L’Arcep et l’Ademe publient une évaluation de l’empreinte environnementale du numérique en France
Le 19 janvier 2022, l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse) et l’Ademe ont publié les deux premiers volets d’une étude sur l’empreinte environnementale du numérique en France. Cette étude, qui leur avait été commandée en août 2020 par les Ministères de de la Transition écologique et de l’Économie, vise à la fois à quantifier les impacts environnementaux, et notamment sur le climat, du numérique (réseaux fixes et mobiles) et à identifier les leviers d’actions pour les réduire.
Méthode
La demande initiale du gouvernement demandait de quantifier l’empreinte environnementale du numérique sur l’ensemble du système (équipements, réseaux, centres de données) et en prenant en compte les usages des particuliers et des entreprises ; et de réaliser des projections aux horizons 2030 et 2050.
L’estimation de l’empreinte du numérique a été menée avec l’approche ACV (Analyse du cycle de vie, intégrant les impacts de la fabrication, distribution, utilisation et fin de vie des équipements), une approche multicritère (évaluation, au-delà des émissions de GES, de 11 autres indicateurs environnementaux) et multi-composants (décomposant les équipements numériques en trois composantes matérielles : les terminaux, les réseaux et les centres de données).
L’étude identifie aussi des obstacles méthodologiques et le besoin d’approfondir la connaissance des impacts, de disposer de données fiables et publiques pour affiner cet exercice.
Résultats clés sur l’empreinte carbone
- l’étude estime l’empreinte du numérique en France à 16,9 Mt CO2e (soit 2,5% de l’empreinte carbone du pays) ;
- les terminaux, et en particulier les écrans et téléviseurs, sont à l’origine de 65 à 90% de l’impact environnemental, selon l’indicateur environnemental considéré ;
- l’empreinte carbone fait partie des impacts environnementaux majeurs du secteur, avec notamment l’épuisement des ressources minérales et fossiles ;
- la phase de fabrication est la principale source d’impact, car les équipements et infrastructures sont fortement consommateurs d’énergie, dans des pays où le mix électrique est peu décarboné (Asie, Etats-Unis), et parce que ces équipements utilisent des matériaux rares et dont la production est aussi très consommatrice d’énergie.
Résultats clés sur les leviers d’action
- l’étude met en avant la nécessité d’agir sur la durée de vie des équipements et matériels (réparabilité, durabilité, réemploi, reconditionnement, économie de la fonctionnalité ou réparation) ;
- pour cela, il est nécessaire d’impliquer tous les acteurs, de sorte que les entreprises concevant des services et matériels numériques aillent vers l’écoconception ; que les intermédiaires et les prestataires jouent aussi un rôle dans la collecte de données environnementales et la mise en place de bases de données publiques ; et que les usagers (particuliers et professionnels) soient sensibilisés pour un usage plus sobre et plus vertueux
Prochaines étapes
Sur la base de ces premiers travaux, l’Ademe et l’Arcep ont également lancé une analyse prospective des impacts du numérique à 2030 et à 2050 sur la base des 4 scénarios de l’étude Ademe « Transition 2050 ». Les résultats sont prévus pour mai 2022.
En savoir plus
Communiqué | Note de synthèse | 1er volet de l’étude (revue méthodologique) | 2e volet de l’étude (évaluation de l’impact environnemental) et synthèse