Bilan 2021 de la Science-Based Target Initiative
Le 12 mai 2022 Science-Based Target Initiative (SBTI, Initiative Objectifs basée sur la science, partenariat entre le CDP, le Pacte mondial des Nations Unies, le World Resources Institute et le Fonds mondial pour la nature, promouvant des guides et bonnes pratiques en matière de mise en place d’objectifs d’atténuation par les acteurs privés) a publié l’édition relative à 2021 de son rapport annuel. Ce rapport montre une très forte croissance, en 2021, des projets de réduction d’émission de gaz à effet de serre (GES) portés par des acteurs privés dans le cadre de l’initiative, avec un doublement du nombre d’entreprises engagées dans cette démarche (plus de 2 200), couvrant un tiers de la capitalisation sur le marché économique mondial. Cette croissance a notamment été portée par la mise en place, en amont de la COP26 par le « SBTi Net-Zero Standard » visant à fournir aux entreprises des règles pour des réductions d’émissions rapides à court et long terme.
D’après le rapport, 80% des entreprises engagées ont approuvé des objectifs compatibles avec l’objectif +1,5°C et 96% couvrent aussi les émissions indirectes (scope 3, comprenant l’aval de la chaîne de valeur, et notamment les émissions liées à l’utilisation des produits vendus par l’entreprise). Au total, les entreprises ayant défini des objectifs quantifiés de réduction d’émissions ont collectivement permis une réduction de 12% de leurs émissions directes (scope 1 et scope 2) en 2020 (année néanmoins marquée par la crise du Covid-19), poursuivant la trajectoire de réduction établie depuis 2015 (-25% entre 2015 et 2019, -29% entre 2015 et 2020). Le rapport note néanmoins des écarts importants quant aux pratiques de rapportage : seules 46% des entreprises fournissent des informations transparentes sur les progrès accomplis sur l’ensemble de leurs objectifs.
A noter qu’une étude du New Climate Institute publiée en février 2022 (lire notre brève) concluait, entre autres, que des initiatives telles que SBTi, donnaient parfois de la crédibilité à des objectifs insuffisants, trompeurs ou non fiables, notamment en raison de failles sur l’année de référence utilisée ou sur le recours à la compensation (dont la réalisation effective et la permanence des tonnes de CO2 compensées n’est pas démontrée) qui sapent la robustesse des promesses.