Concentrations atmosphériques de GES : de nouveaux records (bilan mondial 2018 de l’OMM)
Concentrations atmosphériques de GES : de nouveaux records (bilan mondial 2018 de l’OMM)
L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a publié, le 25 novembre 2019, son 15e Bulletin annuel sur les gaz à effet de serre (GES) qui présente le bilan, pour 2018, des concentrations atmosphériques des trois principaux GES persistants [à longue durée de vie] : CO2, CH4 et N2O.
Les données sont issues du réseau mondial de surveillance des GES géré par l’OMM dans le cadre de son Programme mondial de l’observation de l’atmosphère (Global Atmosphere Watch) qui s’étend sur plus de 50 pays.
Le forçage radiatif total de l’ensemble des GES persistants combinés correspondait en 2018 à un niveau de concentration de 496 parties par million (ppm) de CO2e [contre 493 ppm CO2e en 2017]. Le CO2 est le principal contributeur (à hauteur de 66%), suivi du CH4 (17%) et du N2O (6%). Les gaz fluorés y contribuent pour environ 11%. Le forçage radiatif total par rapport à 1750 a augmenté de 43% entre 1990 et 2018 [le CO2 contribuant pour environ 80% à la hausse].
En 2018, les concentrations moyennes mondiales de chacun de ces gaz ont atteint les niveaux les plus élevés jamais enregistrés depuis l’époque préindustrielle (1750) :
- CO2 : 407,8 ppm, soit une hausse de 47% depuis 1750 [où le niveau était de 278 ppm]. La hausse 2017/2018 (2,3 ppm) est proche de la hausse 2016/2017 (2,2 ppm) et légèrement au-dessus de la hausse moyenne annuelle les 10 dernières années (2,26 ppm) ;
- CH4 : 1 869 parties par milliard (ppb), soit +159% depuis 1750 [722 ppb] ;
- N2O : 331,1 ppb, soit +23% depuis 1750 [270 ppb].
« Il n’y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, des concentrations des gaz à effet de serre dans l’atmosphère malgré tous les engagements pris au titre de l’Accord de Paris sur le climat« , a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, M. Petteri Taalas. « Nous devons traduire ces engagements en actes et revoir à la hausse nos ambitions dans l’intérêt de l’humanité« , a-t-il ajouté.
« Il convient de rappeler que la dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années : la température était de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui, et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres au niveau actuel« , a‑t‑il précisé.
Voir bulletin 2019 (en anglais) et communiqué de l’OMM (en français).