Vers un accord global équitable sur le climat en 2015 : intervention de Connie Hedegaard
Le 4 juin 2013 à Paris, l’Institut pour le développement durable et des relations internationales (IDDRI), en collaboration avec les ONG Réseau Action Climat-France et Oxfam International, ont tenu une conférence intitulée « Vers un accord global équitable sur le climat en 2015 » avec la participation de la Commissaire européenne à l’action climat, Connie Hedegaard et Pascal Canfin, Ministre délégué chargé du Développement.
La conférence a notamment porté sur les enjeux et les priorités de la 21e Conférence des Parties (COP-21) à la Convention Climat (prévue fin 2015 a priori à Paris ), ainsi que les attentes vis-à-vis de cet accord global de 2015 et les obstacles à surmonter d’ici là.
En marge de cette conférence, Mark Tuddenham du CITEPA a eu un rapide échange avec Connie Hedegaard sur l’importance des enjeux à venir.
Dans son intervention, la Commissaire européenne a souligné que pour parvenir à un accord en 2015, il faudra créer une dynamique politique au plus haut niveau. Elle a évoqué une question clé à régler en amont de la Conférence de Paris : comment réduire l’écart entre la science et les réductions d’émissions de gaz à effet de serre (GES) obtenues par la mise en œuvre des engagements pour 2020 pris au titre de l’accord de Copenhague (2010) et confirmés depuis. Mme Hedegaard a indiqué au passage que plus de 90 pays (dont l’ensemble de ceux du G20) se sont fixé des objectifs de réduction à titre volontaire dans le cadre de cette approche ascendante (bottom-up).
Mme Hedegaard a affirmé que le futur accord devra être souple et dynamique pour que le niveau collectif des engagements puisse être rehaussé au regard de l’évolution des connaissances scientifiques. Ensuite, elle a insisté sur le besoin de définir des règles communes de transparence pour établir une confiance réciproque entre les Parties et ce, en vue d’évaluer les progrès vers la réalisation des objectifs de réduction fixés. Il faudra également inciter les Parties à agir pour réduire leurs émissions de GES, en mettant en place des mécanismes de marché.
Quant à l’ambition pré-2020, Mme Hedegaard a cité les sujets sur lesquels il faudra travailler d’ici 2015 :
- la réforme des subventions accordées aux combustibles fossiles,
- la définition de normes mondiales en matière d’efficacité énergétique,
- le contrôle de la production et de la consommation des HFC.
Enfin, elle a rappelé les deux questions qu’il faut régler au plus haut niveau politique en amont de la COP-21 : le niveau d’engagement collectif et individuel [par Partie].
Pour conclure, la Commissaire européenne a été formelle : « si nous manquons l’échéance de 2015, les négociations multilatérales sur le climat n’auront plus de crédibilité. C’est une lourde responsabilité pour nous tous, et tout particulièrement pour la France« .