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Pic de pollution aux PM10 : les mesures d’urgence ont eu un impact significatif (bilan AIRPARIF)

  • Réf. : 2014_06_a1
  • Publié le: 1 juin 2014
  • Date de mise à jour: 19 juin 2019
  • France

Comme l’a annoncé le CDL n°178 (lire notre article sur ce sujet), AIRPARIF a réalisé un bilan de la mise en œuvre, le 17 mars 2014, des mesures d’urgence (dont la circulation alternée [décidée par le Gouvernement suite à l’épisode de pollution aux PM10 du 6 au 15 mars 2014]) à Paris et dans les 22 communes limitrophes. Le 14 mai 2014, AIRPARIF a mis en ligne une synthèse des résultats obtenus.

Impact sur le trafic

Par rapport à la journée de référence retenue par AIRPARIF, soit le lundi 10 mars 2014 [un lundi du même mois], la mise en place des mesures ont eu un impact contrasté sur le trafic selon les zones : -18% à Paris, -13% en Petite Couronne et -9% en Grande Couronne. AIRPARIF précise que ces résultats ont été établis sur la base d’une analyse des données de trafic intégrant toutes les mesures de restriction prises le 17 mars 2014 [circulation alternée, réduction de vitesse sur les grands axes franciliens et contournement des poids lourds en transit].

Impact sur les émissions

Les mesures d’urgence ont contribué à la baisse des émissions de PM10 (-15%) et des NOx (-20%) liées au trafic routier par rapport au lundi 10 mars.

Impact sur les concentrations

En ce qui concerne les niveaux de concentration des polluants atmosphériques, AIRPARIF souligne que le bilan est plutôt positif, surtout à proximité du trafic.

Afin de mettre en avant l’impact de la circulation alternée sur les concentrations des polluants, AIRPARIF a réalisé des cartes de « différence » entre les concentrations relevées durant la journée de la mise en œuvre de la mesure et celles attendues ce jour-là en son absence. C’est le long des grands axes parisiens, et surtout sur le Boulevard Périphérique, que les impacts les plus significatifs ont été observés :

  • PM10 : la réduction des concentrations des PM10 induite par la mise en œuvre de la mesure d’urgence est estimée à plus de 6% (soit une baisse de 4 µg/m3) sur toute la durée de la mesure d’urgence (de 5h30 à minuit). Certaines heures de la journée ont même été marquées par des baisses plus importantes, et tout particulièrement l’heure de pointe du soir (18-20h) avec des diminutions supérieures à 10% sur l’ensemble du Boulevard Périphérique;
  • NOx : l’impact de la circulation alternée est encore plus prononcé pour les concentrations de NOx avec une baisse de 10% sur l’ensemble du Boulevard Périphérique en moyenne sur la journée. A l’heure de pointe du soir sur ce même axe routier, ces baisses ont ponctuellement pu atteindre 30%.

AIRPARIF indique cependant qu’en situation éloignée des axes routiers, l’impact de la mesure est moins perceptible sur les concentrations de PM10, avec – 2% (soit une baisse de 1 µg/m3) en moyenne sur la journée dans la zone concernée.

Analyse

L’ensemble des mesures d’urgence mises en place a eu pour conséquence une baisse ponctuelle tant des émissions que des concentrations de PM10 et de NOx. Il est néanmoins difficile d’isoler l’impact de chacune des différentes mesures d’urgence appliquées sur les niveaux d’émissions et de concentrations, sachant que par ailleurs, le niveau d’alerte pour les PM10 n’a pas été atteint le jour de la mise en œuvre de la circulation alternée.

Si les mesures d’urgence ne permettent pas d’éviter les épisodes de pollution comme celui de mars 2014, elles en limitent l’amplitude. Cependant, la baisse des concentrations de PM10 [environ -6% – voir p.1] n’a pas été du même ordre de grandeur que les dépassements du seuil d’alerte. Le niveau de concen-tration journalier maximal relevé par AIRPARIF en Ile-de-France durant l’épisode (soit 139 µg/m3 atteint le 14 mars 2014), dépasse de 74% le seuil d’alerte pour les PM10 [80 µg/m3, moyenne 24h].

Les mesures d’urgence ont eu un effet de sensibilisation certain, comme l’a démontré une évaluation de l’ADEME, réalisée à partir d’une enquête auprès de la population et visant à analyser les pratiques suivies et la perception du dispositif [publiée le 14 mai 2014]. Un des principaux enseignements est que la circulation alternée a été bien acceptée et jugée peu contraignante par les Franciliens, et qu’ils sont prêts à adhérer à ce type d’action.

Toutefois, la mise en œuvre de mesures d’urgence, telles que la circulation alternée, ne suffit pas pour améliorer durablement la qualité de l’air et éviter la pollution chronique. Enfin, le principe de ce mode de restriction pourrait être optimisé, en l’étendant par exemple aux véhicules les plus émetteurs.
JB

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