L’épisode de pollution aux PM₁₀ n’est pas incompatible avec les baisses des émissions de PM₁₀ constatées par le CITEPA depuis 1990. Le CITEPA estime les émissions de polluants atmosphériques (dont les PM₁₀) pour la France entière. Ces données d’émission ne sont pas applicables au cas des épisodes de concentrations de polluants à Paris ou ailleurs, pour trois raisons principales :

• ces émissions sont estimées à l’échelle nationale [sans ventilation au niveau des zones urbaines ou rurales],
• les données d’émission du CITEPA sont annuelles et non ventilées dans le temps [les pics sont ponctuels],
• le CITEPA estime les émissions et non les concentrations. Or, le pic de pollution aux PM₁₀ se réfère aux fortes concentrations de ce polluant mesurées par les AASQA [dont AIRPARIF pour l’Ile-de-France] et qui caractérisent la qualité de l’air qu’on respire. Les émissions correspondent aux quantités de polluants directement rejetées dans l’atmosphère par les activités humaines dans les différents secteurs économiques ou par des sources naturelles. Même si la qualité de l’air [c’est-à-dire les concentrations]dépend des émissions, il n’y a pas de lien simple et direct entre les deux. La qualité de l’air résulte de l’interaction complexe entre la quantité de polluants émise et toute une série de phénomènes. Ainsi, une fois ces polluants dans l’atmosphère, différents paramètres, notamment météorologiques, entrent en jeu, en agissant sur les concentrations de ces polluants : transport et dispersion par le vent et la pluie, dépôt ou réactions chimiques des polluants entre eux (formation notamment de particules secondaires) ou sous l’action des rayons du soleil, topographie, remise en suspension de particules déjà émises, etc. En clair, il n’y a pas de corrélation linéaire entre les quantités de polluants émises et les niveaux de concentrations de ces polluants dans l’air ambiant (Sources : CITEPA, AIRPARIF et AEE).