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particules inférieures à 10 µm (format Secten)

Evolution des émissions de PM10 de 1990 à 2018 pour la France métropolitaine (en kt)

Télécharger les données par gaz, par secteur et sous-secteur, et le rapport Secten comprenant les analyses détaillées

 

Enjeux

Effets sanitaires

L’impact des particules sur la santé est désormais indéniable et plus les particules sont fines, plus elles représentent un risque sanitaire car elles peuvent pénétrer plus facilement dans le système respiratoire ou bien le sang. La plupart des enjeux sanitaires sont orientés vers la part des particules dites « fines » comme les PM2.5, PM1.0 ou les particules ultrafines, qui font partie inhérente des PM10.

Effets environnementaux

En ce qui concerne l’impact que peuvent avoir les PM10 sur l’environnement, beaucoup de phénomènes distincts peuvent être considérés, à diverses échelles, et pour toutes tailles de particules. De ce fait, il est conseillé de se référer à la partie générale sur les effets sur l’environnement en début de chapitre pour en connaître davantage sur les enjeux environnementaux liés aux particules.

Objectifs de réduction

Les objectifs de réduction des particules à l’échelle internationale, nationale et même locale concernent principalement les émissions et les concentrations de PM10 et PM2.5 (cf. partie ci-dessus sur réglementations) avec notamment le protocole de Göteborg, qui fut transposé en droits européens par la directive de réduction des plafonds d’émissions de polluants (i.e., NECD en anglais) puis, en France, par le PREPA.

En ce qui concerne les émissions de PM10, il n’y a pas d’objectif de réduction chiffré pour 2020 et 2030 mais plutôt des valeurs limites d’émissions imposées pour certains secteurs comme l’incinération de déchets, le transport routier ou bien pour les entreprises IPPC. En revanche, en termes de qualité de l’air, les concentrations de PM10 sont régulièrement mesurées et surveillées afin que les concentrations moyennes journalières et annuelles ne dépassent pas certains seuils fixés par l’état sur recommandations de l’OMS, ou tout du moins pas plus de 35 jours par an en ce qui concerne la concentration moyenne quotidienne.

Enjeux méthodologiques et incertitudes

Comme évoqué précédemment, de nombreux enjeux méthodologiques existent sur la quantification de la part condensable des émissions de particules dans plusieurs secteurs de l’inventaire. La taille des particules condensables variant de quelques nanomètres à quelques dizaines de microns, la prise en compte de la part condensable des émissions impactera toutes les tailles de particules. Pour une présentation très détaillée des méthodologies d’estimation des émissions, téléchargez la dernière édition de notre rapport méthodologique « Ominea ». Au global, on estime l’incertitude (en niveau) sur ce polluant, tous secteurs confondus, à 57,8 %.

A noter

Il est important de noter que, dans l’inventaire national, certaines émissions de PM10 sont estimées mais ne sont pas incluses dans le périmètre national. Parmi elles, les émissions anthropiques du transport international aérien, fluvial ou maritime en font partie, ainsi que les émissions naturelles liées aux feux de forêts. D’autres émissions naturelles de particules dues aux volcans, à la foudre, à la végétation et autres, ne sont pas estimées dans l’inventaire français, mais ne font pas partie du périmètre d’inclusion national.

De plus, dans l’inventaire national, la part de particules condensables émises est complexe à estimer dans de nombreux secteurs. A l’heure actuelle, nous ne savons pas quantifier les recombinaisons qui peuvent se produire dans l’atmosphère et qui sont à l’origine de la formation des particules dites secondaires. Ainsi, les particules dites secondaires ne sont pas incluses dans les résultats d’émissions de PM10 de nombreuses sources.

Tendance générale

Le niveau actuel des émissions de particules de diamètre inférieur à 10 microns (PM10) est le plus bas observé depuis 1990. En France métropolitaine, tous les secteurs sont émetteurs de PM10, mais les secteurs contribuant majoritairement aux émissions de ce polluant sont :

  • le résidentiel/tertiaire, du fait de la combustion du bois et, dans une moindre mesure, du charbon et du fioul,
  • l’industrie manufacturière,
  • l’agriculture/sylviculture, notamment du fait des élevages et des labours des cultures,
  • le transport routier, dû principalement à l’échappement des combustibles brûlés et à l’abrasion des routes, des freins et des pneus.

La répartition entre les différents secteurs varie peu selon les années. A noter que les émissions du secteur de la transformation de l’énergie étaient significativement plus importantes en 1990 du fait de l’extraction minière. Les émissions de PM10 du secteur du traitement des déchets, qui ont nettement baissé depuis 1990, représentent une part marginale des émissions totales.

Les émissions nationales ont été largement réduites depuis 1990. Toutefois, en 1991, le niveau des émissions était exceptionnellement haut (maximum observé sur la période d’étude) notamment dû à une forte consommation de bois dans le secteur résidentiel/tertiaire en réponse à un hiver très rigoureux.

