Inventaire d’émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques en France : publication par le Citepa des données Secten édition 2020.
Les données d’émission au format Secten viennent d’être publiées sur notre site.
Le format Secten
Le format de diffusion des données d’inventaire « Secten » est un format plus grand public que le format officiel du rapportage international auprès de la CCNUCC et de la CEE-NU. Il s’agit des données d’émission :
– de gaz à effet de serre [GES], en CO2e et par GES individuel, pour la France métropolitaine et l’Outre-mer inclus dans l’UE [nouveauté édition 2020 : les émissions de GES sont rapportées à ce périmètre et non plus uniquement à la France métropolitaine, afin de pouvoir facilement comparer les émissions avec les objectifs qui sont relatifs à ce périmètre)] ;
– de polluants atmosphériques, par type de substance [acidifiants, eutrophisants et polluants photochimiques comme les NOx, le NH3 et les COVNM ; métaux lourds ; polluants organiques persistants ; particules], pour la France métropolitaine uniquement (conformément au périmètre des objectifs associés) ;
– pour la période 1990 (voire avant) jusqu’à 2018, avec une pré-estimation provisoire de l’année 2019 ;
– des émissions nationales directes, c’est-à-dire incluant seulement les émissions « territoriales », ayant lieu en France, mais n’incluant pas les émissions dites importées, ayant lieu à l’étranger mais liées à la consommation en France.
Aperçu des données Secten 2020
Pour cette édition, l’ensemble des tableaux de données ont été revus afin de faciliter la lecture des données et l’utilisation de différents indicateurs fournis. Parmi les données fournies, vous trouverez :
- les émissions par substance
Les données par substance et par grand secteur peuvent d’abord être visualisées directement sur notre site web, rubrique « données ».
Vous pouvez aussi accéder aux données détaillées par substance en téléchargeant le fichier Excel associé. Dans ce fichier, chaque onglet présente une seule substance ou indicateur (ex : CO2e, CH4, NOx, PM10…) mais avec tous les secteurs : émissions totales, émissions par grand secteur, détail par sous-secteurs, émissions par combustibles, incertitude globale, objectifs de réduction associés, évolutions en %, principaux sous-secteurs contributeurs… Un deuxième onglet pour chaque substance présente ces résultats sous forme de graphiques.
Aperçu des données Secten : divers tableaux et graphiques du fichier « Emissions par substance »
- les émissions par secteur
Dans ces fichiers par secteur (Energie, Industrie, Résidentiel-Tertaire, Déchets, Transports, Agriculture, UTCATF, Naturel), les mêmes données d’émissions sont présentées, avec cette fois ci un onglet présentant un seul secteur mais toutes les substances ; et les objectifs SNBC indicatifs associés aux émissions de GES de ce secteur.
Aperçu des données Secten : aperçu du fichier « Industrie manufacturière construction »
Gaz à effet de serre : les émissions de nouveau en baisse, le transport routier fortement contributeur
En France (France métropolitaine et Outre-mer inclus dans l’UE) les émissions de GES nationales (hors puits de carbone de l’UTCATF) sont passées d’un plateau d’un niveau moyen de 554 Mt CO2e entre 1990 et 2005, puis ont baissé jusqu’en 2014 (-2,2%/an en moyenne), pour atteindre 454 Mt CO2e. Entre 2014 et 2017, les émissions sont légèrement reparties à la hausse (+0,7%/an en moyenne), notamment liée aux conditions climatiques (émissions faibles en 2014 liées à un hiver très doux, et donc à un recours moindre aux centrales charbon et au gaz pour la production d’électricité, un chauffage résidentiel bas), à l’arrêt de certaines tranches de centrales nucléaires, à la hausse des émissions des véhicules essence, à la hausse de certains secteurs industriels (ciment, verre, chimie et construction…) et à la hausse des quantités de déchets stockés. Depuis 2018, les émissions sont de nouveau en baisse (-4% en 2018, et une baisse pré-estimée provisoirement à -1% en 2019).
