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Emissions de GES : écart entre science et ambition (Gap Report 2016 du PNUE)

  • Réf. : 2016_12_a3
  • Publié le: 1 décembre 2016
  • Date de mise à jour: 28 juin 2019
  • International

Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) a publié le 3 novembre 2016 la 7 e édition de son rapport annuel ( Emissions Gap Report ) qui évalue l’écart entre le niveau de réduction collective des émissions de gaz à effet de serre (GES) nécessaire au regard de l’objectif de +2°C et les projections d’émissions mondiales de GES de tous les pays de la planète basées sur leurs engagements de réduction pour 2025-2030 inscrits dans leurs contri-butions nationales (INDC et NDC) [soumises respectivement en amont de la COP-21 et au titre de l’Accord de Paris] .

En 2014, les émissions mondiales de GES sont estimées à 53 Gt CO2e .

En 2030, selon un scénario sans (I)NDC (1) , elles devraient s’élever à 59 Gt CO2e (+11% par rapport à 2014), alors que le niveau à ne pas dépasser en 2030 pour ramener les émissions sur une trajectoire compatible avec l’objectif de 2°C d’ici 2100 est de 42 Gt CO2e (l’écart est donc de 17 Gt CO2e ).

Même avec les (I)NDC , en 2030, les émissions de GES devraient atteindre 54 [mise en œuvre intégrale des objectifs inconditionnels et conditionnels] à 56 Gt CO2e [mise en œuvre uniquement des objectifs conditionnels] , soit une réduction comprise entre 5 et 3 Gt CO2e par rapport au scénario AME en 2030.

L’écart entre l’ambition des (I)NDC et le niveau de réduction collective nécessaire est donc de 12 à 14 Gt CO2e , soit le même écart que celui de l’année dernière [selon le 6e rapport du PNUE] . Ce constat implique qu’en transformant leurs INDC en NDC, les Parties n’ont pas renforcé l’ambition initiale de leurs engagements de réduction et sont loin du compte.

Par ailleurs, le PNUE analyse les conséquences de l’ambition actuelle des (I)NDC pour le budget CO2 jusqu’en 2030. Dans le 3 e volume de son 5 e rapport d’évaluation, le GIEC [Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat] a estimé la quantité maximale cumulée de CO2 pouvant encore être émise dans l’atmosphère pour rester en-dessous du seuil de 2°C à 1 000 Gt CO2 [sur la période 2011-2100] . Sur la base de la mise en œuvre des (I)NDC, le PNUE estime que le budget CO2 à l’horizon 2030 sera presque totalement consommé, ce qui nécessiterait, par la suite, la mise en œuvre à grande échelle des technologies dites à émissions négatives.

Le PNUE conclut que même si les (I)NDC étaient intégralement mises en œuvre, la hausse des températures moyennes mondiales en 2100 serait de 2,9 à 3,4°C.

Le PNUE souligne que les résultats de cette 7 e édition montrent  » l’urgence d’une action immédiate et robuste « .

(1) projections d’émissions mondiales en prenant en compte les politiques climat actuelles adoptées et mises en œuvre et non les engagements de réduction des (I)NDC.

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