Qualité de l’air en Europe : état et tendances 2001-2010 (rapport AEE)
L’édition 2012 du rapport annuel Qualité de l’air en Europe (Air Quality in Europe), publié le 24 septembre 2012 par l’Agence Européenne pour l’Environnement (AEE), comporte des données et informations très pertinentes sur l’état et les tendances de la qualité de l’air en Europe sur la période 2001-2010. L’AEE souligne d’abord que c’est à partir de l’année 2001 que la surveillance obligatoire des concentrations des polluants atmosphériques visés par la législation de l’UE a permis d’élaborer des données fiables en matière de qualité de l’air. Le rapport, qui est basé sur les mesures des concentrations de polluants atmosphériques (particules [PM10, PM2,5], ozone troposphérique [O3], SO2, NO2, SO2, CO, métaux lourds et benzène), vise à éclairer les travaux de la Commission européenne dans le cadre de la révision, en cours, de la politique de l’UE en matière de qualité de l’air et qui doit aboutir, à l’automne 2013, à l’élaboration de propositions législatives concrètes .
L’AEE indique qu’aujourd’hui, les polluants les plus problématiques en Europe en termes d’impacts sur la santé humaine sont les particules et l’O3. Par ailleurs, elle souligne le besoin d’évaluer la contribution du transport intercontinental de la pollution atmosphérique aux concentrations enregistrées en Europe de ces deux polluants, et surtout la part des dépassements des normes de qualité de l’air de l’UE à attribuer aux émissions d’origine extra-européenne.
Le rapport fournit une vue d’ensemble de la part de la population urbaine de l’UE exposée aux concentrations de polluants supérieures aux valeurs limites et valeurs guides pour la protection de la santé humaine fixées par la directive 2008/50/CE et aux valeurs des lignes directrices sur la qualité de l’air établies par l’Organisation Mondiale de la Santé, OMS (mises à jour en 2005). L’extrait suivant porte sur les PM10, PM2,5 et l’O3 :
Part de la population urbaine de l’UE exposée aux concentrations de PM et d’O3 supérieures aux normes de l’UE et de l’OMS (en µg/m3)
(a) valeur limite (à respecter depuis 01/01/2005, cf. annexe XI de la directive 2008/50/CE) (b) valeur limite (à respecter au 01/01/2020, cf. annexe XIV, à confirmer en 2013) (c) valeur cible (à respecter au 01/01/2010, cf. annexe VII).
L’estimation porte sur la période 2008-2010 et prend en compte les variations dues aux conditions météorologiques. (Source : AEE : Rapport n°4/12, 24/09/2012, p.8)
Il ressort du rapport :
- que sur la période 2001-2010, les émissions de particules primaires dans l’UE ont baissé de 14% pour les PM10 et de 15% pour les PM2,5. Les émissions de SOx et de NOx, précurseurs de PM, ont diminué respec-tivement de 54% et de 26% sur la même période ;
- que malgré ces baisses d’émission, 21% de la population urbaine de l’UE a été exposée en 2010 à des concentrations de PM10 supérieures à la valeur limite pour la protection de la santé humaine;
- qu’à l’aune de la valeur des lignes directrices de l’OMS, l’exposition de la population urbaine aux niveaux de PM10 est encore plus importante, soit 81% de la population urbaine totale en 2010 ;
- qu’aucune tendance à la baisse n’est identifiée pour l’exposition de la population urbaine de l’UE aux PM10;
- que les émissions des précurseurs d’O3 ont fortement baissé dans l’UE entre 2001 et 2010 (NOx : -26%, COVNM : -27%, CO : -33%),
- qu’au niveau de l’UE, aucune tendance claire ne se dégage pour les concentrations en O3 sur 2001-2010 (ni en termes de moyenne annuelle, ni par rapport à la valeur cible). L’AEE conclut donc que les concentrations d’O3 sur cette période ne reflètent pas les réductions d’émission de ses précurseurs réalisées entre 2001 et 2010 dans l’UE ;
- que plus de 97% de la population urbaine de l’UE a été exposée en 2010 à des concentrations d‘O3 supérieures aux lignes directrices de l’OMS;
- qu’en 2009, 22% des terres arables ont été exposées à des niveaux d‘O3 conduisant à des pertes de récoltes.
- www.eea.europa.eu/publications/air-quality-in-europe-2012
- whqlibdoc.who.int/hq/2006/WHO_SDE_PHE_OEH_06.02_fre.pdf (OMS, pp.9 et 14)