8e conférence internationale sur l’azote : appel à un renforcement de l’ambition sur la réduction des émissions azotées

Réf. : 2021_06_b11
Publié le: 1 juillet 2021
Date de mise à jour: 1 juillet 2021

International

Le cycle de l’azote est une problématique centrale dans la compréhension des enjeux environnementaux et dans l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU. En bref, l’enjeu est d’améliorer l’efficacité de l’utilisation d’azote en agriculture pour réduire les émissions azotées dans l’air et dans l’eau. A la 4^e session de l’Assemblée des Nations Unies sur l’Environnement de 2019 (UN Environment Assembly, UNEA-4), une résolution¹ avait été adoptée à ce propos, pour explorer les options (partage de méthodes d’évaluation, de meilleures pratiques) permettant de réduire la pollution de l’air et de l’eau liées à l’azote.

La Conférence Mondiale sur l’Azote (Global Nitrogen Conference, dite INI) se tient tous les trois ans depuis 1998. La 8^e édition s’est tenue du 30 mai au 3 juin 2021 en Allemagne et en visio-conférence, co-organisée par l’Agence fédérale allemande de l’environnement (Umweltbundesamt ou UBA) et de l’initiative internationale sur l’azote (International Nitrogen Initiative). Elle a rassemblé plus de 1 000 participants de 60 pays. Elle a débouché sur une déclaration conjointe, dite déclaration de Berlin, appelant entre autres à :

une gestion durable des composés azotés réactifs dans tous les secteurs afin d’atteindre les objectifs de développement durable de l’ONU d’ici 2030 ;
la mise en œuvre de mesures ambitieuses, telle que la proposition faite en 2019, via la Déclaration de Colombo, de réduire de moitié les pertes d’azote (y compris sous forme de N₂) d’ici 2030 ; ou tel que le Plan d’Action Zéro Pollution de la Commission européenne (lire notre article) ;
un rôle accru des experts scientifiques dans la mise en place de ces politiques, notamment via les recommandations de la première Evaluation Internationale sur l’Azote (International Nitrogen Assessment) attendue en 2022 ;
porter une attention plus grande au N₂O dans le cadre des engagements climat des pays, via leur contribution nationale (NDC) au titre de l’article 4 de l’Accord de Paris ;
établir un effort mondial de réduction des pertes d’azote au sein des négociations de la Convention des Nations Unies sur la Biodiversité ;
inclure des options de gestion intégrée de l’azote dans la revue et la potentielle révision du Protocole de Göteborg.