Espagne : Madrid et Barcelone adoptent des plans pour réduire les émissions du trafic routier
Madrid
Le 13 mars 2017, la Mairie de Madrid a présenté un nouveau Plan qualité de l’air et changement climatique, baptisé Plan A de Madrid [A pour « air » et parce qu’il n’y a pas de plan B possible]. Le Plan comporte 30 mesures regroupées en quatre volets, dont la gestion urbaine à faibles émissions et la mobilité durable.
L’objectif principal est de réduire les émissions de polluants du trafic urbain de 50% en 2030 par rapport aux niveaux de 2012. Le Plan prévoit également la création d’une zone à zéro émission dans le centre-ville en 2018 et la mise en place, en 2020, de vignettes pour distinguer les véhicules à faibles émissions comme celles utilisées en France dans le cadre du dispositif des certificats qualité de l’air [Crit’Air ].
La Mairie de Madrid estime que la mise en œuvre des mesures prévues dans la capitale espagnole permettrait d’obtenir une réduction d’environ 15% des émissions de NOx d’ici 2020 [année de référence non précisée].
Contexte
L’adoption de ce nouveau Plan est en réponse à l’avis motivé adressé le 15 février 2017 au Gouvernement espagnol par la Commission européenne au motif qu’il n’a pas remédié aux infractions répétées, à Madrid et à Barcelone (voir prochain article), aux valeurs limites de concentration (VLC) du NO2 [fixées par la directive 2008/50/CE].
Barcelone
La Mairie et la Métropole de Barcelone, ainsi que l’autorité catalane, ont conjointement adopté le 6 mars 2017 un Plan de reconquête de la qualité de l’air pour la période 2016-2020. L’objectif global est de réduire les émissions du trafic routier d’au moins 10% d’ici cinq ans [2022] et de 30% d’ici 15 ans [2032] [années de référence non précisées]. A Barcelone, des dépassements des VLC du NO2 et des PM10 [fixées par la directive 2008/50/CE (annexe XI)(1)] sont fréquemment enregistrés et la ville fait l’objet d’un avis motivé de la Commission (voir article précédent).
Parmi les mesures prévues figurent la mise en place d’une zone à faibles émissions, ainsi que des restrictions de circulation imposées aux véhicules les plus émetteurs, dans un premier temps (à partir du 1er décembre 2017) lors des pics de pollution et, dans un 2e temps (à compter du
1er janvier 2019), en semaine.
Ces restrictions visent les véhicules utilitaires légers (VUL) immatriculés avant le 1er octobre 1994 [pré-Euro 1] et les voitures particulières immatriculées avant le 1er janvier 1997 [pré-Euro 2], soit au total, selon les estimations de la Mairie de Barcelone, 16% du parc roulant total des VUL et 7% de celui des VP.
(1) Voir ED n°168 p.I.146-147.