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Méthane : récupération et valorisation à court terme (étude AIE)

  • Réf. : 2009_09_a6
  • Publié le: 1 septembre 2009
  • Date de mise à jour: 24 mai 2019
  • International

L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a publié, début août 2009, une étude sur l’importance des politiques de récupération et de valorisation des émissions de méthane (CH4). L’objet du rapport est de fournir aux décideurs politiques des exemples et des meilleures pratiques en matière de conception et de mise en œuvre des politiques de réduction des émissions de CH4. Un panorama de quatre types de projets de réduction est présenté : CH4 des champs pétroliers et gaziers et réduction des fuites et pertes; CH4 des mines de charbon; CH4 des décharge ; CH4 des déjections animales.

Selon les projections de l’AIE, les émissions mondiales de CH4 devraient croître de 23% pour atteindre près de 8 Gt CO2 e d’ici 2020 en raison de la croissance des pays émergents, surtout dans les secteurs de la production du gaz naturel et du charbon. Vu son pouvoir de réchauffement global (25 fois le CO2 sur 100 ans, source GIEC, 2007 ) et sa courte durée de vie dans l’atmosphère (environ 12 ans), la réduction des émissions de CH4 constitue une option efficace et rentable pour atténuer les impacts du changement climatique à court terme (par une forte diminution du forçage radiatif). A l’instar de l’étude française sur le CH4 , publiée en mars 2008 (1), l’AIE souligne le potentiel important de réduction des émissions de CH4 à court terme. Celui-ci est le principal élément constitutif du gaz naturel. La récupération et la valorisation du CH4 fournissent donc une source d’énergie avec une valeur économique, et évitent le recours aux sources énergétiques classiques, réduisant ainsi les émissions de CO2 et des polluants atmosphériques des installations de production d’électricité. Pour les secteurs du gaz et du pétrole, la réduction des émissions de CH4 permet également d’améliorer l’efficacité énergétique (en réduisant les fuites et pertes). La récupération du CH4 des mines de charbon, des sites de stockage des déchets et des systèmes de gestion des déjections animales permet la production d’énergie pour leur propre utilisation ou la revente aux réseaux de distribution d’électricité ou de gaz. Enfin, la réduction des émissions de CH4 présente des bénéfices connexes, notamment une amélioration de la qualité de l’air au niveau local et une baisse des mortalités liées à la pollution par l’ozone.

L’étude signale que les technologies de récupération et de valorisation du CH4 sont disponibles aujourd’hui mais que de nombreux obstacles (manque de stratégies politiques, d’expertise, de financement et de sensibilisation, surtout dans les pays en développement) empêchent l’exploitation intégrale du potentiel de réduction. Il faut donc renforcer la sensibilisation à la valeur économique du CH4 à récupérer, notamment dans les secteurs du charbon et du gaz. Enfin, l’AIE souligne qu’aucun pays n’a mis en place un cadre politique global pour orienter la récupération et la valorisation du CH4 et que celles-ci méritent une plus grande attention de la part des décideurs politiques.

(1) Voir également SD’Air n° 170 p.165.

www.iea.org/textbase/Papers/2009/methane_brochure.pdf

 

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