Publication de l’inventaire CCNUCC édition 2022 : les émissions de GES ont chuté de 10% en 2020
Le Citepa vient de remettre au MTE l’édition 2022 du rapport d’inventaire national d’émissions de gaz à effet de serre (GES) établi dans le cadre de la Convention Climat (CCNUCC). Il fournit les données pour la France (Métropole et Outre-mer) de 1990 à 2020.
Contexte
L’inventaire CCNUCC est réalisé par le Citepa pour le MTE au titre de la CCNUCC. L’inventaire fournit, pour la période 1990-2020, les données d’émission des différentes substances impliquées dans l’accroissement de l’effet de serre visées par la Convention Climat (1992), par le Protocole de Kyoto (1997) et par l’amendement de Doha (2012) établissant la 2ème période d’engagement au Protocole de Kyoto (2013-2020). Sept GES directs sont concernés : CO2, CH4, N2O, les deux familles de substances halogénées – HFC et PFC – ainsi que le SF6 et le NF3. À ces substances s’ajoutent les quatre GES indirects : SO2, NOx, composés organiques volatils non méthaniques (COVNM) et CO, pour lesquels les Etats doivent rapporter les émissions dans le cadre de la CCNUCC.
Les estimations fournies dans les inventaires précédents ont été revues et corrigées pour tenir compte des mises à jour statistiques, de l’amélioration des connaissances et des modifications méthodologiques.
Les émissions de GES en baisse continue depuis 2017, avec une baisse exceptionnelle en 2020
Les émissions des GES directs, hors utilisation des terres, changement d’affectation des terres et forêt (UTCATF), s’élèvent pour l’année 2020 à 393 Mt CO2e au périmètre Kyoto [Métropole et territoires d’Outre-mer inclus dans l’UE], soit une baisse d’environ 28% par rapport à 1990 (544 Mt CO2e). Les émissions de GES au périmètre Kyoto hors UTCATF sont en baisse continue depuis 2017 (-15% en CO2e entre 2017 et 2020). De plus, les émissions de GES au périmètre Kyoto hors UTCATF ont été fortement réduites en 2020 et ont connu un recul de 10% comparativement au niveau de 2019, notamment en raison de la crise de la Covid-19 et des confinements conséquents.
Tous les gaz à effet de serre sont en baisse, sauf les HFC
Cette évolution globale 1990-2020 se traduit par des tendances plus contrastées selon le GES considéré (voir graphique ci-dessous).
Réduction des émissions de GES (hors HFC) en France (Métropole + Outre-mer inclus dans l’UE)
1990-2020 (en %, hors UTCATF)
Source : Citepa, rapport d’inventaire CCNUCC, 2022
Quant aux émissions de HFC, elles ont connu une très forte hausse entre 1990 et 2020 (+167% en termes de CO2e). Il faut noter cependant un déclin des émissions de HFC depuis 2016 (-32% CO2e entre 2016 et 2020) suite à la baisse de la contribution du secteur de la climatisation et réfrigération et notamment suite au remplacement du HFC-134a par du HFO-1234yf dans les climatisations automobiles.
Sur les sept GES directs, les émissions de CO2 représentent une part prépondérante (73,6%) des émissions totales de CO2e en 2020 (hors UTCATF), suivi du CH4 (13,9%), N2O (9,2%), des HFC (3,0%), des PFC (0,14%), du SF6 (0,09%) et du NF3 (<0,01%).
La production et consommation d’énergie, principale source d’émission
La production et la consommation d’énergie occupent le 1er rang des sources émettrices en France (67,4% en termes de CO2e, hors UTCATF) devant l’agriculture (17,9%), les procédés industriels (10,2%) et les déchets (4,5%). Par rapport à 1990, les contributions relatives des différents secteurs ont globalement augmenté excepté celle des procédés industriels qui est en baisse (14,5% en 1990) tandis que celle de la production et consommation d’énergie est stable.
A noter que le rapport CCNUCC considère d’un bloc le grand secteur de la production et consommation d’énergie. Le rapport Secten, qui sera publié par le Citepa courant mai 2022, proposera une analyse sectorielle plus fine (transports, bâtiments, etc.).
Depuis 1990, il faut notamment souligner des baisses considérables des émissions de N2O de la chimie (-97%) et des émissions fugitives de CH4 suite à l’arrêt de l’exploitation des mines de charbon, et le déclin de l’utilisation des PFC (-90% en CO2e) au profit d’une utilisation plus accrue des HFC et donc l’augmentation de leurs émissions (+167% en CO2e). Contrairement à la tendance observée les années précédentes, les émissions de CO2 du transport sont exceptionnellement en baisse en 2020 en raison de la crise sanitaire (-10,1% en 2020 comparativement à 1990, alors que l’année 2019 était à +8,2%).
Le puits de carbone du secteur de l’Utilisation des terres, Changements d’Affectation des Terres et de la Forêt (UTCATF) représente en 2020 un puits de 14,0 Mt CO2e, compensant ainsi environ 4% des émissions totales hors UTCATF de GES exprimées en CO2e.
Enfin, l’estimation de l’incertitude sur les émissions totales exprimées en CO2e hors UTCATF pour l’année 2020 est de +/- 11,7% (soit 393 +/- 46 Mt CO2e).
Retrouvez plus d’explications sur les tendances historiques et récentes des émissions de GES dans le prochain rapport Secten, à paraître courant mai 2022.
En savoir plus
Le rapport d’inventaire CCNUCC sur le site du Citepa
Le rapport d’inventaire CCNUCC de la France sur le site de la CCNUCC