Production gap report 2021 : l’écart entre production prévue d’énergie fossile et niveau compatible avec un objectif 2°C ne se réduit toujours pas
Le 20 octobre 2021, l’ONU Environnement (Programme des Nations Unies pour l’Environnement ou PNUE) a publié son troisième rapport sur le « Production Gap » (lire notre article sur l’édition 2020), à l’instar de son rapport annuel Emissions Gap. L’édition 2021 du rapport a été élaboré par un consortium international de quatre centres de réflexion et d’instituts de recherche sous l’égide du PNUE : Stockholm Environment Institute [SEI], l’Institut international du développement durable [IISD], l’Institut de développement international (ODI) et E3G.
Ce rapport propose un indicateur sur la production mondiale de combustibles fossiles pour mesurer l’écart entre, d’une part, les niveaux de production prévus par des stratégies nationales et, d’autre part, les niveaux compatibles avec un réchauffement à +2°C et +1,5°C (via la combustion de ces combustibles fossiles). Les analyses par grand pays producteur, au centre de l’édition 2019, ont été mises à jour, avec des analyses de 15 pays (Afrique du Sud, Australie, Allemagne, Brésil, Canada, Chine, Inde, Indonésie, Mexique, Norvège, Russie, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Etats-Unis et Royaume-Uni).
Le rapport note que les objectifs de production des pays continuent de prévoir une augmentation de cette production et non une diminution, au moins jusqu’en 2040. Cette hausse mènerait à un niveau projeté 45% trop élevé par rapport à l’objectif +2°C [contre 50% dans l’édition 2020] et 110% trop élevé par rapport à l’objectif +1,5°C [120% dans l’éd. 2020]. En particulier, le niveau projeté de production de charbon prévu pour 2030 est 240% plus élevé que le niveau nécessaire pour l’objectif +1,5°C. Cet écart est de 71% pour le gaz et de 57% pour le pétrole. L’écart reste donc très important, et en contradiction avec une ambition croissante des Etats qui s’engagent vers la neutralité carbone.
L’écart entre émissions projetées
d’après la production prévue
et les scénarios 1,5°C et 2°C – tous combustibles confondus
Source : PNUE, 2021
Le rapport montre aussi que près de 300 Md$ de fonds ont été investis par les pays du G20 depuis janvier 2020, davantage que dans les énergies propres. En revanche, le financement public international de la production de combustibles fossiles provenant des pays du G20 et des grandes banques multilatérales de développement (BMD) a considérablement diminué ces dernières années.
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