Couche d’ozone : nouvelle évaluation scientifique de l’appauvrissement – bilan 2010
Le 16 septembre 2010, journée internationale de la protection de la couche d’ozone, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) et l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) ont publié un rapport de synthèse présentant une évaluation scientifique de l’appauvrissement de la couche d’ozone sous forme de bilan 2010. Ce rapport a été rédigé et approuvé par quelque 300 scientifiques réunis au sein du Groupe d’experts sur l’évaluation scientifique (SAP) auprès du Protocole de Montréal relatif aux substances qui appauvrissent la couche d’ozone (SAO) de 1987. Le dernier bilan a été publié en 2006 (1) .
Le nouveau rapport s’articule autour de quatre volets : (1) évolutions des SAO ; (2) ozone et climat : Antarctique, (3) ozone et climat : monde et Arctique, et (4) informations à l’intention des décideurs politiques et options pour l’élaboration de politiques publiques. Les résultats clés sont présentés ci-après :
SAO et gaz de substitution
- HCFC : les concentrations troposphériques et les émissions de certains HCFC (substitut de 1 ère génération aux CFC car moins nocifs pour la couche d’ozone, mais néanmoins gaz à effet de serre (GES) 77 à 2 310 fois plus puissant que le CO2 , source GIEC, 2007 ) augmentent plus rapidement aujourd’hui qu’en 2006. Les concentrations de HCFC-22, le type d’HCFC le plus présent dans la troposphère, ont crû à un rythme de 50% plus rapide sur la période 2007-2008 par rapport à 2003-2004. De même, les concentrations de HCFC-142b ont doublé sur 2007-2008 par rapport à 2003-2004. Selon les projections, les émissions totales de HCFC devraient commencer à baisser au cours de la décennie à venir grâce à la mise en œuvre des mesures adoptées en 2007 au titre du Protocole de Montréal (accélération du calendrier d’élimination) (2)
- HFC : les concentrations troposphériques et les émissions continuent à augmenter : +8% par an ces dernières années, tendance qui devrait se poursuivre. Bien que n’étant pas des SAO, les HFC, gaz de substitution des HCFC et de 2e génération des CFC, sont de puissants GES (3) ;
- CFC : la baisse des émissions de CFC a contribué le plus à la réduction des concentrations troposphériques totales de chlore observée ces dernières années. Cette tendance devrait se poursuivre au cours du 21e siècle ;
- bromure de méthyle : les concentrations ont poursuivi leur baisse sur la période 2005-2008 du fait d’une réduction de la production industrielle, de la consommation et des émissions.
SAO et changement climatique
Le rapport fournit de nouvelles informations sur les effets du changement climatique sur la couche d’ozone et, inversement, l’impact des évolutions des concentrations des SAO sur le climat. Le Protocole de Montréal et ses amendements successifs ont fortement contribué à réduire les émissions mondiales de GES. En 2010, la baisse des émissions annuelles de SAO en vertu du Protocole de Montréal devrait correspondre à environ 10 Gt CO2 e évitées par an, soit environ la moitié de l’objectif de réduction de l’UE-15 pour l’ensemble de la 1 ère période d’engagement (2008-2012) du Protocole de Kyoto (quantité attribuée : 19,6 Gt) (4) .
Le SAP présentera la synthèse du rapport lors de la 22e Réunion des Parties au Protocole de Montréal qui se tiendra à Kampala (Ouganda) du 8 au 12 novembre 2010. Le rapport intégral devrait paraître début 2011.
(1) Voir ED n°160 p.III.9. (2) Voir CDL n°107 p.4. (3) Voir SD’Air n°172 p.146. (4) Voir SD’Air n°173 p.69.
ozone.unep.org/french/Assessment_Panels/SAP/index.shtml