déroulée à Bonn, sur plusieurs jours (du 9 au 14 juin 2022) et dans trois formats différents :

  • 10-11 et 13 juin 2022: trois tables rondes de la première réunion du Dialogue technique. Ces trois tables rondes ont été structurées autour des trois domaines thématiques du GST – atténuation, adaptation et moyens de mise en œuvre (soutien financier, transfert de technologies, renforcement des capacités). Elles visaient à stimuler des interactions dans des cadres plus restreints, tout en permettant une observation virtuelle ;
  • 10 juin 2022 : Café du monde (World Café). Le Café du monde est un processus de participation qui utilise un cadre informel pour permettre aux participants d’explorer des sujets dans le cadre du GST, dans une grande salle avec plusieurs petites tables. Le cadre facilite les échanges interactifs, car les participants peuvent tourner et circuler, avec des signaux toutes les 30 ou 45 minutes. Un expert et un rapporteur restent à chaque table ;
  • outre ces formats innovants, deux sessions plénières ont été organisées, l’une au début de la réunion (plénière d’ouverture le 9 juin 2022) afin d’assurer une compréhension commune de la portée et du contenu partagé des discussions par tous les participants, et l’autre à la fin de la réunion (plénière de clôture le 14 juin 2022), au cours de laquelle les rapports des tables rondes ont été présentés.

 

Le format créatif du dialogue technique du GST a été très bien reçu, en particulier la formule du Café du monde et la participation active des acteurs non étatiques. Pour la première fois, ce dialogue a réuni des experts, des négociateurs et des représentants de la société civile dans un format innovant pour discuter des questions sans modération formelle. Le succès du GST est essentiel à la mise en place d’une responsabilité et l’ambition dans un Accord de Paris qui manque d’un vrai mécanisme de mécanisme de conformité

Voir page du site de la CCNUCC consacrée au bilan mondial.

Voir note d’information sur la première réunion du dialogue technique (du 2 mai 2022).

Voir rapport de synthèse de la première réunion (du 10 oct. 2022).

Voir communiqué de la CCNUCC sur le lancement du dialogue technique (du 23 mai 2022).

 

La 2e réunion du dialogue technique du GST a eu lieu le lundi 7 novembre 2022 à Charm el-Cheikh sous l’égide conjointe du SBSTA et du SBI.

Voir la page du site de la COP-27 consacrée à cette 2e réunion.

Voir note d’information sur cette 2e réunion rédigée par les co-facilitateurs (du 7 oct. 2022).

 

 

 

Vient de paraître

 

La Conférence de Charm el-Cheikh : un nombre record de participants inscrits

Selon l’analyse de la taille des différentes délégations à la COP-27 publiée le 9 novembre 2022 par le site d’information britannique spécialisé sur le climat, Carbon Brief, qui se base sur la liste provisoire de participants établie par la CCNUCC (publiée le 8 novembre 2022), le nombre total de participants inscrits s’élève à 33 449 (délégations officielles, observateurs et médias). Ce total montre que Charm el-Cheikh pourrait être, sous réserve de la publication la liste définitive, la 2e COP ayant le plus grand nombre de participants, après celle de Glasgow, l’année dernière (38 457 participants). Viennent ensuite en 3e place la COP-21 avec 30 372 participants (Paris, 2015) et en 4e place la COP-15 avec 27 301 participants (Copenhague, 2009). La CCNUCC publiera le nombre définitif de participants après la COP-27.

Les délégations officielles des Parties à la CCNUCC, au Protocole de Kyoto et à l’Accord de Paris ont constitué le plus grand groupe à la COP-26 (16 118), suivi des ONG (11 711) provenant de 1 751 organisations, et des médias (3 350). Ce nombre de participants des ONG est le deuxième plus important dans l’histoire des COP, après les 12 048 participants lors de la COP-15 à Copenhague en 2009.

La délégation la plus importante à la COP-27 est celle des Émirats arabes unis (EAU), qui ont enregistré 1 073 délégués, de loin devant la deuxième plus grande délégation, celle du Brésil (574). La très grande délégation des EAU pourrait sans doute s’expliquer entre autres par le fait que ce pays accueillera la COP-28 en novembre 2023. La France a inscrit 198 délégués (comme l’année dernière).

Nombre de participants par COP (de la COP-1 à la COP-27)

 

 

Remarques : nombre total par COP (délégations officielles, observateurs et médias), tel que publié par la CCNUCC. Données COP-1-COP-26 : chiffres définitifs, données pour la COP-27 (barre rouge) : chiffres provisoires.

Source : Carbon Brief, 9 novembre 2022.

 

A noter que pour la première fois dans l’histoire des COP, il n’y a pas d’États « observateurs » – ceux qui n’ont pas achevé le processus de ratification. Depuis la COP-22 à Marrakech en 2016, le seul État observateur restant était le Saint-Siège – le gouvernement de l’Église catholique romaine, qui opère depuis l’État de la Cité du Vatican et qui est dirigé par le pape en tant qu’évêque de Rome. Le Saint-Siège du Vatican participe cette année pour la première fois en tant que Partie à la CCNUCC et à l’Accord de Paris, ayant adhéré à ces deux instruments juridiques internationaux le 4 septembre 2022 (voir liste des Parties à l’Accord de Paris), ce qui porte le nombre total de Parties désormais à 194 (manquent seulement Erythrée, Iran, Libye et Yémen) (voir notre article sur les différentes étapes : adoption, signature, ratification, adhésion).

 

Climate Trace

Ce 9 novembre 2022, Al Gore, ancien vice-Président américain, a présenté en marge de la COP-27 un nouvel outil de suivi des sites ponctuels les plus émetteurs de GES dans le monde : Climate Trace, issu d’un travail lancé en juillet 2020. Recensant plus de 72 000 sites (industriels, agricoles, de transport, de traitement de déchets…), l’outil identifie, sur la base sur des données satellitaires, via des algorithmes automatisés, les sites émetteurs et estime leurs émissions probables sur la base de différents facteurs d’émissions et paramètres, en fonction du type de source et de pays : voir la méthodologie détaillée par type de sous-secteur.

 

 

En savoir plus

Site de la CCNUCC, dont la page consacrée à la COP-27

Programme global de la Conférence (overview schedule) (état au 28 oct. 2022)

Programme du jour en détail (le programme de la journée indiquée est mis en ligne la veille au soir : programme de la 4e journée (9 nov.)

Calendrier de l’action climat (programme thématique du partenariat de Marrakech pour une action climat mondiale (MPGCA) : journées thématiques en dehors des négociations formelles

Programme des side events (événements et ateliers parallèles)

Site officiel de la Présidence égyptienne de la COP-27

Programme de la Présidence égyptienne

Bulletin quotidien de l’Institut International du Développement Durable (IISD) qui revient en détail sur les travaux de la 4e journée

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