Hexafluorure de soufre (format Secten)
Evolution des émissions de SF6 de 1990 à 2018 pour la France métropolitaine et l’Outre-mer inclus dans l’UE (en kt CO2e)
Tendance générale
Les émissions de SF6 sont principalement engendrées par la production de magnésium, la fabrication et l’utilisation des équipements électriques haute tension, la fabrication de câbles et les accélérateurs de particules.
Ainsi, parmi les différents secteurs considérés dans SECTEN, seuls trois contribuent aux émissions de SF6 en France métropolitaine qui sont, par ordre d’importance :
- l’industrie manufacturière (production de magnésium),
- la transformation d’énergie (utilisation des équipements électriques),
- le résidentiel/tertiaire (faible contribution liée principalement à la distribution d’énergie).
Entre 1990 et 2018, les émissions ont diminué d’un facteur 5. Cette baisse est observée sur l’ensemble des principaux secteurs émetteurs mais elle est la plus marquée dans le secteur de l’industrie manufacturière. En revanche, la baisse des émissions est moins significative pour le secteur de l’industrie de l’énergie qui représente, par conséquent, une part plus importante des émissions de SF6 depuis 2018 qu’elle ne l’était en 1990.
Sur la période 1990-2018, les émissions de l’industrie manufacturière ont donc fortement baissé. Cette évolution est notamment liée :
aux réductions de consommation de SF6 dans l’industrie du magnésium. Le seul site de 1ère fusion a fermé ses portes en 2002 mais a été reconverti pour recycler le magnésium et a consommé à nouveau du SF6 à partir de 2003 jusqu’en 2006,
aux fluctuations de l’activité de fabrication de disjoncteurs/transformateurs haute et moyenne tension électrique ainsi qu’aux contrôles des émissions de SF6 suite notamment à un engagement des industriels à réduire leurs émissions dès 2000,
enfin, aux réductions de consommation de SF6 des fabricants de câbles électriques après la mise en place de systèmes de récupération sur certains sites.
Pour le secteur de l’industrie de l’énergie, la légère baisse à partir de 1995 s’explique par l’amélioration de l’étanchéité des appareils (disjoncteurs et interrupteurs haute tension contenant du SF6) et des procédures de maintenance, malgré l’augmentation du parc. Depuis 1998, l’amélioration des équipements chargés en SF6 a permis de réduire les émissions, notamment grâce à un accord volontaire signé en 2004 pour limiter les émissions lors de la construction, la durée et la fin de vie des équipements.
La forte baisse constatée dans le secteur résidentiel/tertiaire à partir de 2004 résulte de l’arrêt de l’utilisation d’un accélérateur de particules qui consommait du SF6 en grande quantité
Évolution récente
La baisse des émissions nationales se poursuit de 2010 à 2014 et s’explique, d’une part, par une moindre production d’équipements électriques et une diminution des fuites de SF6 du parc d’appareils électriques français et, d’autre part, par la réduction des émissions de SF6 issues des fonderies de magnésium et des industries de fabrication de câbles. Depuis, les émissions sont relativement stables. On peut noter, en 2015 et 2016, une légère hausse des émissions, engendrée notamment par des fuites plus importantes au niveau des équipements électriques (vieillissement du parc et conditions climatiques défavorables).
Ces dernières années, les fonderies tendent à remplacer le SF6 par des gaz de substitution (HFC-134a, NaCl, SO2 …) pour répondre aux exigences européennes d’une interdiction d’utilisation de ce gaz dès le 1er janvier 2018 (règlement (EU) n° 517/2014 relatif aux gaz à effet de serre fluorés).
Même si le SF6 utilisé dans les équipements électriques n’est pas concerné par la restriction de mise sur le marché de gaz fluorés prévue dans le règlement (EU) n° 517/2014, des recherches d’alternatives à l’utilisation du SF6 dans les équipements électriques sont en cours et des projets pilotes devraient aboutir dans les prochaines années.