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Concentrations atmosphériques de GES : bilan mondial 2017 de l’OMM

  • Réf. : 2018_12_a3
  • Publié le: 1 décembre 2018
  • Date de mise à jour: 16 mai 2019
  • International

L’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) a publié, le 22 novembre 2018, son Bulletin annuel sur les gaz à effet de serre (GES) qui présente le bilan, pour 2017, des concentrations atmosphériques des trois principaux GES persistants [à longue durée de vie]  : CO2 , CH4 et N2O.

Les données sont issues du réseau mondial de surveillance des GES géré par l’OMM dans le cadre de son Programme mondial de l’observation de l’atmosphère (Global Atmosphere Watch) qui s’étend sur plus de 50 pays.

Le forçage radiatif total de l’ensemble des GES persistants combinés correspondait en 2017 à un niveau de concentration de 493  parties par million (ppm) de CO2e [contre 489 ppm CO2e en 2016] . Le CO 2 est le principal contributeur (à hauteur de 66%), suivi du CH4 (17%) et du N2O (6%). Les gaz fluorés y contribuent pour environ 11%. Le forçage radiatif total par rapport à 1750 a augmenté de 41% entre 1990 et 2017 [le CO2 contribuant pour environ 82% à la hausse] .

En 2017, les concentrations moyennes mondiales de chacun de ces gaz ont atteint les niveaux les plus élevés jamais enregistrés depuis l’époque préindustrielle (1750) :

  • CO2 : 405,5 ppm, soit une hausse de 46% depuis 1750 [où le niveau était de 278 ppm]  ;
  • CH4 : 1 859 parties par milliard (ppb), soit +157% depuis 1750 [722 ppb]  ;
  • N2 : 329,9 ppb, soit +22% depuis 1750 [270 ppb] .

L’OMM signale par ailleurs une hausse inattendue des concentrations atmosphériques du CFC-11 , pourtant interdit ( voir encadré ci-dessous ), relevée par des réseaux de mesure indépendants. Ainsi, depuis 2012, le rythme de diminution des concentrations de CFC-11 a ralenti pour atteindre environ deux tiers de celui observé sur la période 2002-2012. Selon l’OMM, cette baisse est très probablement due à l’augmentation des émissions liées à la production du CFC-11 en Asie de l’est. Cette question a été examinée lors de la 30e réunion des Parties au Protocole de Montréal (Quito, Equateur, 5-9 novembre 2018).

Le CFC-11

Le CFC-11 (trichlorofluorométhane) est une substance qui appauvrit la couche d’ozone et qui est donc réglementée par le Protocole de Montréal. En vertu de celui-ci, la production et la consommation du CFC-11 sont interdites depuis 1996 pour les pays industrialisés ( Parties dites non annexe 5 ) et depuis 2010 pour les pays en développement ( Parties dites annexe 5 ). La production du CFC-11 déclarée au titre du Protocole de Montréal a atteint zéro tonne en 2010. Du fait de l’élimination progressive de sa production/consommation, ses concen-trations atmosphériques ont atteint leur niveau maximal au début des années 90 pour baisser ensuite.

Le CFC-11 est également un puissant gaz à effet de serre dont le PRG [pouvoir de réchauffement global] sur 100 ans est de 4 600 [c’est-à-dire qu’une tonne de CFC-11 émise équivaut à 4 600 t CO2 émises (valeurs 2013 du GIEC)] et dont la durée de vie dans l’atmosphère est de 45 ans ( source : GIEC, AR5, vol 1, chapitre 8 , tableau 8.A.1 ).

 

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