Emissions de GES des pays du G20 : une baisse de 0,1% en 2019 liées aux politiques en place
Le 18 novembre 2020, le réseau international Climate Transparency a publié son sixième rapport annuel (anciennement « Brown to Green Report », voir notre article sur l’édition 2019) sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) des pays du G20. Le rapport examine en détail l’action climat des pays du G20 en termes d’atténuation, d’adaptation et de financement. Il s’appuie sur les données d’émissions relatives à 2019 et en partie à 2020 ; et contient pour cette édition une analyse sur l’impact du Covid-19. Il présente 100 indicateurs (contre 80 dans l’édition précédente) sur la décarbonisation, les politiques climat, le financement, la vulnérabilité aux impacts du changement climatique. Il établit un classement par pays du G20, faisant ressortir les pays moteurs et les pays retardataires.
Si l’année 2019 présentait un début de changement de tendance, avec un ralentissement des émissions de GES, le rapport évoque le fait que la crise du Covid-19 et les plans de relance peuvent représenter à la fois le risque de casser cette dynamique en cas de soutien aux combustibles fossiles, et une opportunité si cette relance se concentre sur la transition bas-carbone. D’après le rapport, au moins 19 des pays du G20 ont cependant apporté des soutiens financiers aux combustibles fossiles.
En 2019, les émissions de CO2 liées à l’énergie ont, pour la première fois, diminué (-0,1%) dans les pays du G20 en raison non pas d’un choc externe (comme lors de la crise de 2008-2009) mais en raison des politiques climat, et ce après une hausse de +1,9% en 2018. Sauf en Indonésie et en Corée du Sud, l’intensité CO2 du secteur énergétique a baissé dans tous les pays du G20 entre 2014 et 2019.La part des énergies renouvelables a augmenté pour 19 des 20 membres du G20 [car c’est 19 pays + UE], et devrait atteindre 28% en 2020. La part du charbon, elle, a baissé (-2%), même si seuls cinq pays (dont la France) sur 20 ont prévu de mettre fin à son utilisation. Les émissions de GES liées aux transports et à l’industrie n’ont pas connu de tendance à la baisse en 2019.
Des fiches-pays sont aussi disponibles : voir celle de la France, indiquant que la France présente un niveau d’émissions moyennes par habitant plus faible que la moyenne des pays du G20 ; mais qu’en 2016 et 2017, ses émissions étaient en légère hausse alors qu’elles étaient en baisse dans le reste des pays du G20. Elle relève trois grandes opportunités de réduction des émissions en France : la rénovation des bâtiments, l’investissement dans le ferroviaire et le fret, et les solutions de décarbonation dans les transports et l’industrie tel que l’hydrogène.
Voir la page de Climate Transparency consacré au rapport
Lire le rapport intégral
Voir le tableau comparatif des politiques climat par pays
Climate Transparency est un réseau de 14 partenaires qui sont des organismes de recherche et des ONG, dont l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI) en France.