Climat : le G8 et le Forum des économies majeures (FEM) reconnaissent l’objecif de 2°C
Lors du sommet du G8, les 8-10 juillet 2009 à L’Aquila (Italie), les Chefs d’Etat et de Gouvernement des huit pays les plus industrialisés ont clairement reconnu dans une déclaration finale que la hausse des températures moyennes mondiales ne devrait pas être supérieure à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels. C’est la première fois que les recommandations scientifiques ont ainsi été avalisées à un niveau politique si haut. Au niveau de l’UE, cet objectif, qui constitue le cadre de base pour orienter l’action de réduction des émissions, a été prôné dès 1996 par le Conseil Environnement(1). Pour l’atteindre, les dirigeants du G8 réaffirment leur « volonté de partager, avec l’ensemble des pays de la planète, un objectif de réduction d’au moins 50% des émissions mondiales d’ici 2050« . Dans ce cadre, ils déclarent également soutenir un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’au moins 80% pour les pays industrialisés d’ici 2050 (base 1990 ou une année plus récente). Ces propos représentent une avancée certaine sur ceux des années précédentes(2) car plus précis et concrets. Cependant, le manque d’entente sur une année de référence commune (1990, 2000, 2005?) est à signaler. En outre, le G8 ne fixe pas d’objectif chiffré pour 2020, se contentant de s’engager à « réaliser des réductions agrégées et individuelles robustes à moyen terme« .
Enfin, les dirigeants du G8 ont insisté sur l’importance de réaliser des réductions des émissions de HFC » dans le cadre approprié » (soit le Protocole de Montréal, soit le successeur du Protocole de Kyoto). L’accélération du calendrier d’élimination des HCFC, décidée au titre du Protocole de Montréal, a conduit à une intensification rapide du recours aux HFC, gaz de substitution aux HCFC et dont certains sont de très puissants GES(3). Le GIEC avait publié un rapport sur ce problème le 11 avril 2005(4).
Quant au Forum des économies majeures (FEM) sur l’énergie et le climat, après trois réunions préparatoires (Washington, Paris(5), Mexico), les dirigeants des 16 pays à forte économie (dont la Chine et l’Inde) se sont rassemblés, le 9 juillet 2009 à L’Aquila en parallèle à la réunion du G8. Si ceux-ci n’ont pu s’accorder sur un objectif chiffré de réduction des émissions de GES à l’instar des dirigeants du G8, ils se sont néanmoins ralliés à l’objectif de 2°C dans leur déclaration finale. Cette avancée clé, qui fournit un nouvel élan en amont des négociations à mener d’ici Copenhague, constitue la base de tout accord post-2012. Ils ont toutefois convenu de « travailler ensemble d’ici Copenhague à identifier un objectif mondial pour réduire fortement les émissions d’ici 2050« .
(1) Voir ED n°154 p.I.319. (2)Voir ED n°168 p.III.27.(3)Voir ED n°155 p.III.6. (4)Voir ED n°155 p.III.5.(5)Voir SD’Air n°171 pp.149 et 153.
www.g8italia2009.it (rubr. The Summit > Summit documents)