Le budget carbone pour la période 2019-2023, fixé en 2020 par la SNBC révisée, s’élève à 422 MtCO2e/an en moyenne annuelle sur la période. Le budget indicatif annuel pour l’année 2019 s’élève quant à lui à 443 Mt CO2e. L’estimation provisoire des émissions 2019 s’élève à 441 Mt. Si cette pré-estimation est confirmée par l’inventaire consolidé 2019 à publier en avril 2021, l’année 2019 respecterait donc l’objectif fixé pour 2019. Même si l’année 2020 n’est pas encore estimée, les effets des mesures de lutte contre le Covid-19 pourraient mener à une baisse de -5% voire à -15% en 2020, même s’il s’agit à ce stade d’approximations (lire notre article sur le sujet).
En 2018, 31% des émissions de GES sont liées au secteur des Transports, 19% à l’Agriculture, 19% au secteur Résidentiel-Tertiaire, 18% à l’Industrie manufacturière et à la construction, 10% à l’industrie de l’énergie, et 3% aux déchets. Cependant, seuls 6 sous-secteurs sont responsables de la moitié des émissions de GES : les véhicules particuliers diesel (11,7%), le résidentiel (chauffage…, 10,9%), le tertiaire (chauffage, réfrigération… 7,8%) ; l’élevage bovin (7,7%) ; les poids lourds diesel (6,4%) et les véhicules utilitaires légers diesel (5,4%).
Retrouvez plus de détail sur les gaz à effet de serre
et les prochains budgets carbone dans un prochain article du Citepa
Polluants atmosphériques : des baisses très fortes depuis 1990, sauf pour quelques substances
Les émissions de certains polluants ont été très fortement réduites voire quasiment éliminées depuis 1990, par exemple pour le plomb (arrêt de distribution de carburants plombés en 2000), mais encore l’hexachlorobenzène (HCB), les dioxines et furanes (PCDD/F) et le chrome, du fait notamment des techniques de réduction mises en place dans les secteurs de l’industrie et des déchets. Pour les autres polluants, les émissions ont tous connu des diminutions plus ou moins rapides. Quelques substances voient leurs émissions stagner depuis plusieurs années après avoir connu une diminution forte (particules, HAP, PCB, cadmium…). Seules trois substances ne connaissent pas de diminution importante : ammoniac (NH3), cuivre, et sélénium. Jusqu’à présent, la France a respecté ses objectifs de réduction d’émissions fixés dans le cadre de différents Protocoles de la Convention LRTAP, pour les SOx, les COVNM, le NH3, les HAP, les dioxines et furanes, le HCB et les métaux lourds (cadmium (Cd), mercure (Hg), plomb (Pb)) dans les délais permis par la législation, à l’exception des objectifs visant les NOX atteints avec quelques année de retard (deux ans et quatre ans respectivement vis-à-vis des objectifs 2010 de Göteborg et de la directive NEC).
Les émissions de NH3, stables depuis 2006, sont principalement liées à la gestion des déjections de l’élevage ; si ces émissions sont en baisse du fait de la diminution du cheptel bovin, celles liées à la fertilisation des sols cultivés s’accroissent. Néanmoins, la tendance à la hausse constatée depuis 2013 semble ralentir en 2017, avec même une légère baisse des émissions en 2018, jusqu’à atteindre le plus bas niveau inventorié (depuis 1980) en 2018 (594 kt), le niveau pré-estimé pour 2019 étant encore plus bas (592 kt), mais encore au-dessus de l’objectif 2020 (Protocole de Göteborg et Directive NEC), de 582 kt (-4% par rapport à 2005).
Retrouvez plus de détail sur les émissions de polluants
et les objectifs dans un prochain article du Citepa
Publication du rapport Secten édition 2020
Le rapport Secten accompagne ces données et présente de nombreuses explications détaillées, secteur par secteur, substance par substance, ainsi que des informations sur le contexte politique et règlementaire, les tendances historiques et récentes, et des explications générales sur l’inventaire, etc. L’édition 2020 du rapport Secten, en cours de rédaction, sera publiée prochainement sur notre site.
En savoir plus
Visualiser en ligne les émissions, substance par substance