Pollution de l’air, santé et coûts associés : état des connaissances

Réf. : 2013_03_a3
Publié le: 1 mars 2013
Date de mise à jour: 24 juin 2019

France

Ces derniers mois, plusieurs études françaises ont été publiées sur les liens entre pollution de l’air et santé publique, ainsi que sur les coûts associés à l’impact sanitaire de la pollution de l’air :

13 avril 2012 : rapport du Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) – Pollution par les particules dans l’air ambiant : Synthèse et recommandations pour protéger la santé (lire notre article sur ce sujet). Parmi ses conclusions, le HCSP souligne que le bilan des concentrations journalières et annuelles en PM₁₀sur la période 2000-2009 en France montre une situation très insatisfaisante et qui nécessite une attention sérieuse. Le HCSP ajoute qu’une politique axée sur la gestion des pics a peu d’impact sur l’exposition de la population à long terme, la priorité devant être accordée à la réduction des expositions chroniques.
23 juillet 2012 : rapport de la Commission des Comptes et de l’Economie de l’Environnement (publié par le Commissariat Général au Développement Durable, CGDD) sur la santé et la qualité de l’air extérieur. Ce rapport fournit notamment des éléments chiffrés sur les coûts induits par les impacts de la pollution de l’air sur la santé. Ce rapport estime le coût sanitaire lié à la qualité de l’air en France métropolitaine entre 20 et 30 milliards €/an et de l’ordre de 400 à 500 €/habitant/an pour l’année 2000.
10 septembre 2012 : publication par l’Institut de veille sanitaire (InVS) des résultats du volet français du projet européen Aphekom (Amélioration des connaissances et de la communication pour la prise de décision en matière de pollution de l’air et de santé en Europe) couvrant la période 2004-2006. Le but du projet Aphekom, lancé le 1^erjuillet 2008 et coordonné par l’InVS, était d’analyser l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique dans 25 villes de 12 pays européens, dont neuf villes en France (Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rouen, Strasbourg et Toulouse) et de quantifier les bénéfices sanitaires et économiques potentiels associés à une amélioration de la qualité de l’air. Au vu des données de santé et de QA disponibles localement dans les neuf villes françaises visées par Aphekom, l’InVS a choisi de centrer son évaluation, d’une part, sur les impacts à court terme des PM₁₀et de l’ozone sur la mortalité totale et sur les hospitalisations pour causes cardiaque et respiratoire et, d’autre part, sur les impacts à long terme de l’exposition chronique aux PM_2,5sur la mortalité totale. Les résultats, qui mettent à jour ceux du projet Apheis⁽¹⁾, montrent la persistance d’un impact tout à fait substantiel de la pollution de l’air sur la santé dans les villes françaises, dominé par l’impact à long terme des PM_2,5sur la mortalité.
26 novembre 2012 : avis de l’ADEME sur les émissions de particules des véhicules routiers. Cet avis examine les enjeux sanitaires de la pollution de l’air par les particules fines (PM₁₀et PM_2,5) et les émissions de particules des véhicules. Afin d’améliorer rapidement la qualité de l’air dans les agglomérations les plus polluées, l’ADEME recommande d’agir en priorité sur le parc roulant de véhicules anciens, et notamment le parc diesel non équipé de filtres à particules fermés (voitures particulières et véhicules de livraison ainsi que flottes captives [bus, taxis,…] circulant dans les agglomérations). Enfin, l’ADEME souligne qu’à court terme, pour améliorer la qualité de l’air, il faut remplacer ces véhicules anciens par d’autres modes de transport moins émetteurs ou par des véhicules plus récents et équipés de technologies plus propres.
8 janvier 2013 : publication par l’InVS d’un numéro thématique (n° 1-2) du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) consacré à l’épidémiologie et la pollution atmosphérique urbaine. Parmi les sujets traités figurent les effets sanitaires de la pollution de l’air (bilan de 15 ans de surveillance en France et en Europe), ainsi que l’influence de la taille, de la source et de la composition chimique des particules sur leurs effets sanitaires.