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Du G20 au G19+1 : les Etats-Unis de nouveau isolés sur le sujet climat-énergie

  • Réf. : 2017_10_a6
  • Publié le: 1 octobre 2017
  • Date de mise à jour: 28 mai 2019
  • International

Lors du sommet G20, les 7-8 juillet 2017 à Hambourg (sous Présidence allemande), le climat était une des priorités sous l’impulsion de la chancelière Angela Merkel.

Les pays du G20 [Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, France, Allemagne, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Russie, Arabie saoudite, Afrique du Sud, Corée du Sud, Turquie, Royaume-Uni, Etats-Unis et l’UE (Commission européenne et Présidence en exercice du Conseil]
représentent 74% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), en hausse de 43% depuis 1990 (source : JRC/PBL, 2014, données 2012).

Résultats : la déclaration finale adoptée au terme du sommet a consacré seulement trois paragraphes au sujet énergie-climat [§ 23 à § 25] :

[§ 23] « Nous restons collectivement engagés à réduire les émissions de [GES], notamment par plus d’innovations en matière d’énergies durables et propres, et d’efficacité énergétique, et à viser la transition vers des systèmes énergétiques à faibles émissions…. ».

[§ 24] Le G19 [sans les Etats-Unis donc] prend acte de la décision du Président Trump du 1er juin 2017 (lire notre article sur ce sujet) de retirer son pays de l’Accord de Paris : « Les Etats-Unis déclarent qu’ils s’efforceront de travailler étroitement avec d’autres pays pour les aider à accéder aux combustibles fossiles, à les utiliser de façon plus propre et plus efficace et pour aider au déploiement des énergies renouvelables et d’autres sources d’énergie propre ». Ainsi, les Etats-Unis ont obtenu du G19 la reconnaissance du secteur des combustibles fossiles.

[§ 25] Cependant, le G19 affirme que l’Accord de Paris est « irréversible » et souligne  » son engagement fort vis-à-vis de l’Accord et à sa mise en œuvre rapide et intégrale« .

Par ailleurs, le G19 a adopté un plan d’actions climat-énergie pour la croissance. C’est la première fois que ce groupe a adopté un plan dédié à cette problématique. Le plan, axé sur plusieurs volets [contributions nationales (NDC), stratégies de développement bas-carbone 2050, financement des actions climat, subventions aux combustibles fossiles,…], ne comporte pas de nouveaux engagements concrets : il rappelle les engagements précédents.

Analyse : paradoxalement, le processus multilatéral s’en sort renforcé malgré la position des Etats-Unis. Ce sommet a confirmé leur isolement sur le sujet, donnant lieu à la même configuration d’un front commun face aux Etats-Unis que lors du dernier sommet G7 [26-27 mai 2017] et du dernier G7 Environnement  [11-12 juin 2017] (lire notre article sur ce sujet), à savoir le G6+1.

La déclaration finale constitue un compromis diplomatique réussi par la Présidence allemande. En revanche, sous pression des Etats-Unis, elle a considérablement affaibli le langage et l’ambition du projet de Plan d’actions dédié. En effet, le projet de plan de mars 2017 était nettement plus ambitieux.

Dans la version suivante [mai 2017], plusieurs éléments clés ont été supprimés [échéance de 2025 pour la fin des subventions aux combustibles fossiles, volet sur la tarification du carbone, plusieurs références au point d’étape (dialogue de facilitation) prévu en 2018,…] (source : Climate Home, 29/06/2017).

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