Emissions atmosphériques des carrières : le CITEPA co-auteur d’une étude pour l’ADEME
Le CITEPA a participé à la réalisation d’un programme d’études lancé en 2015 par l’Union nationale des producteurs de granulats (UNPG) dans le cadre du programme de recherche CORTEA mené par l’ADEME (voir encadré ci-après).
Le programme CORTEA (Connaissances, Réduction à la source et Traitement des Emissions dans l’Air), lancé par l’ADEME en 2011, a pour objectif de faire émerger des projets de R&D orientés vers l’amélioration de la qualité de l’air intérieur et extérieur dans les secteurs de l’agriculture, du bâtiment, de l’industrie, de l’énergie et des transports.
L’objet du programme, baptisé EMCAIR (EMissions des Carrières dans l’AIR), était de mieux connaître les niveaux des émissions atmosphériques des carrières. Suivant une même méthodologie, trois séries de deux mois de campagnes de mesures ont été réalisées dans des conditions climatiques différentes de 2015 à 2017, autour de trois carrières dans trois régions françaises [Bretagne, Hauts de France, Pays de la Loire] afin d’identifier les caractéristiques communes à travers le suivi des particules en suspension (PM10 et PM2,5) et des dépôts atmosphériques en fonction des conditions météorologiques et d’exploitation des carrières concernées. La méthode consistait à enregistrer, par des mesures en ligne et des analyses chimiques intégrées, l’empreinte de la carrière et d’en suivre l’influence en champ proche [400 à 2500 m] en disposant d’au moins un site de référence [hors influence de la carrière].
Cette approche a été réalisée par les AASQA pour chacune des trois régions, le Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE /CyprusInstitute) et le CITEPA sous la coordination du syndicat professionnel UNPG.
Le CITEPA a fourni l’outil informatique permettant l’estimation des émissions de poussières (TSP, PM10) des carrières. Cet outil a été initialement élaboré dans le cadre de la déclaration GEREP pour définir un facteur d’émission spécifique à chaque carrière. Ce modèle a ainsi été utilisé par ATMO Hauts de France pour modéliser les concentrations de PM10 des carrières du bassin de Marquise à partir des facteurs d’émission, et ensuite les comparer aux mesures de concentration de PM10 réalisées par l’AASQA. L’exercice de modélisation s’est montré concluant et a conforté l’outil du CITEPA.
Par ailleurs, les résultats d’EMCAIR montrent que les stations de mesure situées dans les carrières, à proximité des sources d’émission, enregistrent logiquement les plus forts taux de dépôts, comme les plus fortes concentrations en PM avec une empreinte chimique caractéristique de la roche exploitée en fonction de l’activité dans la carrière et des conditions météorologiques [vents, pluie,…]. Il en résulte que les carrières produisent majoritairement des PM10, peu de PM2,5. Le fait que les carrières enregistrent les dépôts les plus importants souligne qu’elles fonctionnent également comme puits des particules qu’elles produisent.