Journal de la COP-26 | Retour sur la 10e journée
Tour d’horizon rapide de la journée
A quatre jours de la clôture officielle, la Conférence de Glasgow sur le climat a vu les négociations encore dominées par le sujet du financement. La 2e partie du segment de haut niveau a démarré avec la participation des Ministres dans l’après-midi.
Reprise du segment de haut niveau
Hier, le 9 novembre 2021 a vu la reprise du segment de haut niveau (High Level Segment). Lors de cette 2e partie, des allocutions nationales (national statements) ont été prononcées par les Parties dont les Chefs d’Etat et de Gouvernement n’avaient pas prononcé d’allocutions lors de la première partie du segment de haut niveau les 1er-2 novembre 2021 à Glasgow. Le premier jour de cette 2e partie du segment de haut niveau a vu 33 Ministres du Climat/Energie/Environnement ou des Affaires étrangères ou hauts fonctionnaires prononcer une allocution.
Voir page du site de la CCNUCC consacrée à cette 2e partie du segment de haut niveau.
Voir liste provisoire des intervenants
Négociations au sein de la COP
Financement à long terme
Des consultations informelles, co-facilitées par Belize et Norvège, ont de nouveau été menées. Les co-facilitateurs ont demandé aux Parties de donner leurs points de vue sur une première version du projet de décision. Sur le volet adaptation, les Parties ont débattu entre autres :
- le besoin d’amplifier le financement consacré à l’adaptation, les pays industrialisés se sont prononçant contre un doublement de ce financement,
- le manque d’une définition consensuelle du financement climat. Les pays en développement ont appelé à un accord sur une définition d’ici la COP-28 (2023) pour l’aligner avec le nouvel objectif chiffré collectif post-2025 pour le financement climat (qui lui doit être fixé avant 2025 et ce, conformément à la décision 14/CMA-1 adoptée à la COP-24). Pour leur part, les pays développés ont souligné que de tels éléments devraient être débattus dans le cadre des discussions menées au sein du Comité permanent sur le financement (SCF).
Négociations au sein de la CMA
Financement : lancement des discussions sur un nouvel objectif chiffré collectif post-2025
Dans le cadre des consultations informelles, co-facilitées par l’Afrique du Sud et de la Finlande, les co-facilitateurs ont présenté une 3e version du projet de texte et ont invité les Parties à trouver des éléments de convergence dans le texte et à voir comment elles peuvent réduire les options restantes. Les Parties ont convenu que cette 3e version constitue une base de discussion.
Les discussions ont fait ressortir une large convergence sur le fait que le nouvel objectif chiffré collectif post-2025 doive refléter et contribuer aux objectifs de long terme de l’Accord de Paris en matière de température (+2°C et si possible +1,5°C).
Sur les dispositions institutionnelles, il y avait toujours une divergence d’opinion sur la question de savoir s’il faut établir un comité ad hoc, un groupe de travail ad hoc ou organiser des ateliers.
Sur les questions de fond, certains groupes de négociation des pays en développement ont souligné que l’objectif devrait comporter des éléments qualitatifs, quantitatifs et en matière d’accès au financement, ainsi des éléments sur les modalités institutionnelles. D’autres pays en développement ont insisté sur le besoin d’intégrer le chiffre de 1 300 milliards et une répartition équilibrée 50%-50% entre l’atténuation et l’adaptation, éléments proposés le 3 novembre 2021 (voir encadré ci-dessous).
Enfin, au sujet du calendrier, plusieurs pays en développement ont préconisé 2023 alors que beaucoup de pays industrialisés ont exprimé leur préférence pour 2024.
Les consultations informelles vont se poursuivre.
Adaptation : rapport du comité d’adaptation et objectif mondial en matière d’adaptation
Dans le cadre des consultations informelles, facilitées par la Norvège, la facilitatrice a présenté une note sur le programme de travail relatif à l’objectif mondial en matière d’adaptation (global goal on adaptation ou GGA – voir encadré ci-dessous). La note comportait un préambule, des options sur l’organisation et le calendrier, le champ d’application et les modalités.
