L’OMM publie sa déclaration annuelle sur l’état du climat mondial en 2020
Le 2 décembre 2019, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a publié la version provisoire de l’édition 2020 de sa déclaration annuelle sur l’état du climat mondial. Selon l’OMM, en 2020, les concentrations de gaz à effet de serre ont continué d’augmenter et l’année 2020 sera probablement l’une des trois années les plus chaudes jamais observée depuis 1850. L’OMM présente entre autres les indicateurs climatiques mondiaux suivants :
Température moyenne mondiale : déjà +1,2°C en 2020
Le rapport se base sur les températures mesurées de janvier à octobre 2020 et fournit une analyse provisoire de l’année 2020 dans son ensemble qui apparaîtrait provisoirement comme la deuxième année la plus chaude depuis 1850, 2019 étant la première et 2016 la troisième. La décennie 2011-2020 sera la plus chaude jamais observée. En 2020, le réchauffement climatique s’est poursuivi et devrait atteindre +1,2°C par rapport aux températures moyennes de la période pré-industrielle (1850-1900). L’objectif de limiter le réchauffement à +1,5°C a 1 chance sur cinq d’être dépassé dès 2024. 38°C ont été relevés à Verkhoyansk en Sibérie le 20 juin 2020, ce qui pourrait être la température la plus élevée jamais mesurée au nord du cercle arctique. Le 16 août 2020, on a enregistré dans la vallée de la Mort, en Californie, la température mondiale la plus élevée depuis au moins 80 ans : 54,4 °C.
Élévation du niveau de la mer et réchauffement océanique
La température des océans n’a jamais été aussi élevée, depuis les relevés commençant en 1960, qu’en 2019. Les océans, stockant plus de 90% de l’excédent d’énergie qui s’accumule dans le système climatique en raison de l’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre, absorbent la chaleur de plus en plus rapidement. En moyenne, depuis 1993, le niveau des mers augmente de 3,3 mm/an, principalement en raison de la fonte des masses glaciaires des inlandsis. Les fluctuations interannuelles sont aussi liées aux effets des anomalies climatiques dites « El Niño » et « La Niña » (comme en 2020).
Impacts
De graves inondations ont touché plusieurs millions de personnes en Afrique de l’Est et au Sahel, en Asie du Sud (Inde, Bengladesh…), en Chine et au Vietnam. Une grave sécheresse a touché l’intérieur de l’Amérique du Sud (Argentine, Paraguay, Brésil) et le Sud-Ouest des Etats-Unis. Par ailleurs, la saison des incendies a été la plus active de ces 18 dernières années, en particulier aux États-Unis, où les plus grands incendies jamais enregistrés se sont produits à la fin de l’été et en automne. Enfin, en 2020, le nombre de cyclones tropicaux dans le monde a été supérieur à la moyenne : au 17 novembre, 96 cyclones ont été enregistrés. Environ 10 millions de déplacements, en grande partie dus à des risques et des catastrophes hydrométéorologiques, ont été enregistrés au cours du premier semestre de 2020 ; et l’insécurité alimentaire a augmenté.
La version finale de la Déclaration sur l’état du climat mondial, dans laquelle figureront les données complètes concernant 2020, sera publiée courant 2021.
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