ZFE-m : le gouvernement resserre le dispositif Zones à Faibles Emissions-mobilité sur Paris et Lyon
Par : Sophie Sanchez
© Grenoble-Alpes Métropole
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À l’occasion de la séance des questions au gouvernement qui s’est déroulée à l’Assemblée nationale, mercredi 9 avril 2025, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, est revenue sur les Zones à faibles émissions-mobilité (ZFE-m) en annonçant la présentation par le gouvernement d’un amendement qui « ciblera l’obligation de mise en place des ZFE sur les seules agglomérations en dépassement régulier des seuils règlementaires, Paris et Lyon ». Les élus des autres agglomérations seront libres d’agir, a-t-elle également précisé.
Agnès Pannier-Runacher fait ainsi suite à la suppression « contre l’avis du gouvernement » des ZFE-m par les députés de la commission spéciale chargée du projet de loi simplification.
La ministre répondait à une question posée par le député Bartolomé Lenoir (LR, La Creuse), qui estime « les ZFE absurdes et injustes » car elles « excluent, divisent, humilient ». Bartolomé Lenoir qui voit dans les ZFE « une fracture de plus entre la France des métropoles et la France des campagnes », fait valoir que « le revenu médian n’est que de 19 000 € par an dans la ruralité contre plus de 30 000 € à Paris [or] une voiture neuve coûte en moyenne 34 000 € ».
Agnès Pannier-Runacher lui a notamment répondu que le dispositif de la ZFE s’est révélé efficace pour la protection de la santé, sachant que « les Français les plus précaires sont aussi les premières victimes de la pollution de l’air ». « Rien qu’à Paris, la ZFE a permis de réduire de 42 % le taux d’oxyde d’azote par rapport à 2017 », a-t-elle ainsi affirmé.
En parallèle, la ministre a rappelé que « personne ne doit être assigné à domicile » alors que 4,3 millions de Français n’ont accès à aucun moyen de transport. « Nous travaillons justement pour n’exclure personne », a-t-elle insisté.
Pour autant, « il est inacceptable de laisser un monde à deux vitesses prospérer, avec, d’un côté, un air de qualité et, de l’autre, un air pollué pour les plus fragiles », a-t-elle indiqué. C’est « tout le sens » de l’amendement que le gouvernement déposera, a-t-elle conclut, en rappelant qu’elle organisera au cours du mois d’avril un Roquelaure de la qualité de l’air (lire notre article).
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Mesure des impacts de la ZFE-m par Airparif
Le 17 janvier 2025, Airparif, l’association agréée pour la surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France, a publié un bilan des précédentes étapes de la ZFE-m. Ce bilan, fondé sur des observations réelles, montre que l’interdiction à la circulation des véhicules « Crit’Air 4 », « Crit’Air 5 » et « non classés », a « déjà contribué à faire baisser les émissions de polluants de l’air dans le périmètre concerné, alors même que le contrôle automatisé n’est pas encore en place » :
- Sur la baisse de – 42 % d’émissions d’oxydes d’azote (NOx) dues au trafic routier estimée entre 2017 et 2023, 6 points seraient attribuables à la ZFE-m ;
- Sur la baisse de – 32 % d’émissions de particules fines (PM2,5) dues au trafic routier estimée entre 2017 et 2023, 3 points seraient attribuables à la ZFE-m ;
- Les étapes précédentes de la ZFE-m n’ont en revanche pas permis d’accentuer de manière significative la baisse des émissions de gaz à effet de serre dues au trafic routier.