Mise à jour de l’inventaire des émissions de GES du transport maritime (OMI)
Le 25 juillet 2014, l’Organisation Maritime Internationale (OMI) a publié la 3e édition de son inventaire des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) provenant du transport maritime. Cette étude, réalisée par un consortium international d’instituts techniques et de cabinets de consultants sous la direction de l’Institut de l’Energie de l’University College de Londres (UCL), constitue une évaluation globale de ces émissions sur la période 2007-2012.
Il s’agit d’une mise à jour de l’évaluation réalisée pour la 2e édition (publiée en 2009(1).
Emissions historiques (2007-2012)
- en 2012, les émissions mondiales de GES [CO2, CH4 et N2O] du transport maritime [international + domestique(2)] s’élevaient à environ 972 Mt CO2e (dont 949 Mt pour le seul CO2) (voir graphique p.1);
- en 2012, la part internationale représentait 84% des émissions mondiales de CO2 du transport maritime, 85% de celles de N2O et 99% de celles de CH4;
- le transport maritime international représentait environ 2,2% des émissions totales mondiales de CO2 en 2012 [contre 2,8% en 2007] et 3,1% en moyenne sur la période 2007-2012. Pour les GES [CO2, CH4 et N2O], ces proportions sont respectivement de 2,1% en 2012 [contre 2,6% en 2007] et de 2,6% en moyenne sur la période 2007-2012;
- la part des émissions de GES du transport maritime dans les émissions totales mondiales de GES a donc légèrement baissé entre 2007 et 2012, d’une part, car les émissions de GES du transport maritime ont diminué et, d’autre part, parce que les émissions totales mondiales de GES ont augmenté;
- quant aux GES indirects émis par le secteur, en moyenne sur la période 2007-2012, les émissions annuelles mondiales de NOX (exprimées en NO2) sont estimées à 20,9 Mt [dont 18,6 Mt pour l’international] et celles de SOX (exprimées en SO2) à 11,3 Mt [dont 10,6 Mt pour l’international];
- entre 2007 et 2012, le transport maritime international représentait en moyenne 15% des émissions anthropiques mondiales de NOX et 13% de celles de SOX;
- les émissions de gaz fluorés (HFC, HCFC) du transport maritime représentent environ 15 Mt CO2e additionnelles;
- la réduction de la vitesse en mer des navires (slow steaming) s’est largement répandue sur la période 2007-2012. La réduction moyenne était de 12% par rapport à la vitesse de conception. Par ailleurs, la réduction moyenne de la consommation de carburant par jour était de 27%, celle-ci pouvant aller jusqu’à 50% pour certaines classes de navires, dont les pétroliers.
Projections d’émissions (2012-2050)
L’étude présente des projections d’émissions du secteur sur la période 2012-2050. Selon les scénarios tendanciels, la hausse des émissions de CO2 d’ici 2050 se situerait entre 50% et 250% en fonction des évolutions économiques et énergétiques. L’OMI insiste donc sur l’importance de l’amélioration de l’efficacité des navires pour limiter la hausse des émissions de GES du secteur.
Selon les projections de l’OMI, les émissions de CH4 devraient augmenter rapidement (malgré un faible niveau de base) avec le recours accru au gaz naturel liquide comme combustible.
Incertitudes : enfin, comme le souligne l’OMI, la disponibilité de données d’une meilleure qualité depuis 2010 a permis de réduire les incertitudes des estimations réalisées pour l’inventaire (par rapport aux inventaires précédents). Néanmoins, des incertitudes persistent, et notamment l’estimation du nombre total de navires en activité, ainsi que l’évaluation de la part domestique dans le transport maritime par rapport à la part internationale.
Cette mise à jour 2014 sera examinée à la 67e session du Comité de la Protection du Milieu Marin (MEPC), organe technique de l’OMI [13-17 octobre 2014 à Londres].
(1) Voir SD’Air n°172 p.140. (2)entre les ports du même pays, hors flottes militaires et de pêche.
www.iadc.org/wp-content/uploads/2014/02/MEPC-67-6-INF3-2014-Final-Report-complete.pdf