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Climat : la Chine et les Etats-Unis s’engagent à nouveau pour travailler ensemble

  • Réf. : 2021_04_b06
  • Publié le: 21 avril 2021
  • Date de mise à jour: 21 avril 2021
  • International

Le 17 avril 2021, à l’occasion d’une visite diplomatique de trois jours à Shanghai (Chine), John Kerry, envoyé spécial en charge des questions climatiques du gouvernement américain, et son homologue chinois, Xie Zhenhua, ont signé un communiqué commun. En contraste avec le mandat de Donald Trump, les Etats-Unis et la Chine s’y engagent à coopérer entre eux, et avec d’autres pays, pour « affronter la crise climatique, qui doit être abordée avec le sérieux et l’urgence qu’elle demande », en particulier dans le cadre de la Convention climat (CCNUCC) et de l’Accord de Paris.

 

La Chine et les Etats-Unis, deux plus grands émetteurs mondiaux

En 2018, la Chine a émis 9 571 Mt CO2 via la combustion d’énergies fossiles, soit 29 % du total mondial ; et les Etats-Unis 4 921 Mt CO2 (15% du total). A eux deux, ils représentent donc 43% des émissions mondiales de CO2 liées aux combustibles fossiles (AIE, 2020).

En Chine, d’après l’AIE, sur toute l’année 2020, les émissions de CO2 liées à l’énergie ont augmenté de 0,8 % (soit 75 Mt CO2) par rapport à 2019. La reprise économique au cours de l’année 2020 a été le moteur de cette hausse. La Chine a été le premier grand pays à forte économie à sortir de la pandémie et à assouplir les restrictions de mobilité et d’activités économiques. Ceci a conduit à un rebond de ses activités économiques et de ses émissions de CO2 dès avril 2020.

Les émissions de CO2 des Etats-Unis ont atteint leur pic en 2000 et ont baissé de plus de 10% (près de -500 Mt CO2) entre 2019 et 2020, (-14% pour les transports). Sur une base mensuelle, après avoir atteint leurs niveaux les plus faibles de l’année au printemps 2020, les émissions de CO2 ont connu un rebond et en décembre 2020, elles étaient proches de leurs niveaux observés en décembre 2019.

Dès lors, la position de ces deux états sur la question climat donne un signal très fort à l’ensemble des pays. C’est ainsi que l’accord Chine-Etats-Unis en 2014 est un des éléments clés qui a permis d’aboutir à l’adoption de l’Accord de Paris en 2015.

 

Dans ce communiqué, les deux parties :

  • s’engagent à travailler ensemble pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris afin de respecter l’objectif de 2°C mais s’engagent aussi à poursuivre leurs efforts pour l’objectif de 1,5°C ;
  • s’engagent à renforcer leur action climat au cours des années 2020 ;
  • partagent les objectifs en termes d’atténuation, d’adaptation et de soutien du sommet climat organisé par le président américain Joe Biden les 22 et 23 avril 2021. Xi Jinping, le chef d’Etat chinois, fait partie des invités ;
  • indiquent leur intention d’élaborer leur stratégies de développement bas-carbone pour 2050 (Long-Term Strategies ou LTS), que les Parties à l’Accord de Paris devaient soumettre d’ici fin 2020 (cf. article 4 de l’Accord de Paris et paragraphe 35 de la décision 1/CP.21) d’ici la COP-26, en vue d’atteindre la neutralité carbone. Les Etats-Unis ont déjà soumis leur LTS en 2016, mais pas la Chine ;
  • indiquent leur intention de maximiser les investissements internationaux pour financer la transition bas-carbone dans les pays en développement ;
  • s’engagent à mettre en œuvre l’amendement de Kigali au Protocole de Montréal, visant la réduction progressive de la production et de la consommation de HFC. La Chine l’avait annoncé la veille, le 16 avril 2021, lors d’un sommet virtuel entre les dirigeants chinois, français et allemand. Le président élu américain s’était aussi engagé dès 2020 à le ratifier, et a depuis signé un décret (executive order) le 27 janvier 2021 pour que le Sénat s’accorde sur ce point à partir de fin mars 2021, et ce alors que l’agence environnementale américaine (EPA) soumettait ce 26 mars 2021 son plan d’arrêt progressif des HFC au gouvernement.
  • s’engagent à discuter des actions concrètes à mettre en œuvre au cours de la décennie 2020, via des politiques et mesures visant la décarbonation de l’industrie et de l’énergie (économie circulaire, stockage de l’énergie, le captage et stockage du carbone, hydrogène vert), le développement des énergies renouvelables, l’agriculture, les bâtiments, les transports, le méthane, le transport aérien et maritime international, la réduction des émissions liées aux énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz). A noter que ce dernier point sur les énergies fossiles est mentionné en toute fin de liste, en tant qu’autres politiques et mesures à moyen terme (et non court terme).
  • s’engagent à coopérer pour que la COP-26 (qui se tiendra à Glasgow (Ecosse, Royaume-Uni) du 1er novembre au 12 novembre 2021) soit fructueuse et permettre de régler des points en suspens, citant l’article 6 (recours au mécanisme de marché) et l’article 13 (transparence) de l’Accord de Paris.

 

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