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Vers un indicateur d’émissions de GES induites par les importations (publication d’un rapport britannique)

  • Réf. : 2008_10_a6
  • Publié le: 1 octobre 2008
  • Date de mise à jour: 13 mai 2019
  • UE

Le Ministère britannique de l’Environnement (DEFRA) a publié, le 2 juillet 2008, les résultats d’un projet de recherche mené pour son compte par l’Institut de l’environnement de Stockholm (SEI) et le Centre pour l’analyse de durabilité intégrée (ISA) de l’Université de Sydney (Australie). Le rapport présente les travaux d’élaboration d’un indicateur d’émissions indirectes de CO2 , c’est-à-dire les émissions nationales de CO 2 corrigées par les échanges commerciaux (importations et exportations) du Royaume-Uni. Il s’agit, à ce jour, de l’étude la plus approfondie jamais réalisée sur le sujet.

L’objectif de ce projet était d’élaborer et d’appliquer un modèle de base pour intégrer les données d’entrée et de sortie et comptabiliser les émissions indirectes de CO2 provenant des flux d’échanges vers et depuis le Royaume-Uni sur une période donnée. Les inventaires nationaux couvrent en général les émissions de gaz à effet de serre provenant de la production de biens et de la fourniture de services au sein d’un pays quel que soit le lieu où ils sont consommés. Les auteurs de l’étude ont donc élaboré un indicateur basé sur la consommation ( » émissions des consommateurs « ) qui intègre les émissions de CO2 induites par les biens et services consommés par les habitants du Royaume-Uni, quel que soit le pays d’origine de ces biens et services. Les chercheurs ont modélisé les échanges commerciaux du Royaume-Uni avec trois régions du monde (OCDE Europe, OCDE hors Europe et pays hors OCDE) de 1992 à 2004, en distinguant 123 secteurs de production et commerce domestique. A partir de ces données, ils ont calculé les flux d’émissions de CO2 qui y sont associés.

Les principaux résultats obtenus sont les suivants :

  • en 2004, les émissions de CO2 des consommateurs se sont élevées à 762,4 Mt , soit un niveau de 206,5 Mt (de 37% ) supérieur à celui du total officiel des émissions nationales de CO2 communiqué à la CCNUCC, dont les TOM ( 555,9 Mt ) ( voir graphique p.1 ) ;
  • les émissions de CO2 des consommateurs ont connu une hausse soutenue sur la période 1992-2004 et se situaient en 2004 à un niveau de 18% supérieur à celui de 1992 (+115 Mt) alors que les émissions nationales de CO2 communiquées à la CCNUCC ont baissé de 5% sur la même période  ;
  • les émissions de CO2 liées aux importations sont plus élevées que celles liées aux exportations pour toutes les années de la période ;
  • une tendance claire vers une hausse des émissions de CO2 liées aux importations se dégage : la part de celles-ci dans les émissions de CO2 des producteurs est passée de 4,3% en 1997 à 21% en 2004 ;
  • des trois régions étudiées, les pays hors OCDE (qui englobent l’Asie) contribuent le plus aux émissions liées aux importations. En 1992, les émissions de CO2 liées aux importations en provenance des pays hors OCDE représentaient environ la moitié des émissions totales de CO2 liées aux importations. Elles ont fortement progressé ces dernières années pour représenter en 2004 les deux tiers du total, alors que les émissions liées aux importations provenant des pays OCDE hors Europe ont sensiblement diminué sur la période.

Les auteurs de l’étude ont formulé des recommandations pour une 2e phase du projet qui consisterait notamment à compiler des données d’échanges et d’émissions de CO2 pour les principaux partenaires commerciaux du Royaume-Uni (pays ou régions individuels). Le dispositif de modélisation mis au point, qui constitue, à ce jour, la démarche la plus détaillée et la plus complète en la matière, peut être un outil utile pour l’élaboration de politiques climat nationales et internationales. Ces résultats et cette méthodologie trouvent toute leur pertinence dans le contexte du phénomène croissant de la délocalisation des industries de l’UE à haute intensité énergétique (et fortement émettrices de CO2 ) vers des pays tiers (pays émergents) où la législation environnement est moins stricte, augmentant ainsi les émissions mondiales de CO2 (les « fuites de carbone« ).

www.defra.gov.uk/news/2008/080702a.htm

 

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