Nouvelle déclaration bilatérale France-Chine
Les deux Présidents ont adopté une démarche commune, franchissant ainsi une étape clé pour un accord à la COP-21, pour lequel l’appui de la Chine est essentiel. Deux avancées majeures en découlent : la Chine s’engage d’abord à contribuer à la lutte contre les émissions de GES et ensuite à accepter le principe d’une révision des INDC tous les cinq ans.
A l’occasion d’une visite d’Etat du Président français en Chine, le 2 novembre 2015, François Hollande s’est entretenu avec le Président chinois, Xi Jinping, pour obtenir des avancées sur le dossier climat à trois semaines de la COP-21. La rencontre s’est conclue par une déclaration commune des deux Présidents sur le climat , via laquelle ils affichent leur détermination à œuvrer ensemble pour parvenir à un accord de Paris ambitieux et juridiquement contraignant.
Contexte : cette déclaration commune s’inscrit dans le cadre du partenariat bilatéral sur le changement climatique établi suite à la déclaration commune du 29 novembre 2007 émise par les Présidents français et chinois de l’époque . Celle-ci visait à renforcer la coopération des deux pays en matière de lutte contre le changement climatique. Un mécanisme de consultation bilatéral a été créé en 2010 prévoyant des réunions deux fois par an. C’était la première fois que la Chine signait une déclaration conjointe sur cette problématique avec un autre Etat.
Les messages clés de la nouvelle déclaration
- toutes les Parties doivent élaborer des stratégies nationales « bas-carbone » pour 2050. A ce propos, Xi Jinping a annoncé son intention de rendre publique sa stratégie nationale « dans les cinq ans à venir« ;
- les pays en développement (PED) doivent renforcer au fil du temps leurs actions d’atténuation, notamment en s’orientant progressivement vers des objectifs chiffrés de réduction des émissions visant tous les secteurs de l’économie [en fonction de leur situation nationale] ;
- l’accord de Paris doit accorder la même importance politique à l’atténuation qu’à l’adaptation [cf. le projet d’accord élaboré par les deux Co-Présidents du groupe de travail ADP en amont de sa session du 19 au 23 oct. 2015 a en effet été rejeté par les pays en développement car trop axé sur l’atténuation ] ;
- les pays industrialisés doivent accroître, après 2020 , leur soutien [financement, transfert des technologies et renforcement des capacités] aux actions climat des PED ;
- il faut inclure dans l’accord de Paris un système de transparence [remise de rapports, examen des actions de réduction et de soutien] pour renforcer la confiance mutuelle ;
- il faut établir un mécanisme de révision quinquennale » complète » [pour évaluer les progrès des Parties vers la réali-sation des objectifs de leurs contributions nationales (INDC)] ;
- il faut adopter un programme de travail sur le renforcement de l’ambition pré-2020 et faire le point en 2017-2018 .
Par ailleurs, les deux Présidents ont convenu de lancer un groupe de travail franco-chinois sur l’économie verte et sobre en carbone pour renforcer leur coopération bilatérale sur les questions climat-énergie [s’appuyant sur le mécanisme de consultation bilatérale ( voir encadré ci-dessus )].
Après la rencontre, François Hollande a déclaré à la presse qu’il attendait de la part de la Chine [pays qui est chef de file du groupe de négociation G77 (regroupant 134 PED) et pays qui peut donc entraîner d’autres PED à suivre son exemple] « un travail de dialogue » auprès d’un certain nombre de pays dont l’implication va être déterminante pour trouver un accord à Paris [allusion notamment à l’Inde, 3 e pays émetteur de GES, sources : site officiel COP-21 et PBL/JRC, 16/12/2014].