HFC : forte contribution au futur forçage radiatif
Une équipe internationale de chercheurs, menée par l’Agence néerlandaise pour l’évaluation de l’environnement (PBL), a réalisé une étude à propos de l’impact sur le réchauffement climatique des émissions de HFC. Les résultats ont été publiés le 22 juin 2009 dans la revue scientifique américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Les HFC sont des gaz de substitution de 2e génération aux CFC, après ceux de transition, les HCFC. Les CFC et les HCFC sont des substances appauvrissant la couche d’ozone (SAO) et donc réglementées par le Protocole de Montréal, mais ils sont également des gaz à effet de serre (GES). L’élimination mondiale des CFC est prévue pour 2010. Les HCFC ont été soumis à un calendrier d’élimination accéléré suite à une décision de 2007 des Parties au Protocole de Montréal(16) : 2020 pour les pays développés et 2030 pour les pays en développement (PED). Du fait de l’élimination des CFC et des HCFC, les HFC répondront donc en grande partie à la demande croissante d’utilisation à des fins de réfrigération et de climatisation, surtout dans les PED. Bien que n’étant pas des SAO, les HFC sont de puissants GES, contribuant au forçage radiatif : certains ont un pouvoir de réchauffement global 11 700 fois plus élevé que celui du CO2 sur 100 ans(1).
Selon les résultats obtenus par les chercheurs, la consommation et les émissions de HFC devraient fortement augmenter dans les décennies à venir, ce qui pourrait annuler les bénéfices sur le climat apportés par le Protocole de Montréal. Les chercheurs ont élaboré de nouvelles projections d’émissions de HFC (scénarios tendanciels et de réduction des émissions) basés sur la consommation de HCFC, sur les tendances de substitution de HCFC par les HFC dans les pays développés, ainsi que sur la croissance du PIB. Dans un scénario tendanciel, les émissions mondiales de HFC atteindraient entre 5,5 et 8,8 GtCO2e par an en 2050. En l’absence de nouvelles réglementations, les émissions de HFC des PED devraient être supérieures de 800% à celles des pays développés à cet horizon. Les émissions mondiales de HFC devraient se situer dans une fourchette comprise entre 9 et 19% des émissions totales mondiales de CO2 projetées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en 2050. A noter enfin que dans sa communication sur sa position en amont de la Conférence de Copenhague (décembre 2009)(2), la Commission européenne a insisté sur l’importance de prévoir dans le futur accord multilatéral sur le climat pour le post-2012 des mesures de réduction des émissions de HFC.
(1) Voir ED n°155 p.III.6. (2) Voir SD’Air n°170 p.145.
www.pnas.org/content/106/27/10949