Pollution de l’air : estimtion des coûts de maladies et d’hospitalisations (CGDD)
Le 9 avril 2015, le Commissariat Général au Développement Durable [Service de l’économie, de l’évaluation et de l’intégration du développement durable, SEEIDD], au sein du MEDDE, a publié les résultats d’une étude sur l’estimation des coûts, pour le système de soins français, des hospitalisations et des cinq maladies respiratoires les plus répandues attribuables à la pollution de l’air (voir encadré ci-contre).
Cette étude s’appuie sur une première évaluation publiée par le SEEIDD le 3 octobre 2013 (Le Point Sur n° 176) . La nouvelle étude affine l’analyse initiale de 2013, actualise le chiffrage et améliore certaines données, notamment celles du cancer, tout en détaillant la méthodologie et les hypothèses de calculs.
Les résultats montrent que les coûts des cinq maladies liées à la pollution de l’air pour le système de soins français se situent dans une fourchette comprise entre 0,9 et 1,8 milliards d’euros (Md€) par an. L’asthme représente la part la plus importante de ce coût (entre 40 et 60%).
Le SEEIDD évalue le nombre de personnes touchées par des maladies respiratoires ou des hospitalisations liées à la pollution de l’air dans une fourchette comprise entre 1,5 [valeur basse] et 2,6 millions [valeur haute] par an.
Coûts liés à la pollution de l’air : les études précédentes
Ces dernières années, le sujet des coûts associés aux impacts sanitaires de la pollution de l’air a fait l’objet d’un certain nombre d’études en France qui se sont s’appuyées sur les données en grande partie anciennes [le rapport de la Commission des Comptes et de l’Economie de l’Environnement (publié par le CGDD le 23 juillet 2012 ) sur la santé et la qualité de l’air extérieur qui estime le coût sanitaire lié à la qualité de l’air en France métropolitaine entre 20 et 30 Md€ par an et de l’ordre de 400 à 500 €/habitant/an pour l’année 2000 ; le rapport du SEEIDD publié le 3 octobre 2013 (Le Point Sur n° 175) sur les coûts pour la société des impacts de la pollution de l’air sur la santé humaine ].
Le SEEIDD souligne cependant que les coûts unitaires par cas sont sous-estimés pour différentes raisons :
- certains coûts annexes ne sont pas prix en compte ou sont mal identifiés ou mal connus, dans la comptabilité du système de soins [par exemple, le transport des malades et les prescriptions annexes par les généralistes, pour les cancers notamment]. Par ailleurs, les données, lorsqu’elles existent, sont très parcellaires, hétérogènes ou elles se réfèrent à des années différentes ;
- certains coûts devraient être calculés en intégrant les durées et les évolutions de la maladie, les aides à la vie ou à la fin de vie, et non uniquement en tenant compte des nouveaux cas de cancers déclarés ou des malades de BPCO admis en affections de longue durée au cours de l’année.
Malgré la baisse globale des émissions de polluants atmosphériques en France au cours des trois dernières décennies (source : CITEPA), la pollution de l’air reste donc un facteur de risque sanitaire important et engendre des coûts non négligeables pour la société, comme le démontre cette nouvelle étude du SEEIDD. A noter enfin que ce dernier souligne que la pollution atmosphérique est « l’une des pollutions les mieux surveillées« .