La baisse globale des émissions observées depuis 1990 est présente dans tous les secteurs. Elle est engendrée, d’une part, par l’amélioration des performances des techniques de dépoussiérage, notamment dans les installations de métallurgie et d’autre part, par les effets de structure, notamment l’amélioration des technologies pour la combustion de la biomasse et la mise en place des normes Euro pour le transport routier. Enfin, l’arrêt de l’exploitation des mines à ciel ouvert en 2002 et des mines souterraines en 2004 a contribué également à la diminution des émissions.

 

Évolution récente

Lors des dernières années, les émissions globales de PM10 ont tendance à baisser, même si le taux de diminution est plus lent depuis 2014. Néanmoins, en 2018, les émissions de PM10, qui étaient plus ou moins en stagnation depuis 2014, ont connu une baisse plus significative (- 5% entre 2017 et 2018), notamment dû à un hiver plus doux et donc une contribution plus faible de la combustion résidentielle, mais également grâce à la baisse des émissions de l’industrie manufacturière et de la construction.

Malgré cette légère baisse relative, certains secteurs comme l’industrie manufacturière sont plutôt stagnants depuis une dizaine d’années, notamment à cause de sous-secteurs comme la construction, la métallurgie des métaux, le papier/carton et d’autres industries qui voient leurs émissions être en légère augmentation comparativement aux niveaux de 2014. Bien qu’il ne représente plus un secteur majeur des émissions de PM10, le secteur de la transformation d’énergie est également en stagnation du fait de l’augmentation légère des émissions du chauffage urbain comparée à 2012 (augmentation des installations fonctionnant à la biomasse), tandis que celles liées à la production d’électricité continue sa diminution continue au fur et à mesure que les centrales à charbon se font substituer.

En ce qui concerne les autres secteurs, ils ont tous suivi la tendance historique de réductions de leurs émissions, notamment grâce à la mise en œuvre de normes pour les engins mobiles non routiers de l’agriculture/sylviculture (mais aussi dans l’industrie) et des véhicules du transport routier.

Pour le secteur du résidentiel/tertiaire, les émissions de PM10 ont également eu tendance à diminuer lors des dernières années. Cependant, il est parfois difficile d’évaluer l’impact de l’amélioration des performances des équipements et des mesures tant la consommation de bois fluctue avec la rigueur annuelle du climat. Par exemple, pour les années 2011 et 2014, le climat très doux de ces années est principalement responsable de la baisse des consommations d’énergie dans les secteurs du résidentiel/tertiaire et de la transformation d’énergie. Les émissions plus élevées en 2013 proviennent à l’inverse d’un climat un peu moins favorable. Néanmoins, le renouvellement progressif et continu des équipements individuels de chauffage au bois, associé à l’optimisation du rendement de ces équipements et la mise en place de normes, a probablement aidé à diminuer les émissions du résidentiel.

Les PM10 attirent de plus en plus d’intérêt ces dernières années, notamment à cause des risques sanitaires causées par les particules dites « fines ». Il est projeté que les émissions de PM10 continuent de diminuer au cours des prochaines années. Pour ce faire, les différentes mesures se recoupent avec celles mentionnées pour les particules totales en suspension (arrêtés sur les installations de combustion, les normes Euro, etc.). De plus, l’optimisation des rendements de procédés de combustion associée à des technologies de réductions comme les médias filtrants laissent à croire que des réductions supplémentaires sont réalisables.

Cependant, la part croissante de la biomasse dans la consommation totale de combustibles, qui est une source non négligeable de particules, pourrait affecter l’évolution des émissions de PM10.

 

Part des émissions liée aux combustibles

Pour les PM10, la combustion de combustibles contribue de façon majeure aux émissions nationales, mais leur part diminue progressivement et de façon non négligeable au cours de la période (68% en 1990 contre 41% en 2018). Ceci est dû notamment aux progrès disparates réalisés entre les émissions énergétiques et non-énergétiques, avec des réductions respectives de 76% et 28% comparativement à leurs niveaux de 1990. En effet, l’évolution des technologies et la mise en place de normes sur les installations de combustion ont permis des progrès considérables, qui ne sont pas toujours aussi facilement identifiables et réalisables pour des émissions comme celles dues à l’abrasion des routes, des pneus et des freins ou encore celles liées aux labours.

Parmi les combustibles, la consommation de biomasse est le principal contributeur d’émissions de PM10, représentant environ 55% des émissions de la combustion de combustibles en 1990 et 69% en 2018. Pourtant, les émissions de la biomasse ont grandement participé à la réduction des émissions de PM10 avec une réduction de ses émissions de plus de 70%. La part croissante des émissions du bois est en partie due à l’intérêt récent porté à ce combustible en termes d’émissions de gaz à effet de serre qui l’a vu substitué d’autres combustibles comme le fioul. De plus, la substitution progressive des combustibles solides fossiles est une des autres raisons principales expliquant la réduction observée dans les émissions totales ainsi que la contribution grandissante du bois, avec une réduction de 96% des émissions de PM10 depuis 1990. Les combustibles liquides ont également permis cette réduction globale d’émissions avec notamment le gazole qui a subi une réduction de ces émissions de 73% grâce au progrès technologique et à l’implémentation de filtres à particules en 2011, alors même que sa contribution totale aux émissions de combustibles était de l’ordre de 15 à 17%.

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