En ce qui concerne l’organisation, trois options ont été présentées, à savoir la mise en oeuvre du programme de travail : par les organes subsidiaires (SBSTA et SBI), sous l’autorité des présidences de la CMA, ou par le Comité d’adaptation. Plusieurs Parties et groupes de négociation ont préféré la première option, notant à la fois la rotation annuelle des Présidences et la lourde charge de travail du comité d’adaptation. D’autres ont préféré la deuxième option, affirmant que le travail nécessite un pilotage de haut niveau.
Plusieurs ont convenu que le comité d’adaptation pourrait jouer un rôle technique de soutien technique. Plusieurs pays industrialisés ont préféré la troisième option, à laquelle s’est opposé un groupe de pays en développement.
Sur le calendrier, plusieurs groupes de négociation des pays en développement ont préconisé d’établir et de lancer un programme de travail de deux ans lors de la CMA-3 (à Glasgow donc), avec le démarrage des travaux en 2022 et un rapportage annuel qui commencera lors de la CMA-4 (2022).
La facilitatrice va rendre compte de ces consultations à la Présidence britannique et aux deux Ministres désignés pour piloter les discussions ministérielles sur l’adaptation (Maldives et Espagne – lire notre article).
Vient de paraître : quel pays a envoyé le plus grand nombre de délégués ?
Nombre de participants aux différentes COP
Le site d’information britannique spécialisé sur le climat, Carbon Brief, a publié son analyse annuelle de la taille des différentes délégations à la COP. Ainsi, le 3 novembre 2021, il a publié son analyse de la COP-26. Selon la liste provisoire de participants établie par la CCNUCC (non datée), le nombre total de participants inscrits s’élève à 39 509 (délégations officielles, observateurs et médias). Ce total montre que Glasgow est, sous réserve de la publication la liste définitive, de loin la COP ayant le plus grand nombre de participants, même davantage que la COP-21 avec 30 372 participants (Paris, 2015) et la COP-15 avec 27 301 participants (Copenhague, 2009). Néanmoins, souligne Carbon Brief, il se peut que la perturbation des déplacements provoquée par la pandémie du Covid-19, ainsi que les difficultés rencontrées par certaines Parties à obtenir des visas ou des accréditations, le nombre définitif de participants (qui sera publié après la COP-26) soit plus faible que le nombre de ceux qui se sont inscrits.
Les délégations officielles des Parties à la CCNUCC, au Protocole de Kyoto et à l’Accord de Paris constituent le plus grand groupe à la COP-26 (21 688 participants), suivi des ONG (11 734) et des médias (3 781).
Nombre de participants par COP (de la COP-1 à la COP-26)
Remarques : nombre total par COP (délégations officielles, observateurs et médias), tel que publié par la CCNUCC. Données COP-1-COP-25 : chiffres définitifs, données pour la COP-26 (barre rouge) : chiffres provisoires).
Source : Carbon Brief, 3 novembre 2021.
En ce qui concerne les délégations, Carbon Brief pointe des absences dans la liste provisoire : aucun participant inscrit d’Afghanistan (en raison du conflit interne), de Myanmar ou de Kiribati. Le Brésil a envoyé la plus grande délégation à Glasgow (479), suivi de la Turquie (376), de la République démocratique du Congo (373), du Ghana (337) et de la Russie (312). La France a envoyé 198 délégués.
En savoir plus
Programme global provisoire de la Conférence de Glasgow
Carbon Brief : « Which countries have sent the most delegations to COP-26? », 3 novembre 2021.
Carbon Brief : « Who wants what at COP26« , 29 octobre 2021. Cet article fournit un outil interactif sur les attendus des différents groupes de négociation par thème.