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Chine/Etats-Unis : nouvelle déclaration bilatérale

  • Réf. : 2015_11_a7
  • Publié le: 1 novembre 2015
  • Date de mise à jour: 13 juin 2019
  • International

Le 25 septembre 2015, à l’occasion d’une visite d’Etat à Washington D.C., le Président chinois, Xi Jinping, et Barack Obama se sont réunis à la Maison Blanche. Au terme de la réunion, les Présidents des deux premiers pays émetteurs de GES au monde ont émis une déclaration conjointe sur le climat. [Elle s’inscrit dans la continuité de l’accord climat conclu entre les deux Présidents le 14 novembre 2014 (lire notre dossier complet sur ce sujet)]. Ils ont notamment déclaré soutenir l’intégration, dans l’accord de Paris, d’un système de transparence renforcée pour accroître la confiance entre les Parties et permettre la mise en œuvre efficace des dispositions de l’accord, y compris par la déclaration et l’évaluation des mesures prises et du soutien fourni [dispositif MRV]. Sans pour autant proposer d’échéancier précis, les deux dirigeants ont également souligné que les Parties devraient renforcer le niveau d’ambition de leurs efforts d’atténuation au fil du temps.

Dans ce cadre, le Président chinois a annoncé deux avancées nationales majeures qui marquent un nouveau tournant dans le rôle de la Chine dans les négociations internationales :

  • système national d’échange de quotas : le Président Xi Jinping a affirmé que son pays prévoit de mettre en place en 2017 un système national d’échange de quotas d’émission de GES, s’appuyant sur les sept systèmes régionaux lancés en 2013-2014 [les villes de Shenzen (juin 2013), de Shanghai et de Pékin (novembre 2013), les provinces de Guandong et Tianjin (décembre 2013), ainsi que les provinces du Hubei (avril 2014) et du Chongqing (juin 2014)].

    En d’autres termes, la Chine va établir un système d’échange assorti d’un plafond national d’émissions de GES. Ce système, qui constituera le plus grand marché carbone mondial, couvrira les secteurs industriels fortement émetteurs de GES [sidérurgie, production d’électricité, chimie, fabrication de pâte à papier, de papier, de ciment, métaux non ferreux, etc.].

    C’est la première fois que le Chef d’Etat de la Chine s’engage ouvertement sur un marché carbone national et sur une échéance précise. Le fait que le Président lui-même annonce cette mesure envoie un signal politique très fort aux Etats-Unis et, plus largement, à la communauté internationale. Xi Jinping a en outre annoncé que son pays allait réduire ses émissions de HFC-23 d’ici 2020;

  • soutien financier : la Chine va mettre à disposition 20 milliards (Md) de yuans [3,15 Md $ ou 2,8 Md €] pour la création d’un Fonds de coopération en faveur du climat . Ce Fonds sera destiné à aider les autres pays en développement à mettre en œuvre des actions climat. Cette
    contribution inédite de la Chine est plus importante que l’engagement financier des Etats-Unis
    [3 Md $] dans le cadre du Fonds vert pour le climat (GCF). C’est la première fois que la Chine s’engage dans une telle démarche, ce qui lui confère un nouveau rôle au sein de la communauté internationale sur la question de la finance climat. Jusque-là, elle s’est toujours rangée du côté des PED en mettant en avant la responsabilité historique des pays industrialisés dans la hausse des émissions de GES depuis le début de l’ère industrielle et donc leur rôle moteur dans la lutte contre le changement climatique et la mise à disposition du soutien international aux PED pour la mise en œuvre des actions d’atténuation et d’adaptation. Or, en acceptant de fournir de l’aide financière aux PED, elle change la donne.

Quant aux annonces du Président Obama, elles portent notamment sur la concrétisation de son Plan national d’énergies propres qu’il a présenté le 3 août 2015 (lire notre article sur ce sujet).

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