La mairie de Londres lance une zone à très faibles émissions
Le 8 avril 2019, la mairie de Londres a lancé dans le centre de la capitale britannique la première zone à très faibles émissions (Ultra Low Emissions Zone ou ULEZ) au monde. Elle couvre la même zone géographique que le péage urbain (congestion charge), introduit en 2003, et fonctionne 24h sur 24h, 7 jours sur 7, toute l’année.
Contexte
Le 17 mai 2018, la Commission européenne avait renvoyé le Royaume-Uni [tout comme la France et l’Allemagne] devant la Cour de Justice de l’UE pour:
- dépassement des valeurs limites de concentration (VLC) de NO2 fixées par la directive 2008/50/CE dans plusieurs zones de qualité de l’air, dont Londres,
- manquement à l’obligation de prendre des mesures appropriées pour réduire au maximum les périodes de dépassement .
Le périmètre de l’ULEZ à Londres
(source : TfL)
Les véhicules entrant dans l’ULEZ qui ne respectent pas les normes d’émissions des polluants visés (voir ci-dessous) devront s’acquitter d’une redevance quotidienne : £12,50 (14,50 €) par jour pour les voitures particulières (VP), les véhicules utilitaires légers (VUL) et les 2-roues, ainsi que £100 (116 €) par jour pour les véhicules lourds (VL) [autocars, autobus et camions]. Les normes autorisées pour rouler dans l’ULEZ sont :
- 2-3 roues motorisés : Euro 3,
- VP et VUL essence : Euro 4,
- VP et VUL diesel : Euro 6,
- VL : EURO VI.
Selon la mairie de Londres, aujourd’hui, 75% (6 950 sur 9 200) des autobus de la capitale respectent les normes Euro VI et d’ici octobre 2020, l’ensemble de la flotte les respectera. Plus de deux millions d’habitants de Londres vivent dans des zones de dépassement des normes d’émission pour le NO2 fixées par la directive 2008/50/CE, dont 400 000 enfants de moins de 18 ans.
La date de lancement de l’ULEZ était initialement prévue le 7 septembre 2020 [cf. consultation publique sur l’ULEZ (du 30 oct. 2014 au 9 janv. 2015)]
mais le maire de Londres, Sadiq Khan, a annoncé le 3 novembre 2017 que cette échéance serait avancée au 8 avril 2019. Il a également annoncé le 8 juin 2018 qu’à partir du 25 octobre 2021, l’ULEZ serait étendue jusqu’au boulevard annulaire Nord-Sud [l’équivalent du périphérique parisien].
Entre février 2017 et avril 2019, l’autorité responsable des transports publics à Londres (Transport for London ou TfL) a enregistré une hausse de 57% du nombre de véhicules conformes aux normes de l’ULEZ qui sont entrés dans la zone concernée tandis que la part des véhicules conformes est passée de 39 à 71% sur la même période. La mairie de Londres a annoncé le 16 mai 2019 qu’une analyse du premier mois de fonctionnement de l’ULEZ montre que cette part a atteint 74% [au 5 mai 2019] et qu’environ 9 400 véhicules non conformes en moins entrent dans l’ULEZ au cours d’une journée moyenne (typique) [soit -26%] par rapport à la période précédant sa mise en place.
Quant aux concentrations de NO2, une baisse d’environ 20% a été relevée dans les stations de mesure à proximité du trafic routier au sein de l’ULEZ en avril 2019 par rapport à février 2017 (source: communiqué de la mairie de Londres, 16 mai 2019). Enfin, la mise en œuvre de l’ULEZ devrait conduire à une réduction de 45% des émissions de NOx du trafic routier dans la zone couverte [horizon non précisé](source: communiqué de la mairie de Londres, 8 avril 2019).
Zones à faibles émissions en Europe : état des lieux (ADEME)
Depuis 2011, l’ADEME met à jour régulièrement une première étude de 2009 présentant l’état de l’art des zones à faibles émissions (LEZ) en Europe. La mise à jour 2019, publiée le 15 avril 2019 [d’après les données jusqu’en novembre 2018], recense 231 LEZ à travers 13 Etats membres de l’UE [Autriche, République tchèque, Danemark, France, Belgique, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Suède, Royaume-Uni, Grèce, Portugal et Espagne]. Le rapport analyse le contrôle du respect des règles des LEZ, les impacts sur la qualité de l’air, les impacts socio-économiques, les impacts sur le parc automobile, et la communication sur les LEZ. Contact ADEME : Marie Pouponneau.