La quasi-totalité de la population mondiale habite des villes où les valeurs-guides pour la qualité de l’air de l’OMS sont dépassées
Le 4 avril 2022, l’OMS a publié la 5e mise à jour de sa base de données sur les concentrations en PM10 et en PM2,5, ainsi que pour la première fois, en NO2 [en moyenne annuelle] de plus de 6 000 villes de 117 pays (dont la France) qui surveillent la qualité de l’air. Pour cette mise à jour, l’OMS a pris en compte près de 2000 villes supplémentaires. Cette base de données, créée en 2011, avait déjà été mise à jour précédemment en 2014, 2016 et 2018. Les données compilées dans la base de données sont destinées à élaborer et à évaluer l’indicateur 11.6.2 « Qualité de l’air dans les villes » associé à l’objectif de développement durable (ODD) n° 11 (« Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables »). L’OMS est l’agence chargée de réaliser cette tâche.
L’OMS a publié sa mise à jour à trois jours de la Journée mondiale de la santé 2022, célébrée le 7 avril chaque année.
Résultats
La quasi-totalité de la population mondiale habite des villes où les valeurs-guides de l’OMS sont dépassées
Selon l’analyse de l’OMS, 99% de la population mondiale habite des villes où les valeurs-guides de l’OMS relatives à la qualité de l’air (mise à jour 2021 – lire notre article) ne sont pas respectées, les populations vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire étant les plus exposées.
Dans les pays à revenu élevé, la pollution due aux PM est plus faible
Dans les 117 pays couvertes, l’OMS constate que la qualité de l’air de 17% des villes de pays à revenu élevé est inférieure aux valeurs-guides de l’OMS pour les PM2,5 ou les PM10. Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, la qualité de l’air dans moins de 1% des villes est conforme à ces valeurs-guides.
À l’échelle mondiale, les pays à revenu faible ou intermédiaire sont toujours plus exposés à des niveaux élevés de PM par rapport à la moyenne mondiale, toutefois les tendances pour le NO2 sont différentes, indiquant un écart moindre entre les pays à revenu élevé et les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Environ 4 000 villes dans 74 pays mesurent les concentrations de NO2 de l’air au niveau du sol. Les mesures agrégées révèlent que seuls 23% des habitants de ces lieux respirent des concentrations moyennes annuelles de NO2 conformes aux valeurs-guides 2021 de l’OMS.
Amélioration de la surveillance nécessaire
Les personnes vivant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire sont les plus exposées à la pollution de l’air. Elles sont également les moins couvertes en termes de surveillance de la qualité de l’air, mais la situation s’améliore.
L’Europe et, dans une certaine mesure, l’Amérique du Nord demeurent les régions où les données sur la qualité de l’air sont les plus complètes. Dans de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, bien que les mesures des PM2,5 ne soient toujours pas disponibles, l’OMS a constaté d’importantes améliorations concernant les mesures entre la dernière mise à jour de la base de données en 2018 et celle de 2022 : en effet, 1 500 villes supplémentaires dans ces pays surveillant la qualité de l’air.
En savoir plus
La base de données de l’OMS sur la qualité de l’air mise à jour le 4 avril 2022
La page du site de l’OMS consacrée à la base de données sur la qualité de l’air