Vers une ratification de l’Accord de Paris par la Russie en septembre ?
Le 5 juillet 2019, le Premier Ministre adjoint de la Fédération de Russie, Alexei Gordeev, a demandé aux Ministres russes de l’Environnement et des Affaires étrangères de soumettre un projet de loi avant le 1er septembre 2019 autorisant le pays à ratifier l’Accord de Paris. Le communiqué du Gouvernement souligne que « il est désormais nécessaire […] de lancer le processus de ratification avant le Sommet d’action climat » [qui aura lieu le 23 septembre 2019 à New York à l’initiative du Secrétaire-Général des Nations Unies, Antonio Guterres]. La Russie est un des 11 pays de la planète à ne pas avoir ratifié l’Accord de Paris [source : CCNUCC].
La Russie, responsable de plus de 7% des émissions mondiales
La Russie représente 7,5% des émissions totales mondiales de gaz à effet de serre selon les chiffres officiels de la CCNUCC (données 2013 – voir p.33). Selon les données d’émission de CO2 de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) [émissions provenant de la combustion des combustibles fossiles uniquement], la Russie est le 4e pays émetteur dans le monde (4% en 2016) après la Chine (28%), les Etats-Unis (15%) et l’Inde 6%). Si on compte l’UE-28 dans son ensemble (10%), la Russie vient en 5e position après la Chine, les Etats-Unis, l’UE-28 et l’Inde.
Fin 2018, le conseiller climat en chef de la Russie, Ruslan Edelgeriyev, avait annoncé la préparation d’un rapport sur la faisabilité de la ratification. Le 25 janvier 2019, le quotidien russe Kommersant a rapporté que M. Edelgeriyev avait demandé au groupe de travail interministériel de terminer le rapport avant fin février 2019.
Par ailleurs, la position du MEDEF russe (Union des industriels et des chefs d’entreprises de Russie, RSPP), qui jusque-là s’opposait à la ratification, a évolué : le 17 janvier 2019, le directeur de la RSPP, Alexander Shokhin, a écrit une lettre au Ministère de l’Environnement confirmant que les entreprises russes souhaiteraient la ratification car « l’absence d’obligations nationales en matière d’action climat et d’une réglementation nationale des activités émettrices pourrait servir de prétexte d’imposer des restrictions économiques aux entreprises russes« .
A noter enfin que la Russie était un des quatre Etats [avec les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et le Koweït] à avoir refusé de cautionner les conclusions du rapport 1,5°C du GIEC lors de la COP-24 [le 8 décembre 2018].
Source des informations de cet article : le service d’information spécialisé sur le sujet climat Climate Home News, articles du 6 février 2019 et du 9 juillet 2019.